Ismaël Debjani : "Je suis dégoûté !"
Le Hennuyer a tenu tête à Ingebrigtsen avant d’être disqualifié de manière sévère.
- Publié le 02-03-2019 à 07h43
- Mis à jour le 02-03-2019 à 08h24
Le Hennuyer a tenu tête à Ingebrigtsen avant d’être disqualifié de manière sévère. À l’euphorie affichée dans la zone mixte où sont recueillies les réactions des athlètes a succédé une terrible déception. Ou comment passer d’un sentiment extrême à l’autre en quelques minutes. Ismaël Debjani aurait dû être l’un des héros belges de cette première journée et la photo de l’arrivée de cette série du 1 500 m le montrant (quasiment) aux côtés du prodige Jakob Ingebrigtsen aurait dû servir à accentuer la qualité de sa prestation ; il en a finalement été la figure malheureuse par la faute d’une disqualification pouvant apparaître très sévère.
Mais le règlement est le règlement et son "obstruction" - comme les textes en vigueur définissent son changement de couloir de l’intérieur vers l’extérieur de la piste - à 100 m de l’arrivée a été jugée incorrecte par le responsable de l’arbitrage vidéo. Et ce sans même que la moindre réclamation d’un adversaire ait été déposée !
"Je suis clairement dégoûté !", réagit, après coup, le Hennuyer qui s’était classé 2e en 3.42.12. "Je n’ai bousculé, ni gêné personne.
On me reproche d’avoir changé de direction mais je ne savais pas faire autrement : l’Espagnol s’est blessé devant moi et si j’avais plongé à l’intérieur, je serais sortir de la piste. Même les juges n’étaient pas d’accord entre eux en revoyant la vidéo puisque l’un des trois m’a donné raison. Faisons des courses en couloirs alors dans ce cas-là ! J’avais de super sensations, tout le monde a vu que j’étais très fort et que j’aurais pu jouer les médailles en finale. Voilà pourtant qu’on me met dehors. Je ne comprends pas. On a respecté la lettre, pas l’esprit."
Ismaël Debjani a reçu de nombreuses réactions de soutien depuis l’annonce de sa disqualification, confirmée en appel. Elles lui permettront de "revenir plus fort" au cours de la saison estivale. Même si dans l’immédiat, "un genou à terre", le sympathique athlète repensait aux sacrifices consentis cet hiver. "Des mois, des milliers de kilomètres à s’entraîner seul, des retours de Gand à 23 heures, m’éloigner de ma famille pendant les fêtes, mettre ma vie sociale de côté, et j’en passe...", écrit-il sur les réseaux sociaux pour traduire son amertume.
Qu’il se rassure, tout ce travail n’aura certainement pas été vain et on prend le pari de le voir aux championnats du monde à Doha à la fin septembre. Avec, pouquoi pas, Jakob Ingebrigtsen à ses côtés. "Je pars en vacances mercredi, puis je me remettrai au boulot..."