Inauguration du Hall sportif à Louvain-la-Neuve: le "temple de l’athlétisme"
Demotte dithyrambique, Madrane fier et le monde sportif, enchanté.
- Publié le 18-05-2019 à 07h54
- Mis à jour le 18-05-2019 à 11h00
Demotte dithyrambique, Madrane fier et le monde sportif, enchanté. L’événement a rassemblé tout le monde sportif et politique francophone. Des athlètes, bien sûr, anciens et actuels, des dirigeants, de la LBFA et de l’Adeps, et des ministres, dont le plus heureux était celui en charge des Sports, Rachid Madrane. Sportivement, celui-ci a tenu à associer ses deux prédécesseurs, André Antoine et René Collin, à l’aboutissement d’un projet avec l’inauguration du fameux hall d’athlétisme (entre autres…) à Louvain-la-Neuve.
Sur le coup de 10 h 45, il n’y avait plus une place de parking à trouver le long du boulevard de Lauzelle, où on se serait cru un jour de rentrée universitaire. Logiquement, le président du COIB, Pierre-Olivier Beckers, en était. Tout comme Jonathan Nsenga, Damien Broothaerts, Thibaut Duval, mais aussi les trois frères Borlée, Camille Laus et Hanne Claes. Ou encore Alexandra Tondeur, notre championne du monde de triathlon longues distances !
Tous étaient venus pour voir de leurs propres yeux ce magnifique écrin, avec sa piste bleue (la même qu’à Moscou et à Berlin, deux capitales ayant récemment accueilli un Mondial !). "Pour être honnête, quand on a posé la première pierre, le 17 juin 2017, je ne savais pas si je serais là pour cette inauguration. Mais je suis là ! En soi, c’est déjà un exploit !", lança Rachid Madrane, dans la foulée d’un Rudy Demotte dithyrambique, parlant de "temple de l’athlétisme" et de "source de promesses", tout en mettant l’accent sur "les enjeux du sport dans notre société".
Si la parole fut plus politique que sportive, ce qui tombe bien à huit jours des élections, il faut avouer que, cette fois, ce monde tant décrié pendant des années s’est uni pour voir aboutir un formidable projet, dont profiteront nos athlètes de haut niveau, mais aussi les autres. Tous ceux qui pratiquent le sport pour le plaisir. Ce dont s’est réjoui le recteur de… UCLouvain (quoi qu’en dise le ministre !), Vincent Blondel, qui a vanté à juste titre la politique sportive de son université.
Aussi dynamique en sports de haut niveau comme le hockey, le rugby, le judo, la natation et, évidemment, l’athlétisme, Louvain-la-Neuve compte 18 000 étudiants avec une "carte sport". "Je suis très heureux d’inaugurer ce hall d’athlétisme et j’en profite pour vous annoncer la construction prochaine d’une piscine olympique, non loin d’ici, à l’Hocaille !", expliqua Vincent Blondel.
En attendant, il va sans dire que le hall d’athlétisme, d’une valeur de 22,5 millions d’euros pour 10 000 mètres carrés, a été salué par le président de la LBFA, Thomas Lefebvre, qui a remis la main sur un article dénonçant l’absence de pareille structure datant de… 1978 !
Oui, ce hall efface bel et bien une frustration vieille de quarante ans, ayant affecté quatre générations d’athlètes et usé onze ministres des Sports qui en ont parlé ouvertement, avec un projet, ou à demi-mot, sans un plan. Face à cette situation dramatique, au moment où on évalue la part du sport à… 0,5 % du budget annuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles, trois ministres se sont donc relayés (un mot très à la mode…) pour voir aboutir un projet qui devrait profiter non seulement à l’athlétisme, mais aussi à d’autres sports comme le badminton, la gymnastique, le judo (dont la construction du dojo, en face, est au point mort !) et au tennis de table. Entre autres… Et ceux qui l’ont porté peuvent en être légitimement fiers.
"Digne des plus grandes nations"
Jonathan Borlée ne boudait pas son plaisir d’assister à cette inauguration.
Assis aux côtés de ses frères, Kevin et Dylan, Camille Laus, Hanne Claes, Ismael Debjani, Soufiane Bouchikhi et Damien Broothaerts, Jonathan Borlée ne boudait pas son plaisir d’assister à cette inauguration, même si, aujourd’hui âgé de 31 ans, il aurait aimé voir le projet aboutir plus tôt. "Au-delà de la piste qui est magnifique avec ses aires de sauts et de lancers, les concepteurs du projet ont pensé à tout. Les vestiaires, la salle de muscu, les bains, chauds et froids, etc. Franchement, avec ce hall sportif, la Belgique rejoint les plus grandes nations européennes, voire mondiales… Et la proximité entre la salle et la piste est également intéressante. Je pense qu’on a mis les petits plats dans les grands !"
Et Louvain-la-Neuve occupe une position centrale en Belgique… "Finies, les pertes de temps en déplacements ! Quand on passe deux heures en voiture pour se rendre à l’entraînement et deux autres après pour rentrer, ce n’est pas l’idéal… Mais, avec ce hall, on bénéficie d’un excellent outil pour s’entraîner, notamment l’hiver. Le seul bémol que je constate est en termes d’organisation de compétitions. Je doute que, dans la configuration actuelle, la Belgique puisse accueillir un Euro indoor, par exemple. Ne fût-ce qu’un niveau des tribunes destinées à accueillir le public."
En configuration "athlé", la capacité est pourtant de 2 500 places, mais à condition d’occuper l’emplacement destiné aux aires de sauts et de lancers secondaires. Ceci dit, l’objectif initial des promoteurs était de construire un hall voué essentiellement à l’entraînement. Mais tant qu’à voir en grand… Pour rappel, à Gand, le hall était à peine construit qu’il hébergeait l’Euro indoor, en 2000.
Commentaire: fonctionnel, magnifique
Un commentaire de Guy Beauclercq.
Au-delà de l’esthétisme de sa piste bleue, c’est le souci des détails qui frappe lors de l’inauguration du hall sportif, à Louvain-la-Neuve. Avec ce complexe athlétique (entre autres), la Belgique francophone pourra, à l’avenir, rivaliser avec ses voisins européens qu’elle a (trop) souvent sollicités par le passé. Tout a été prévu dans ce nouvel écrin afin que nos sportifs se sentent chez eux et puissent s’entraîner toute l’année et, en particulier, l’hiver à l’abri d’une météo souvent capricieuse. Les travaux ont été rondement menés, aux antipodes de la longue attente pour voir poser la première pierre. Après 40 ans, 23 mois ! Nul doute qu’on devrait rapidement recueillir les fruits de cet investissement, financier et humain. Les autorités politiques ont su, avec cette construction, accorder au sport une place légitime…