Les cinq raisons d'y croire pour Ryad Merhy

Les leçons de Goulamirian : Il a gagné en maturité

Si le brevet d’invincibilité de Ryad Merhy a volé en éclats le 24 mars 2018, le Bruxellois a pris le temps de l’analyse après sa défaite avant la limite contre Arsen Goulamirian à Marseille. Souhaitant tirer toutes les leçons de ce revers ("Je n’étais pas moi-même"), le poids lourd-léger en a décortiqué les images, identifiant ses propres manquements, avant de se remettre au travail. Une preuve de sagesse même si cette remise en question n’a pas débouché sur de grands changements apportés à un style de boxe instinctif et par ailleurs très efficace. À bientôt 27 ans, Merhy approche de l’âge de la maturité pour un boxeur ; cela se ressent. Ce samedi, il disputera déjà le 30e combat de sa carrière professionnelle (28-1). Pas le moins important...

Sa force: Il est plus rapide que son adversaire

À 36 ans, Imre Szello entend bien profiter de sa grande expérience pour créer la surprise à Charleroi et infliger à Ryad Merhy la deuxième défaite de sa carrière. Mais au-delà de cette déclaration d’intention, le Hongrois, qui s’est certes imposé 16 fois avant la limite, pourra difficilement soutenir la comparaison avec son hôte. Merhy est un boxeur instinctif, très rapide et doté d’un excellent timing. Face à un opposant boxant en ligne et dont la vitesse de bras n’est pas la qualité première, il pourrait, dès lors, se régaler. Mais pour avoir des ouvertures, il faut évidemment en créer et notre compatriote, qui a l’habitude de s’installer dans le combat pendant deux ou trois rounds, ne pourra pas se permettre de rester trop longtemps inactif. Il n’empêche, sur ce que l’on peut voir d’Imre Szello, l’avantage va clairement à Merhy.

Un travail d’équipe: Il est plus fort mentalement La perte de confiance qui avait plombé le combat de Ryad Merhy, au fil des rounds disputés contre Arsen Goulamirian, n’est plus qu’un mauvais souvenir. Le Bruxellois a travaillé dur pour retrouver ses qualités qui l’avaient propulsé, il y a deux ans, à la première place de la hiérarchie de la WBA. Pendant la période de remise en question qui a suivi sa défaite, le boxeur d’origine ivoirienne a beaucoup appris, notamment parce qu’il s’est donné les moyens de progresser au plan mental afin de mieux gérer les combats. Un aspect peut-être négligé jusqu’ici et qui lui a permis de retrouver confiance en lui au prix de plusieurs discussions à bâtons rompus avec un professionnel. Aujourd’hui, Ryad Merhy s’estime "plus fort mentalement" et trouve dans le travail d’équipe réalisé avec ses coachs une réelle source de motivation et d’enrichissement personnel.

Dans sa zone de confort: Il est en confiance En dix combats disputés à Charleroi (le premier au Parc des Sports, les suivants au Dôme), dont six qui peuvent être qualifiés "à enjeu" même si les titres remportés étaient secondaires, Ryad Merhy n’y a rien connu d’autre que la victoire. C’est dire si notre compatriote est particulièrement à l’aise et dans sa zone de confort lorsqu’il se produit dans le Hainaut, devant ses supporters. C’est assurément de bonne guerre ! Son adversaire, Imre Szello, n’est ainsi jamais sorti des frontières hongroises pour se bâtir un palmarès appréciable de 24 victoires pour aucune défaite. Très bien coté à l’international, ce combat face à un adversaire invaincu donne à Ryad Merhy l’opportunité d’accroître la confiance que lui ont procurée ses quatre derniers combats en date.

Bientôt le monde ? Son ambition est intacte C’est la perspective de disputer un "vrai" championnat du monde qui anime toujours Ryad Merhy. Celui-ci caresse, depuis ses débuts, l’espoir de faire main basse sur une ceinture mondiale et un succès face à Szello le rendrait quasiment incontournable - même si les prétendants ne manquent pas ! - aux yeux de la WBA en vue d’un combat pour le titre régulier, voire d’un combat pour le titre de super-champion détenu par… Arsen Goulamirian. Les voies de la plus ancienne fédération mondiale sont toutefois impénétrables et bien malin qui peut affirmer, aujourd’hui, que le Belge recevra un jour une vraie chance de boxer pour le titre de champion du monde. Le sort de Merhy dépend notamment des intentions du Kazakh Shumenov, toujours détenteur du titre régulier à l’heure actuelle.