WRC: Tanak et Toyota restent favoris
L’Estonien aurait gagné sans sa crevaison. Hyundai a toujours du boulot.
- Publié le 29-01-2019 à 07h45
- Mis à jour le 29-01-2019 à 10h59
L’Estonien aurait gagné sans sa crevaison. Hyundai a toujours du boulot. Il est toujours facile de refaire le rallye après ou avec des "si".
Oui, c’est vrai, l’erreur de Thierry Neuville au départ de la sixième spéciale du Monte-Carlo lui a coûté 19 secondes sans lesquelles le pilote Hyundai se serait imposé facilement.
Mais le résultat est tout aussi juste si on estime, comme Sébastien Ogier, que sans l’annulation controversée de la première spéciale, c’est lui, grâce à un meilleur choix de pneus que le Belge, qui aurait gagné avec une belle marge.
Mais, ne vous y trompez pas : les plus rapides au final sur ce Monte-Carlo étaient bien les pilotes Toyota. Et Ott Tanak en particulier. Premier leader jeudi soir, l’Estonien a perdu la tête de la course suite à cette fameuse annulation de l’ES3 : "J’avais opté comme Seb pour quatre pneus à clous. Thierry pour seulement trois. Il aurait perdu beaucoup de temps là-bas si on avait disputé la spéciale", expliquait le pilote Yaris.
Nicolas Gilsoul le confirme honnêtement : "On s’est même fait peur en neutralisé tellement cela glissait."
énervé, Tanak a ensuite crevé dans l’ES7 en tentant de rattraper le temps perdu. Ou plutôt non gagné. Résultat, obligé de changer de roue en un temps record, Ott a laissé 2.22.2 du côté de Laborel. Relégué à la 7e place, il est facilement remonté sur le podium, à 2.15.2 du vainqueur.
Faites le calcul vous-même.
Sur quinze spéciales effectivement disputées, les Toyota, très rapides dans toutes les conditions, en ont remportée neuf : sept à mettre au compte de Tanak, meilleur performer devant Thierry Neuville (3) et les deux Sébastien, Loeb et Ogier (deux chacun dont un ex-aequo pour le pilote Citroën avec Jari-Matti Latvala), la Power Stage revenant à Kris Meeke qui, isolé à la 6e place, aura pu le plus économiser ses gommes pour l’ultime spéciale. Toyota 9, Hyundai 5, Citroën 2 et M-Sport logiquement un gros zéro pointé, pour les scratches mais aussi ses pilotes qui ont tous commis des erreurs, les deux premières Fiesta étant les R5 de Greensmith et Fourmaux !
Il ne fait donc aucun doute que le titre constructeurs se jouera uniquement cette année entre les Coréens et les Japonais. Quant à celui des pilotes, cela concernera à nouveau les trois mêmes, avec une possibilité d’arbitrage sur certaines courses d’un Kris Meeke qu’on n’avait jamais vu aussi souriant.
Le Britannique aussi a crevé, deux fois même. Sans quoi il aurait terminé devant un Sébastien Loeb qui aura bien du mal avec cette i20 WRC à rééditer son exploit de Catalogne. Et même à prendre des points aux rivaux d’un Thierry Neuville encore bien seul à l’avant. Et qui doit se demander quand de réelles améliorations vont arriver. Car pour l’instant, la principale évolution sur la Hyundai est sa déco. On espère que c’est pour bientôt car notre compatriote doit prendre trop de risques pour suivre le rythme des TGV (Toyota à Grande Vitesse) nippons et d’une Citroën dont Ogier doit encore prendre la pleine mesure.
En Suède dans trois semaines, le Belge pourra encore compenser au pilotage, au culot et grâce à sa position sur la route. Mais pour la Corse, il faut réellement que les ingénieurs de chez Hyundai Motorsport trouvent quelque chose. Car sinon, Thierry ne pourra même pas jouer le podium. L’expertise et le compte-rendu de Sébastien Loeb pourraient les aider à trouver des solutions, si ce n’est la solution.
En tout cas, même s’il ne veut pas nous parler technique, Andrea Adamo ne compte pas attendre la nouvelle voiture et règlementation 2022 pour donner une vraie réplique à Toyota. On espère pour Hyundai et surtout pour Thierry que l’Italien va sortir un lapin de sa manche. Dans le cas contraire, Thierry risque de terminer à nouveau la saison à la même place qu’il l’a commencée.