WRC Chili: Neuville se fâche, Ogier et Tanak pas d'accord avec lui
Le Belge, 3e derrière Tanak et Ogier après la première boucle contestait un temps forfaitaire.
- Publié le 10-05-2019 à 21h12
- Mis à jour le 10-05-2019 à 21h49
Le Belge, 3e derrière Tanak et Ogier après la première boucle contestait un temps forfaitaire.
Nouveau au calendrier du championnat du monde, le Rallye du Chili a mis les concurrents du WRC à rude épreuve, hier, lors de la première étape. On l’avait annoncé avant le départ : sur un terrain de jeu que tout le monde découvrait la prise de notes, le talent pur et l’expérience allaient s’avérer prépondérantes.
Et on en a eu la confirmation ce vendredi lors d’une première boucle mouvementée à l’issue de laquelle de relativement gros écarts s’étaient déjà creusés et tous s’accordaient pour souligner le caractère très difficile de cette sixième manche mondiale disputée sur la terre, au milieu de forêts rappelant un peu le Pays de Galles.
“C’est vraiment un rallye très exigeant au niveau de la concentration car il y a beaucoup de virages à l’aveugle, la visibilité est réduite en raison du soleil perçant à travers les arbres et vous éblouissant," expliquait Sébastien Ogier. “On a reconnu la première spéciale dans le brouillard et c’était quelque chose de devoir attaquer et faire confiance aux notes après seulement deux passages dans ces conditions.”
À ce petit jeu, beaucoup décrochèrent assez vite, soit victimes de petites fautes à l’instar d’Esapekka Lappi (encore) pour qui Citroën a reconstruit une nouvelle voiture après l’Argentine, soit tout simplement par manque de confiance et donc de rythme. “Cela va encore dans le serré, mais je perds beaucoup dans les portions rapides,” regrettait un Andreas Mikkelsen confirmant ses limites.
On peut en dire autant du nonuple champion Sébastien Loeb, encore bien loin des chronos du Belge malgré une position de départ a priori plus avantageuse.
Premier leader à égalité avec son équipier Jari-Matti Latvala, Kris Meeke avait aussi vite lâché prise : “Mon pilotage est trop hésitant. Je ne suis pas bien dans mes notes,” avouait le pilote Toyota. Devant, on retrouvait donc, sans réelle surprise, les trois candidats au titre de ces trois dernières années, Ott Tanak, le mieux placé des trois sur la route, précédant au terme de la première boucle de trois spéciales Sébastien Ogier de 6.1 et Thierry Neuville de 6.6.
Un compatriote pas content du tout de son début de course. “Je n‘ai pas pris un bon départ,” regrettait le leader du championnat du monde auteur du 6e chrono dans l’ES1. “Nos notes n’étaient pas assez précises, nous n’avions pas le bon rythme.”
Nos représentants allaient toutefois être encore plus contrariés dans l’ES2, le long tronçon d’El Puma. “Après six kilomètres environ, nous avons reçu le signal dans l’habitacle que le drapeau rouge avait été brandi par la direction de course. Nous avons donc directement ralenti.”
Mais alors qu’ils pensaient que la course était neutralisée pour tout le monde, elle ne le fut en vérité que pour eux. Après un quart d’heure d’attente pour dégager des spectateurs mal placés, Sébastien Ogier et Ott Tanak s’élançaient pour les 30 km chronométrés de cette deuxième spéciale. Et au premier intermédiaire, le seul parcouru à vitesse de course, Neuville concédait 1.1 à Ogier. Mais en prenait 1.2 sur Tanak.
La course en tête était donc quelque peu faussée, la direction de course n’ayant d’autre choix que d’infliger à nos compatriotes un temps forfaitaire, le troisième, à 6.6 de Tanak. Un chrono que Thierry Neuville contestait après avoir signé le scratch dans l’ES3.
“Je ne suis pas d’accord avec le temps que l’on m’a donné,” indiquait le Saint-Vithois. “J’ai été très vite dans l’ES3 et j’aurais pu faire pareil dans l’ES2.”
Une critique nous semblant toutefois injustifiée. “Thierry a signé le scratch dans l’ES3 car ses pneus étaient neufs," commentait le leader Ott Tanak battu de seulement sept dixièmes. “Il a clairement bénéficié d’un avantage en ne disputant pas la deuxième spéciale,” ajoutait Seb Ogier.
Au final, Thierry et Nicolas ont plutôt été gagnants sur ce “fait de course” car ils n’ont pas pris de risques non plus, n’ont pas usé leurs gommes ni leur mécanique et ont sans doute pu corriger plus facilement leurs notes pour le deuxième passage à l’issue duquel on doute toutefois que les commissaires sportifs lui aient rendu du temps…