Thierry Neuville veut battre Ott Tanak: "J’espère que vous me féliciterez dimanche"
Thierry Neuville veut battre Ott Tanak : "Même si ce sera dur…"
- Publié le 22-08-2019 à 06h51
- Mis à jour le 22-08-2019 à 09h28
Thierry Neuville veut battre Ott Tanak : "Même si ce sera dur…" Lorsque Thierry Neuville, la combinaison nouée autour de la taille, arrive à la table portant son nom pour la traditionnelle conférence de presse d’avant course, nous lui tendons la main pour le saluer : "Félicitations pour ta troisième victoire de l’année", lui lançons nous en référence à son premier succès en circuit, samedi dernier au Nürburgring sur la Hyundai TCR. "Si tu me dis cela dimanche, ce sera bon", sourit notre quadruple vice-champion du monde.
Le ton est donné. Malgré l’enjeu et la pression d’un championnat mal embarqué même si rien n’est encore perdu, notre ambassadeur semble détendu. "Vous savez, il reste cinq courses et tout peut encore arriver. Toyota domine certes depuis quelques courses, mais on n’arrête pas d’évoluer aussi pour tenter de les rattraper. Et puis on est normalement plus fiables. Enfin, la position sur la route sera à leur désavantage sur certains des prochains rallyes. Sur l’asphalte corse, on était la 2e force derrière eux. Ici, sur une épreuve que j’apprécie et où la Hyundai a toujours bien fonctionné, j’espère qu’on se sera encore rapproché."
L’objectif est clair : "On veut reprendre des points à Ott, réduire notre retard au championnat. Maintenant, à la régulière, s’il n’a aucun souci, ce sera dur. J’ignore ce que leur changement d’aileron arrière aura comme incidence, mais c’est moins important sur le goudron que sur la terre où l’aéro stabilise la voiture. Je ne compte donc pas trop là-dessus."
Ce qui est certain, c’est qu’il n’y aura pas une seconde à perdre, dès ce soir. "Il va falloir attaquer d’emblée, dès la première spéciale de ce jeudi, en fait la répétition du shake down où cela risque d’être le chantier après tous les passages de la journée. Mais ce sera pareil pour tout le monde. On va partir à bloc et on verra où cela nous met. Pour nous, peu importe si Meeke ou Sordo est devant, du moment que l’on réussit à battre Tanak et Ogier."
Les deux passages dans la spéciale du camp militaire de Baumholder, en sens inverse samedi, sont redoutés. Le rallye pourrait s’y jouer. "On y a tous crevé en reconnaissances. Il y a plus de pierres que les années précédentes, un véritable champ de mines. On devrait peut-être songer à y emporter deux roues de secours. Ou pas…"
La victoire pourrait se jouer sur un coup de dés, même si avec l’annonce d’un temps sec, les choix de pneus s’avéreront moins cornéliens. Son expérience en circuit le week-end dernier peut-elle l’aider ? "Je ne sais pas, c’est quand même fort différent, peut-être un peu oui lors du premier passage quand la route est encore assez propre", confie Thierry qui n’a pas passé trop de jours chez lui à Monaco depuis la naissance de sa petite Camille début juillet. "Pas beaucoup, non ", avoue-t-il. "Mais en voyage, je dors bien", se marre-t-il, pas inquiet des rumeurs évoquant des tractations entre Hyundai et… Ott Tanak. "C’est mon boulot de parler avec tout le monde en ce moment", confirme d’ailleurs le boss italien. "Mon but est d’être champion du monde des constructeurs et je veux recruter les meilleurs pilotes en fonction de mon budget. J’ai eu un contact avec Ott, mais je ne l’ai pas embrassé sur la bouche."
Réaction de Thierry : "Cela ne me poserait pas de problème de faire équipe avec Tanak. Je serais plus inquiet par contre si Seb Ogier devait le remplacer chez Toyota…"
Cela ne risque pas d’arriver : le sextuple champion du monde étant fermement lié à Citroën pour 2020, sa dernière saison en WRC.