Thierry Neuville, le roi de la pampa
L’équipage belge signe le doublé Corse-Argentine, comme en 2017, et accentue son avance en tête du championnat du monde.
- Publié le 28-04-2019 à 21h21
- Mis à jour le 29-04-2019 à 08h16
L’équipage belge signe le doublé Corse-Argentine, comme en 2017, et accentue son avance en tête du championnat du monde.
Auteurs du meilleur début de saison de leur carrière, Thierry Neuville et Nicolas Gilsoul ont ajouté, ce dimanche en Argentine, une victoire à leur palmarès. Leur onzième déjà, comme les légendaires anciens champions du monde Stig Blomqvist et Timo Salonen. La deuxième au pays des gauchos et la deuxième aussi cette année après la Corse voici quatre semaines.
Un doublé Île de beauté-Argentine, comme il y a deux ans, leur permettant de bien accentuer leur avance au championnat du monde.
Grâce au 28 sur 30 de ce week-end, le pilote de la Hyundai N°11 compte désormais dix unités d’avance sur Sébastien Ogier et vingt-huit déjà sur un Ott Tanak à nouveau bien malchanceux. Trahi deux fois en deux jours (bris de transmission puis souci d’alternateur) par une Toyota qui, cette fois, n’a pas été fantastique, l’Estonien n’a pu sauver que cinq points.
Pas content du manque de traction de sa Citroën C3 WRC et victime d’un bris de direction assistée consécutif à une touchette, Sébastien Ogier s’en est mieux sorti en arrachant, pour une grosse seconde, la troisième marche du podium des mains de Kris Meeke. L’Irlandais a payé sa pénalité de la veille pour une " coupe " et son ultime crevaison.
Maître d’une monture très fiable et de ses nerfs durant trois jours, Thierry Neuville a lui livré une prestation exemplaire. Un véritable sans-faute digne d’un grand champion.
Patient, matûre, confiant, notre représentant ne s’est pas énervé quand, à l’issue de la première vraie spéciale disputée dans des conditions dantesques, il n’a signé que le 9e chrono en ouvrant la route. Il a ensuite remonté ses rivaux un à un au gré de leurs erreurs ou pépins mécaniques, mais aussi en signant quatre scratches et en alliant vitesse et régularité.
Leader vendredi soir au terme d’une huitième spéciale où le leader Ott Tanak a connu une avarie l’envoyant en tête-à-queue, le Saint-Vithois a ensuite résisté avec détermination au retour de l’Estonien. Avant que ce dernier, repoussé à une dizaine de secondes, ne soit contraint de jeter le gant.
"Je me sens vraiment bien après ce succès", s’exclamait Thierry descendu du toit de sa voiture où il a porté haut les couleurs belges. "Je remercie le team qui m’a donné une très bonne Hyundai ce week-end. Je me sentais à l’aise derrière le volant. L’équipe ne relâche pas ses efforts depuis des mois et leur travail commence à payer. On voit les progrès."
Dans deux semaines maintenant place au Chili, une épreuve nouvelle pour tout le monde.
"S’il ne pleut pas comme ici , on va certainement déguster en ouvrant et balayant le vendredi. Mais je ne veux pas encore trop y penser. Laissez-moi d’abord profiter de ce moment. On va faire la fiesta."
Une fête partagée pour une fois par son équipier, voisin et ami Andreas Mikkelsen offrant à Hyundai son premier doublé en WRC depuis la Pologne 2017, il y a presque deux ans...
Adamo: "Deux doublés en même temps"
Véritable showman et beau parleur nous rappelant parfois, les cheveux et le côté playboy en moins, un certain Flavio Briatore, l’Italien Andrea Adamo, directeur sportif de Hyundai Motorsport, a hurlé sa joie et embrassait qui voulait à l’arrivée de ce Rallye d’Argentine : "Je suis très ému car Hyundai, la marque pour laquelle je donne tout et je pousse très fort, signe quasi simultanément deux doublés, à Budapest en WTCR avec Gabriele Tarquini et Norbert Michelisz, et ici avec Thierry et Andreas. C’est fantastique!"
Et cette fois, contrairement à la Corse, la chance n’y est pour rien : "Non, mais une fois encore ce sont nos pilotes qui ont fait la différence, plus que la voiture. Félicitations à eux. Ils ont été exceptionnels. Je suis très content."