Sébastien Ogier: "Ne pas se prendre la tête"
De retour chez Citroën, Sébastien Ogier vise une 7e couronne.
- Publié le 25-01-2019 à 06h24
- Mis à jour le 25-01-2019 à 06h25
De retour chez Citroën, Sébastien Ogier vise une 7e couronne. Il a esquissé un petit sourire en voyant le monde l’attendant mercredi sous la structure Citroën pour son premier point presse de l’année. Sur ce plan-là, le Gapençais a rivalisé avec son prédécesseur, Sébastien Loeb, l’autre grande star de ce Monte-Carlo.
Il faut dire que le sextuple champion du monde est l’enfant du pays. Le n°1 du Mondial. Il reste sur cinq succès consécutifs au Monte-Carlo et est de retour "à la maison", dans la seule écurie française en WRC, celle de ses débuts : Citroën.
Alors que pour certains, le transfert de Loeb est considéré comme une trahison à sa famille depuis 19 ans, l’équipe avec laquelle il a remporté ses neuf couronnes, l’arrivée d’Ogier est perçue comme logique. C’est le retour du fils prodige, celui qui était parti car il embêtait le roi Loeb.
"Bien sûr que je suis heureux de retrouver mon ancien team", confie un Seb Ogier toutefois très prudent à l’heure des pronostics. Surtout pour ce Monte-Carlo. "C’est toujours un rallye compliqué, même si les conditions ne sont pas très hivernales. Il n’est pas évident d’y découvrir une nouvelle monture. Aujourd’hui, ce n’est pas pareil. Certains de mes rivaux connaissent leur machine depuis un ou deux ans."
Il fait allusion évidemment à Ott Tanak et Thierry Neuville, ses deux principaux rivaux pour la couronne. "Les tests se sont bien passés, mais il est toujours facile sur une base d’essais de contourner les problèmes. J’ai constaté comme mes prédécesseurs que la C3 n’était pas facile à piloter dans des conditions d’adhérence changeantes. C’est un nouveau challenge et cela m’excite."
Comprenez que l’auto n’est pas encore parfaite : "Le championnat ne se joue pas ici. On va donc essayer de faire simple, d’éviter les pièges et de ne pas se tromper dans les choix de pneus. Après, je ne pense pas être dans la position du favori cette année."
Et pour le championnat ? "Les quatre constructeurs sont toujours là. Le WRC se porte bien et le niveau ne cesse d’augmenter. On pourrait revivre la passionnante lutte de 2018. Et j’espère que l’issue sera la même. C’est loin d’être gagné d’avance, mais mon but est bien évidemment de conserver mon numéro 1, d’être couronné pour la septième fois même si je suis conscient que six titres d’affilée, c’est déjà exceptionnel. Et si ce n’est pas pour cette année, ce sera pour 2020. J’ai signé pour deux ans."
Avec cette fois, un seul allié en interne, le jeune Finlandais Esapekka Lappi, Citroën n’ayant les moyens (compte tenu entre autres du gros salaire à payer à son pilote vedette) d’aligner que deux voitures. "Vous savez, je n’ai jamais réellement reçu de gros coup de pouce de mes équipiers. Les consignes d’équipe font partie du sport auto, mais j’espère ne pas en avoir besoin pour gagner. Ce n’est pas la manière que j’aime pour gagner", concluait-il avant de signer ce matin le 2e chrono de l’ultime spéciale d’essais, à un dixième de la Toyota Yaris du revenant Kris Meeke.
Une chose est certaine, avec un tandem Ogier-Lappi, Citroën affiche clairement ses nouvelles ambitions de conquêtes. Loeb est certes parti, mais les "Chevrons" veulent renouer avec leur glorieux passé grâce à son successeur, le plus jeune des Seb.
"Pas de consignes en début de saison"
Esapekka Lappi n’aidera pas Ogier lors des premiers rallyes.
Pour le jeune Finlandais Esapekka Lappi, l’autre nouveau venu dans le camp Citroën où il va devoir apprendre à vivre dans l’ombre de Seb Ogier, les choses en tout cas sont claires : "Pourquoi j’ai opté pour Citroën ? Car chez Toyota je serais resté n°3. Ici, je suis n°2. C’est déjà mieux", sourit-il. "OK, en deuxième partie de championnat, je devrai peut-être aider Seb, mais je vous garantis que si je me retrouve devant lui ici ou en Suède, je ne lui céderai pas ma place. Au départ, on a tous les deux le même matériel et les mêmes chances. Mais il est évident que moi, je ne vise pas le titre. Une deuxième victoire n’est même pas vraiment l’objectif. Je dois continuer à apprendre et surtout essayer de me montrer plus régulier."
Lucide , le jeune Finlandais pourrait toutefois créer la surprise. Il a en tout cas vite pris ses marques comme en atteste son 3e chrono lors du shake down, pas loin du tout de son chef de file. "La C3 est assez différente de la Yaris. Le moteur a beaucoup de couple. Et le châssis est très efficace sur le sec. Sinon, le plus gros changement pour moi est la langue. Je n’ai plus beaucoup d’occasions de parler finlandais…"