Ogier égale Loeb et… Rörhl
Un septième succès historique pour le pilote Citroën.
- Publié le 27-01-2019 à 20h03
- Mis à jour le 28-01-2019 à 14h31
Un septième succès historique pour le pilote Citroën. Aussi rouge que sa nouvelle combinaison, aussi enragé que le taureau sur ses portières, Sébastien Ogier a dû se retrousser les manches, utiliser toute son expérience et même, selon son rival, un peu d’intox pour résister jusqu’au bout à l’énorme pression exercée par Thierry Neuville. Mais, au bout d’un ultime effort, le déjà sextuple champion est entré un peu plus dans la légende du Monte-Carlo.
Avec la complicité de notre compatriote, il a d’abord établi un nouveau record d’intensité puisqu’on a assisté à l’arrivée la plus serrée en 87 éditions. Ils ont ainsi effacé des tablettes les noms de Bernard Darniche et Bjorn Waldegard dont le duel homérique il y a quarante ans s’était achevé avec six secondes à l’avantage du Français et sa Lancia Stratos.
Ce dimanche, deux secondes et deux dixièmes seulement séparaient les deux héros de cette manche d’ouverture. Mais le Gapençais a aussi égalé deux autres records sur le Monte. Celui des sept succès de Sébastien Loeb. Et celui, datant de 1984, de Walter Röhrl, seul pilote jusque-là à avoir réussi à s’imposer dans la classique hivernale au volant de quatre marques différentes : Opel, Audi, Fiat et Lancia pour l’Allemand, Peugeot, VW, Ford et la centième de Citroën pour le Français.
"L’émotion est énorme", avouait le champion en relâchant la pression sur le port de Monaco. "Cela a certainement été la bagarre le plus intense sur le Monte-Carlo. Thierry n’a jamais rien lâché. Il m’a constamment poussé. J’ai cependant réussi à résister, à ne pas commettre de fautes, ce qui n’était pas évident après seulement trois jours d’essais avec une C3 que je découvrais. Vous connaissez mon amour pour cette épreuve. C’est mon rallye fétiche. Et je suis très fier de ce résultat, de cette victoire à l’arraché. Quant il n’y a que quatre dixièmes entre les deux premiers au départ de l’ultime spéciale, après trois jours de course, vous savez qu’il va obligatoirement en avoir un très heureux et l’autre très déçu. On a tous les deux réussi une superbe course. Personnellement, je ne pouvais pas espérer mieux démarrer la saison et ma collaboration avec mon nouvel employeur. L’an dernier, on disait que la Citroën était la moins bonne WRC. J’ai prouvé que ce n’était plus le cas. Même s’il y a bien sûr encore des choses à améliorer."
Esapekka Lappi a abandonné samedi sur problème moteur tandis qu’Ogier n’a signé que deux meilleurs temps sur quinze et s’est plaint d’une voiture pas à 100 % lors de la dernière étape. "J’ai été victime d’un souci d’accélérateur. Il était grippé. Lors de certains freinages, l’auto continuait à accélérer toute seule ce qui était très perturbant. J’ai heureusement réussi à limiter le problème pour la dernière spéciale."
Où il a réussi à faire une petite différence et à prendre un point bonus supplémentaire à Neuville. "Il semblerait que pour le championnat, on reprenne les mêmes et on recommence avec Ott comme troisième larron. Chaque unité sera importante. Statistiquement, le vainqueur du Monte-Carlo est souvent couronné en fin de saison. Cela risque de ne pas être aussi simpliste, mais c’est déjà un signe encourageant."
Rassurons toutefois Thierry Neuville. Lors des quarante dernières éditions, le vainqueur n’a effectivement été sacré qu’à quatorze reprises. Même si les cinq dernières années, Ogier, champion de l’intox, a réussi le doublé.