Neuville : "Je ne vais pas mettre l'auto sur le toit et sauter dessus!"
Fataliste, Thierry (8e) espère encore un coup de pouce du destin pour être sacré champion du monde.
- Publié le 17-11-2018 à 08h27
- Mis à jour le 17-11-2018 à 08h35
Fataliste, Thierry (8e) espère encore un coup de pouce du destin pour être sacré champion du monde.
Sans pluie ni gros drame, la 2ème étape du Rallye d'Australie disputée la nuit dernière a rapproché Sébastien Ogier d'un sixième titre mondial. Au grand dam des supporters belges.
Parti cinquième samedi matin, Ott Tanak a, lui, signé la majorité des « scratches » pour se hisser en tête de l'épreuve. Mais la perspective d'un cinquième succès risque de ne pas être suffisante non plus pour l'Estonien.
En commettant sa « boulette » habituelle dans la 11e spéciale, Craig Breen, 2e à l'issue de la première étape, a sans doute aidé Citroën à récupérer le numéro 1 avec Sébastien Ogier l'an prochain.
En passant du coup de la 7ème à la 6ème place, le pilote Ford peut désormais se contenter d'assurer tranquillement sa position. Sans la crainte de devoir tout jouer et pouvoir tout perdre dans la Power Stage. « La journée m'a paru bien longue, » avouait le Gapençais en passe de décrocher un 6e titre mondial. « Isolé, j'ai eu du mal à trouver un bon rythme. Je préfère attaquer que gérer comme j'ai dû le faire aujourd'hui. Ce n'est pas très excitant, mais il serait bête de perdre sur une faute ce sixième titre me tendant les bras. Du coup, je fais attention à chaque pierre, chaque corde. Ce n'est plus à moi de prendre des risques. »
Ott Tanak possède une avance de 21.9 sur son équipier Jari-Matti Latvala. Il a théoriquement course gagnée et les deux hommes sont priés d'assurer le doublé et le titre constructeurs pour Toyota.
Quant à Thierry Neuville, deuxième sur la route, il a roulé à 110% pour grappiller une place à la régulière sur Teemu Suninen. Il a aussi profité du recul de la C3 de Breen pour grimper au 8e rang. Mais pour lui aussi ce n'est pas suffisant. Elfyn Evans semble une proie à sa portée dimanche. D'autant que le Belge bénéficiera d'une position de départ un peu meilleure que hier. Quatrième normalement. Mais là encore, cela ne serait pas suffisant pour faire tomber Ogier de son trône. Or le Français possède cinquante secondes d'avance. En six spéciales et 85 km cela paraît mission impossible.
«Sauf si la pluie arrivée en fin de journée persiste demain. S'il drache correctement, on peut voir de gros écarts. Surtout avec le titre en jeu..., » tente encore d'y croire le Belge auteur du dernier scratch de la journée (la pluie s'est mise à tomber juste après son passage sur la spéciale show) s'efforçant de rester positif. « Que voulez-vous que je fasse ? Je ne vais pas mettre ma Hyundai sur le toit et sauter dessus. Ma crevaison, je ne peux plus rien y changer. Aujourd'hui, j'ai attaqué à fond. Impossible d'aller plus vite. Au moins ainsi, cela m'évite de réfléchir. On a déjà vu Carlos Sainz perdre la couronne à 500 mètres de l'arrivée du RAC. Je continuerai donc à y croire et à me battre jusqu'au finish de la dernière spéciale. »
Et il a bien raison. On ne sait jamais. Il s'est déjà passé tant de choses cette saison, on a assisté à tellement de rebondissements. « Il suffit d'un rien pour que le championnat bascule, » nous confiait aujourd'hui Alain Penasse. «Cela reste un sport mécanique. Avant les deux dernières spéciales show, Seb Ogier a été victime d'un souci d'alternateur visiblement. Il a dû pousser sa voiture sur l'autoroute pour la redémarrer. Cela tient à peu de choses. »
S'il parvient, par on ne sait quel miracle pour nous, à doubler Ogier, Thierry se retrouverait alors à nouveau en position de jouer le titre dans la Power Stage. Les supporters veulent encore y croire. To finish first, first you have to finish disent nos amis Anglais. Traduction : pour finir premier, il faut d'abord finir. Autrement dit, un rallye et un championnat ne sont jamais terminés avant l'arrivée de la dernière spéciale du dernier rallye. Il nous reste donc encore 6 spéciales et 85 km pour toujours croire dans ce premier titre mondial belge. Même si sur le papier, c'est Sébastien Ogier qui a le plus d'atouts en mains. Et n'a plus qu'à dérouler jusqu'au finish...