Neuville frustré en Turquie: "Pas grand-chose de positif…"
Huitième seulement, le Belge compte 30 unités de retard sur le leader Ott Tanak.
- Publié le 16-09-2019 à 07h00
Huitième seulement, le Belge compte 30 unités de retard sur le leader Ott Tanak. Comme s’il avait attendu jusqu’au dernier moment un miracle qui n’est jamais venu, comme s’il réalisait soudain la belle occasion manquée de s’imposer et revenir au championnat, Thierry Neuville semblait accuser le coup à l’arrivée du Rallye de Turquie.
Huitième après sa sortie de samedi matin, Thierry râlait encore plus de ne pas avoir pu battre Ott Tanak dans la Power Stage. "Encore deux points de perdus", pestait-il, battu de 2.6 dans cet ultime tronçon. Et ne reprenant donc au final que trois points à l’Estonien comptant encore trente unités, soit le maximum possible à prendre sur un rallye alors qu’il en reste trois (Wales, Catalogne et Australie).
"Il n’y a vraiment pas grand-chose de positif à retirer de ce week-end," analysait notre compatriote qui n’a signé qu’un podium (2e au Portugal) lors des six derniers rallyes et inscrit six unités de moins que son équipier Andreas Mikkelsen sur les quatre dernières épreuves. "Oui je suis fâché et frustré. J’ai le droit. On traverse une mauvaise passe. On a un bon mental et l’on va surmonter cela car on sait que la vitesse est là. Qu’on peut gagner le suivant ou celui d’après."
Mais il faudra éviter les erreurs : manque de rythme en Finlande, crevaison en Allemagne, petite sortie ici, cela commence à faire beaucoup pour un candidat au titre. Et le Saint-Vithois de revenir sur les circonstances de son accident de samedi matin : "Ce ne serait pas arrivé si la direction de course avait laissé un écart de quatre minutes entre les voitures, comme vendredi et comme ce dimanche, faisait d’abord remarquer le pilote Hyundai. La visibilité était nulle. J’ai suivi mon instinct. J’ai cru voir la route, mais je me suis trompé de piste. J’étais à 35 km/h à un endroit qui passe à 80 km/h. Ce n’est pas que je roulais trop vite. C’est surtout que je ne voyais rien."
Pas loin de là, cachant sa déception derrière ses lunettes solaires, Nicolas Gilsoul rumine : "On a payé très cher notre petite boulette. Il y avait plus de poussière dans la vallée. Ce n’était pas constant. En une fraction de seconde on s’est retrouvé comme dans le brouillard."
Encore plus râlant quand on voit qu’on est revenu à quatre minutes d’intervalle hier au lieu de trois la veille. "C’est n’importe quoi. À quel jeu on joue ?"
Pas heureux d’avoir loupé les cinq points bonus, Thierry s’interrogeait : "Outre sa roue de réserve en moins, Ott a surtout opté pour les pneus mediums. Un avantage. Je ne comprends pas avec tous les ingénieurs qui analysent les données chez nous qu’on nous ait laissés partir en gommes dures."
Au bout du compte, Thierry a tout de même repris quelques points. Le scénario aurait pu être pire. Par exemple si Ott Tanak l’avait emporté. "C’est vrai, mais on n’a pas été là pour profiter de son abandon. Maintenant c’est bien que Seb ait gagné. Cela va mettre un peu de pression sur Ott. On est là désormais en 3e position, un peu outsiders. Ce n’est pas fini. Tout n’est pas joué. Il reste trois rallyes on est capable de rouler devant sur les trois. On ne va donc pas lâcher le morceau."
Même si forcément, au fil des courses et des mauvais résultats, cela devient de plus en plus dur.