Loeb: " Je ne me sens pas encore prêt pour la retraite"
À 44 ans, pris au dépourvu par Peugeot lâchant le WRX, il fait un énième retour en WRC avec Citroën.
- Publié le 26-10-2018 à 07h11
- Mis à jour le 26-10-2018 à 10h43
À 44 ans, pris au dépourvu par Peugeot lâchant le WRX, il fait un énième retour en WRC avec Citroën. Pour sa troisième et dernière partie d’un retour occasionnel annoncé en fin de saison dernière, Sébastien Loeb se retrouve ce vendredi au départ du Rallye de Catalogne, avant-dernière manche du Mondial. Très rapide lors de ses deux premières apparitions au Mexique et en Corse, le nonuple champion du monde français n’avait toutefois pas pu concrétiser par un résultat de premier plan en raison d’une crevaison d’abord, d’une inhabituelle sortie de route ensuite.
Cette fois, en terre catalane, là où il s’est souvent imposé par le passé, le pilote Citroën compte bien jouer les arbitres dans la lutte pour le titre mondial. Certes, malgré de bons tests, l’Alsacien manquera de rythme par rapport aux ténors habituels. Mais il bénéficiera d’une excellente position sur la route ce vendredi sur la terre. Et il pilote une C3 WRC intouchable, ici même, sur l’asphalte l’an dernier aux mains de Kris Meeke.
Sébastien Loeb, peut-on vous considérer comme un favori pour ce retour en Catalogne ?
"Je ne crois pas, non. Certes je reviens dans un bon contexte, sur un rallye que j’apprécie, avec une bonne position de départ. Mais je retrouve en face de moi trois excellents pilotes en lutte pour le titre mondial. Ils sont dans le rythme du championnat, tandis que je n’ai plus disputé un rallye depuis le mois de mai. Ils ne vont pas m’attendre en chemin. Je ferai de mon mieux comme d’habitude. J’espère, bien sûr, pouvoir ne pas être trop loin d’eux. Mais peut-être qu’ils termineront tous les trois sur le podium et que je serai 9e."
Avez-vous dû reprendre les notes de beaucoup de spéciales ?
"Oui tout de même, notamment sur la terre car je n’ai pas beaucoup étudié la Catalogne en version mixte. À mon époque, c’était tout asphalte et j’étais sans doute le pilote le plus typé circuit, un spécialiste du goudron. Mais bon, j’ai regardé les caméras embarquées d’Ogier. Cela devrait m’aider..."
Vous parlez des trois candidats au titre. Qui voyez vous sacré en fin de saison ?
"Je dois répondre le Belge, je suppose (il se marre). Ils sont tous les trois très rapides et se battent ensemble depuis le début d’année. C’est vraiment un championnat sympa à suivre. Tanak a été le plus impressionnant sur les dernières courses mais il a manqué de chance au Wales. Il est actuellement le plus performant. Ogier, lui, possède l’expérience de la course pour le titre. Il a moins de pression ou la gère mieux, il commet moins de fautes."
Et Thierry Neuville, quel est son point fort ?
"Il est Belge !"
Vous pourriez interférer dans cette lutte à trois ce week-end ?
"Je ne sais pas. Moi, je vais faire ma course sans me préoccuper des autres."
Et si d’aventure, vous vous retrouviez troisième devant Ogier, un Français et futur pilote Citroën ?
"Vous me demandez si je le laisserais passer ? Ah, cela peut se monnayer. Il gagne beaucoup d’argent Ogier, non ? (il rit). Honnêtement, je ne veux pas penser à cela. Je ne veux pas me mêler à leur combat."
Vous retrouvez au départ un autre ancien champion du monde effectuant son come-back ce week-end, Petter Solberg, contre lequel vous luttiez déjà pour le titre mondial en 2003.
"On est déjà habitués à se voir puisqu’il dispute comme moi le Mondial de rallycross. Au moins ici, il ne pourra pas me donner de coups de portières !"
N’êtes-vous pas un peu déçu de votre saison en WRX avec Peugeot ?
"Je vous mentirais si je répondais que je suis satisfait. C’est assez frustrant. Dans cette discipline, 75 % de la course se joue au départ. Si vous êtes quatrième au premier virage, impossible de gagner. Nous sommes moins expérimentés et moins entraînés que les autres pour exploiter au mieux le moteur lors des envols qui ne sont pas optimaux."
Avez-vous été surpris par la récente décision de votre employeur Peugeot de se retirer fin de saison du WRX ?
"Un peu, oui. Je ne m’y attendais pas vraiment. J’ai été pris au dépourvu. Du coup, je n’avais pas trop regardé ailleurs. Il va falloir que je mette sérieusement à réfléchir à mon futur après ce Rallye d’Espagne car je ne me sens pas encore prêt pour la retraite. J’ai encore envie de continuer la compétition tant que je sens que je suis encore dans le coup."
Un retour en WRC constitue-t-il une option ?
"Pas à temps complet. Je sais pourquoi j’ai arrêté et je n’ai pas envie de faire davantage que quelques piges, avec Citroën ou un autre constructeur, à voir les possibilités. Mon team est également engagé en rallycross. Un retour en raid avec des buggy 3008 alignés par Loeb Racing pourrait également être une piste. Tout cela va se discuter dans les semaines à venir."