Un Dakar 100% péruvien, le début de la fin d'une épreuve légendaire?
Lâché par le Chili et la Bolvie, le Dakar 2019 se déroulera à 100% sur le sol péruvien. Est-ce la fin d’une épreuve légendaire ?
- Publié le 18-05-2018 à 15h23
- Mis à jour le 18-05-2018 à 15h30
Lâché par le Chili et la Bolvie, le Dakar 2019 se déroulera à 100% sur le sol péruvien. Est-ce la fin d’une épreuve légendaire ?
L’annonce officielle faite vendredi midi par ASO, l’organisateur du Dakar (et notamment du Tour de France), de limiter son édition de janvier prochain (du 6 au 17/01) à un rallye en dix étapes au Pérou en aura surpris plus d’un. Pris de court par le renoncement du Chili pour raisons économiques puis, mardi dernier, du retrait de la Bolivie en désaccord sur le tracé proposé, les organisateurs se voyaient dans l’impossibilité de tracer une épreuve en ligne couvrant plusieurs pays d’Amérique du Sud, comme ce fut le cas lors des dix dernières années. Impossible donc au départ Lima de rallier l’Argentine, terre d’accueil de l’épreuve tout au long de cette décennie. Il a fallu trancher dans l’urgence. Pour éviter une nouvelle annulation, comme celle de 2008 au départ de Lisbonne, qui fit migrer le célèbre rallye-raid dès l’année suivante d’Afrique en Amérique du Sud, ASO a donc opté pour un rallye organisé à 100% sur le sol péruvien : une première dans l’histoire de l’épreuve.
Certes le Pérou reste un pays magnifique offrant des dunes à profusion et un terrain de jeu idéal pour une épreuve comme celle-ci, mais jamais en près de 40 années d’existence, l’épreuve hors normes créé par Thierry Sabine ne s’était vue cantonnée à un seul pays ! Alors oui, certains diront qu’il faut évoluer avec son temps, mais force est de constater qu’après une décennie passée à sillonner les contreforts de la Cordillère des Andes, le Dakar paraît à bout de souffle et à court de possibilités. Au point de laisser entendre qu’un retour en Afrique à l’horizon 2020 serait envisageable. L’organisation entretiendrait des contacts au plus haut niveau avec différents pays comme l’Algérie, l’Angola et la Namibie. Ce qui s’apparente à une bouteille à la mer serait également un retour incroyable sur un continent que l’épreuve a fui à toutes jambes pour des raisons de sécurité.
Comme nous l’écrivions voici deux ans, le plan économique adopté par ASO pour le Dakar lors de son débarquement en Amérique du Sud en janvier 2009 et largement inspiré de celui du Tour de France, est l’un des facteurs majeurs qui a mené à cette situation. En exigeant, comme le Tour de France, que chaque pays, chaque région, chaque ville étape, paye le prix de son passage, le Dakar a fini par se mordre la queue, voyant se fermer les frontières d’une grande majorité de ses derniers terrains de jeux, jusqu’à se laisser enfermer au Pérou…
Est-ce la fin de cette grande épreuve ? Nous ne l’espérons pas. Mais il paraît évident que ce Dakar qui fêtait l’an dernier encore sa 40e édition en grandes pompes sur un tracé entre Lima et Cordoba, devra passer par une totale remise en question et renouer au plus vite avec ses racines et son esprit originel.