Stoffel Vandoorne revient sur son expérience en F1: "La politique m’a dégoûté de la F1"
Le Courtraisien n’est pas prêt à revivre le cauchemar McLaren. Ce monde-là ne lui manque pas…
- Publié le 30-08-2019 à 11h57
- Mis à jour le 30-08-2019 à 15h03
Le Courtraisien n’est pas prêt à revivre le cauchemar McLaren. Ce monde-là ne lui manque pas… Il y a un an encore, Stoffel Vandoorne s’apprêtait à disputer son deuxième et dernier GP de Belgique. Un week-end pénible à vivre pour notre compatriote qui sentait que c’était la fin avec McLaren et devait tenter de faire bonne figure avec une monoplace manquant totalement de compétitivité.
Stoffel, avec le recul, la F1 commence-t-elle à vous manquer ?
"Non, pas vraiment. Je suis heureux et épanoui en Formula E, une nouvelle discipline avec un bon futur dans laquelle je peux rouler dans de bonnes conditions avec Mercedes. Les F1 restent bien sûr les monoplaces les plus performantes au monde. J’aimerais pouvoir ressentir encore une fois le feeling que procurent ces voitures."
Êtes-vous toujours en contact avec le milieu, sur le marché des transferts ?
"Honnêtement, non. La plupart des gens, hélas, ne se souviennent que de mes deux mauvaises années avec McLaren. J’ai l’impression qu’ils ne souviennent pas de tout ce que j’ai fait avant. Je dois donc d’abord me reconstruire une image avant de pouvoir espérer avoir une deuxième chance en F1."
Mais le souhaitez-vous vraiment ? On a souvent l’impression que cela ne vous motive plus…
"Je dois avouer que l’expérience McLaren m’a un peu dégoûté de la F1. Pas tellement le manque de performances de la voiture, même si cela n’a pas aidé, mais plutôt la politique interne. À un moment, tout était contre moi. Je n’ai pas envie de revivre ce que j’ai vécu. Maintenant, si j’avais une réelle opportunité ou proposition, j’y réfléchirais bien sûr. Mais je ne veux pas y retourner à tout prix."
Est-il vrai finalement qu’à l’époque de la GP2, Helmut Marko, patron de la filière Red Bull, vous avait contacté ?
"Oui, on avait discuté mais j’étais déjà sous contrat avec McLaren. Et personne ne pouvait prévoir que cela allait tourner aussi mal. J’ai vraiment vécu les deux pires saisons de l’écurie."
Et s’il vous proposait fin de l’année le volant de la 2e Red Bull à côté de Max Verstappen ?
(Rires) "Je crois que je signerais tout de suite. Enfin, après tout de même en avoir parlé à mon manager et Mercedes."
L’histoire aurait été bien différente si vous aviez pu piloter la McLaren de cette saison. N’êtes-vous pas encore plus frustré en voyant les résultats de Lando Norris et Carlos Sainz cette année ?
"Cela servirait à quoi de râler ? Bien sûr que cela aurait été différent. Ils évoluent aujourd’hui dans un bien meilleur contexte."
La situation de votre ami Pierre Gasly chez Red Bull avec un team concentré autour de Max Verstappen peut-elle être comparée à la vôtre chez McLaren avec Alonso ?
"Non car la Red Bull est une monoplace capable de gagner des GP, alors qu’avec la McLaren de 2018 on pouvait à peine viser les points."
Lors du GP de Belgique 2018, saviez-vous déjà que c’était terminé pour vous avec McLaren ?
"Officiellement, non, pas à 100 %. Mais je m’en doutais. Le contexte était très difficile. C’étaient vraiment des moments pénibles."
Le contexte dans lequel un pilote débute en F1 est primordial ?
"Bien sûr. Si vous avez la chance de pouvoir démarrer dans une assez bonne auto, vous pouvez directement vous mettre en évidence et cela peut aller très vite. Prenez l’exemple de Charles Leclerc l’an dernier avec Sauber. Et aujourd’hui, il se retrouve chez Ferrari."
"Spa en F1 reste très impressionnant"
Redevenu consultant télé, Stoffel Vandoorne a eu le bonheur de piloter deux années de suite une F1 sur Francorchamps. Et même si c’était loin d’être la meilleure du plateau, cela n’en demeure pas moins une expérience unique. "C’est sûr que même si le Raidillon par exemple passe facilement à fond, rouler à Spa en F1 reste très impressionnant. Avec l’appui aérodynamique généré par les monoplaces actuelles, on est extrêmement rapides dans les courbes ,ce qui rend le pilotage très physique car le corps encaisse pas mal de force G. Le virage le plus excitant est certainement le double gauche qui passe quasi à fond, sans visibilité à l’entrée de la sortie de la courbe. C’est grisant."
Et le plus compliqué ?
"Je dirais l’enchaînement des Combes ou alors le gauche en dévers après l’épingle de Bruxelles."
Un pronostic pour dimanche ?
"Francorchamps est un circuit où il faut de la cavalerie. La Ferrari ne manque pas de chevaux. Je parierais donc sur une victoire de Sebastian Vettel," confie le pilote… Mercedes.