Stoffel Vandoorne relève ce samedi un nouveau défi: "J’espère signer des coups d’éclat"
Notre compatriote débute en FE avec HWA, le bras armé de Mercedes-AMG.
- Publié le 14-12-2018 à 23h17
- Mis à jour le 15-12-2018 à 07h56
Notre compatriote débute en FE avec HWA, le bras armé de Mercedes-AMG. Moins de trois semaines après son dernier Grand Prix à Abou Dhabi, Stoffel Vandoorne relève ce samedi, en Arabie saoudite, un nouveau défi avec la Formula E. Le début d’une nouvelle vie dans un univers moins doré certes que la F1, mais pas moins branché et peut-être plus futuriste. Est-ce reculer pour mieux sauter ? On en doute. Mais la reconversion à l’électrique n’est pas une punition non plus. Bien au contraire. De plus en plus relevée, de plus en plus rapide, la FE a de plus en plus la cote. Toujours pas auprès des passionnés de thermique, c’est vrai, mais elle attire la jeune génération. Après deux ans de calvaire en F1, Stoffel est bien décidé à "mettre les watts" dès ce week-end. Et à redevenir le Vandoorne d’il y a deux ans, le plus grand espoir belge de sport auto depuis Jacky Ickx.
Il y a trois semaines à peine s’achevait votre deuxième saison de F1, avez-vous eu le temps de recharger les batteries ?
"J’ai seulement pris trois, quatre jours de repos à Dubai après le dernier Grand Prix. Et je n’ai pas pu en profiter beaucoup car j’ai été un peu malade. Après, je me suis vite retrouvé dans le simulateur pour préparer la première course de Formula E, chez Venturi à Monaco. On a très peu de temps lors des meetings de FE. Tout s’enchaîne en une seule journée et on n’a pas le temps d’analyser. Le travail en amont est donc très important. En fait, on a répété une véritable journée de course. J’ai enchaîné beaucoup de tours. Ce sera pareil partout car je dois découvrir non seulement la discipline, mais aussi tous les circuits urbains. Le plus important dans ce championnat est la gestion de la quantité d’énergie disponible pendant un E-Prix. Il faut être le plus efficient possible. C’est sur quoi on s’est surtout appliqué avec HWA."
Que pensez-vous de ce tracé de Riyad ?
"Tout le monde est d’accord pour dire que c’est le plus compliqué du championnat. Normalement, ce sont des tracés stop and go beaucoup plus simples. Ici, il y a une série d’enchaînements, des virages à l’aveugle et même du dénivelé. Tout cela sans dégagement, cela promet. Mais j’aime bien les circuits en ville. J’ai toujours bien marché à Monaco ou Singapour. Cela devrait donc bien aller même si à ce jour je n’ai toujours effectué qu’un jour et demi d’essais avec l’auto sur le circuit plus classique de Valence."
Qu’est-ce qui est le plus déroutant en Formula E par rapport à une F1 ? L’absence de bruit ?
"Non, cela ne me dérange pas du tout et on s’y habitue très vite. Je dirais plutôt la façon de gérer les freins. On doit freiner beaucoup plus tôt et la vitesse de passage en courbes est aussi nettement moins élevée car on n’utilise pas de pneus slicks mais des gommes sculptées pour tous types de temps avec lesquelles les autos glissent beaucoup."
Cela donne quoi comme sensations ?
"Sur un circuit normal, large avec beaucoup de dégagements, on n’a pas l’impression d’aller très vite. Mais Sébastien Buemi m’a dit que, lorsque je vais me retrouver à 250 km/h entre deux murs, sans échappatoire, j’aurai l’impression de piloter une LMP1."
Quel est l’objectif pour cette première en Arabie saoudite et en Formula E ?
"Mon team HWA découvre la discipline autant que moi. On va dire que le but pour ce premier samedi est de ne pas commettre d’erreur dans le mode opérationnel."
Et sur l’ensemble de la saison ?
"C’est très compliqué à dire. J’espère que l’on sera surpris positivement. Les écarts entre les teams sont nettement plus serrés qu’en F1. On a donc beaucoup plus de chances de signer un coup d’éclat. Il est encore trop tôt pour dire si l’on pourra gagner une course dès notre première saison, mais je suis persuadé que nous pourrons signer quelques bons résultats."
Le goût de la victoire ne vous manque-t-il pas ?
"Tout à fait. Depuis mes débuts en karting, j’avais été habitué aux honneurs, aux succès, aux podiums. Cela n’a plus été le cas en F1, mais j’ai hâte de revivre ces moments."
Votre avis sur les différents artifices prévus pour pimenter la course ?
"Je trouve cela bien. Le sport auto doit être aussi un spectacle. Avec le Fan Boost, le Mode Attack qu’il faudra utiliser au bon moment pour influencer la course, je découvre vraiment un autre monde."
Votre campagne Fan Boost a démarré sur les chapeaux de roue. Jeudi matin, vous étiez le pilote ayant obtenu le plus de votes. Cela fait plaisir ?
"Oui, c’est toujours sympa de bénéficier d’un tel support des fans. On a besoin d’eux. Cela prouve aussi qu’ils savent et comprennent un peu ce qu’il s’est passé pour moi en F1..."
"Je ne regrette pas la F1 que j’ai connue"
Il est heureux d’avoir quitté McLaren F1, mais n’exclut pas un retour.
L’écurie HWA derrière laquelle se cache Mercedes est-elle du même niveau qu’un team F1 ?
"Sur le plan du professionnalisme et de la technologie, oui. C’est quand même un championnat de constructeurs. Maintenant, on est beaucoup moins nombreux, bien sûr. La plus grande différence avec les Grands Prix, c’est l’absence de motorhomes. Mais cela ne me manque pas du tout. Ici, les pilotes mangent tous ensemble et je trouve ça très chouette."
Avez-vous déjà eu le temps de digérer ce qui doit néanmoins être un échec pour vous avec la fin prématurée de votre carrière en F1 ?
"Honnêtement, je n’ai pas encore assez de recul. Je n’y ai plus pensé depuis Abou Dhabi. Cela ne me manque pas énormément pour l’instant. Lorsque j’aurai un peu plus de temps d’y réfléchir, peut-être que j’aurai une idée plus claire. Aujourd’hui, je suis surtout content d’être parti de là et de découvrir un nouveau team, de nouvelles personnes, une nouvelle dynamique. Disons que je ne regrette pas la F1 dans le contexte où je l’ai connue."
Zak Brown a toujours prétendu que vous étiez un très bon pilote et qu’il aimerait bien vous faire rouler dans d’autres compétitions. Du pipeau ou est-ce envisageable ?
"Je m’entends très bien avec Mansour Ojjeh et les dirigeants de Bahreïn. C’est grâce à eux que j’ai pu rouler en F1. On ne sait jamais de quoi l’avenir peut-être fait. Ils ont des beaux projets en sport auto. Il est possible qu’un jour je repilote une McLaren, mais pas en F1. Et j’espère aussi redisputer un jour un Grand Prix."
Caractéristiques techniques de la Gen2
Avec son nouveau look de Batmobile, la Gen2 utilisée pour la cinquième saison dispose du double d’énergie de stockage, ce qui va permettre aux pilotes de disputer des E-Prix de quarante-cinq minutes, plus un tour, sans devoir changer de voiture. Un changement très attendu pour la philosophie même et l’image de l’électrique.
Puissance maximale : 250 KW, soit 335 chevaux (67 de plus qu’avec la Gen1).
Puissance en course : 200 KW, soit 270 chevaux (30 de plus qu’avec la Gen1).
Poids : 900 kg (dont 375 de batterie).
Vitesse maximale : 280 km/h (55 plus vite qu’avec la Gen1) et 0 à 100 km/h : 2,8 secondes.
Système de freinage électrique. Pneus : Michelin.
Ce qui change lors de la saison 5 de FE
Voiture : Gen2, plus puissante et plus rapide.
Pneus : Plus performants mais moins endurants.
Pitstop : Plus d’arrêt, ni de changement de voiture.
Durée de la course : 45 minutes, plus un tour.
Fanboost : Un boost de puissance est accordé pendant cinq secondes en deuxième partie de course aux cinq pilotes ayant obtenu le plus de suffrage auprès du public.
Attack Mode : En prenant une trajectoire plus lente et en passant sur une ligne spécifique, les pilotes disposeront pendant six minutes d’un extra de puissance de 25 KW devant les aider à dépasser. Dans le milieu, ce système a déjà été rebaptisé "Mario Kart".
Full Course Yellow : Lorsque les drapeaux jaunes fixes seront brandis, tous les pilotes se trouvant derrière le leader auront le droit de recoller à l’avant du peloton. La course sera ainsi complètement relancée.
Le règlement…
Qualifications : Après deux séance libres de 45, puis 30 minutes, la séance qualificative débute par six minutes avec des pilotes répartis en quatre groupes selon le classement du championnat. Les six plus rapides passent en Super Pole.
Points : Les dix premiers marquent des points selon le système en vigueur en F1 ou WRC, c-à-d 25, 18, 15, 12, etc. L’auteur de la pole position reçoit trois points supplémentaires tandis qu’un point bonus est accordé au détenteur du meilleur tour en course pour autant qu’il termine dans le top 10. Sinon, le point est attribué au pilote auteur du meilleur tour parmi ceux ayant marqué des unités.
FORMULA E: 11 teams, 22 pilotes
Audi Sport Abt Schaeffer (10 victoires, 35 podiums, 45 courses) 66. Christian Abt (All) 11. Lucas Di Grassi (Bré)
BMW i Andretti Motorsport (5 podiums, 45 courses) 28. Felix Da Costa (Por) 27. Alexander Sims (G-B)
DS Techeetah Formula E Team (5 victoires, 15 podiums, 24 courses) 36. André Lotterer (All) 25. Jean-Eric Vergne (Fra)
Envision Virgin Racing (7 victoires, 19 podiums, 45 courses) 2. Sam Bird (G-B) 4. Robin Frijns (P-B)
Geox Dragon (2 victoires, 9 podiums, 45 courses) 7. José-Maria Lopez (Arg) 6. Maximilian Gunther (All)
HWA Racelab 5. Stoffel Vandoorne (Bel) 17. Gary Paffett (G-B)
Mahindra Racing (3 victoires, 15 podiums, 45 courses) 64. Jérôme D’Ambrosio (Bel) 94. Felix Rosenqvist (Suè), puis Pascal Wehrlein (All)
Nio Formula E Team (2 victoires, 6 podiums, 45 courses) 8. Tom Dillmann (Fra) 16. Olivier Turvey (G-B)
Nissan e-dams (15 victoires, 26 podiums, 45 courses) 23. Sébastien Buemi (Sui) 22. Oliver Rowland (G-B)
Panasonic Jaguar Racing (1 podium, 24 courses) 3. Nelson Piquet Jr (Bré) 20. Mitch Evans (N-Z)
Venturi Formula E Team (3 podiums, 45 courses) 19. Felipe Massa (Bré) 48. Eduardo Mortara (Sui)