Valentino Rossi , clap 400: "Quelqu’un d’assez simple, très sympathique et qui a gardé les pieds sur terre"
À 40 ans, la légende dispute en Australie sa 400e course. Rencontre avec Bernard Ansiau, le mécanicien belge du Doctor, qui l’accompagne depuis dix-neuf ans.
- Publié le 26-10-2019 à 15h12
À 40 ans, la légende dispute en Australie sa 400e course. Rencontre avec Bernard Ansiau, le mécanicien belge du Doctor, qui l’accompagne depuis dix-neuf ans. Valentino Rossi va disputer ce dimanche en Australie sa 400e course dans la catégorie reine, mais l’Italien n’envisage toujours pas, à 40 ans, d’arrêter sa carrière, qu’il a commencée en 1996 en 125 cc. En 2000 il est arrivé en MotoGP, chez Honda, où il hérite de l’équipe technique de Mick Doohan, qu’il n’a jamais quittée et au sein de laquelle on retrouve un Belge, Bernard Ansiau.
Bernard Ansiau, comment êtes-vous arrivé en MotoGP ?
"Avec Didier de Radiguès en 1983. Par la suite j’ai travaillé avec Randy Mamola, Wayne Rainey jusqu’à son accident en 1993, puis avec Mick Doohan jusqu’à son accident en 1999. Et enfin Valentino."
Comment est Rossi dans la vie ?
"C’est quelqu’un d’assez simple, très sympathique et qui a gardé les pieds sur terre. Il ne cherche pas une vie de luxe et de mondanités, c’est plutôt le genre barbecue entre amis. Évidemment, avec sa notoriété, il est difficile pour lui d’aller chercher un pain, c’est pourquoi il a acheté un bateau, pour rester un peu à l’abri, mais en général il aime les plaisirs simples."
Êtes-vous amis après toutes ces années ?
"Non! Plutôt complices. Il y a vingt ans de différence entre nous, nous n’avons donc pas les mêmes centres d’intérêt, ni la même vie. En plus de cela, je n’ai jamais essayé d’être ami avec mes pilotes ; quand on fait de la compétition à ce niveau, il faut rester pro et objectif. On n’est pas là pour rigoler mais pour avoir des résultats."
Vous voyez-vous entre les courses ?
"Ça, oui. Parfois il m’invite au ranch à Tavullia ou alors on va manger quelque part pendant l’hiver. Ici, durant la tournée asiatique, on passe pas mal de temps ensemble. Et quand j’ai le temps, je vais parfois le voir quand il participe à une course automobile, un de ses hobbys. D’ailleurs je suis sûr qu’on se verra encore quand il aura arrêté de courir parce qu’il restera impliqué dans le championnat, et moi aussi (rires) ."
Parle-t-il encore de titres et de victoires ?
"Oui, c’est un vrai passionné. Il s’amuse toujours sur la moto, il aime la course, la bagarre, et il vise toujours le podium, même s’il sait que c’est de plus en plus difficile. Son grand plaisir, c’est de se mesurer par rapport aux autres pilotes, et il reste très bon malgré ses 40 ans."
Marquez risque de le dépasser au palmarès, quelle sont ses relations avec l’Espagnol ?
"Il n’y en pas. Souvent il y a du respect et de l’estime entre les grands champions, mais pas entre eux. Marquez n’a pas été très respectueux avec Valentino depuis qu’il est arrivé en MotoGP. Il y a eu les épisodes que tout le monde connaît, comme la Malaisie en 2015, mais il y a eu d’autres anecdotes dans le paddock. À plusieurs reprises Rossi n’a pas apprécié son attitude, et il n’oublie pas."
Comment expliquer les résultats de Fabio Quartararo, qui découvre la discipline, et ceux de Valentino, qui est moins rapide ?
"Fabio a la fougue de ses 19 ans. Il ne se pose pas de question. Il fonce et ça marche. Valentino est moins fougueux, il travaille beaucoup plus pour trouver les meilleurs réglages, avoir une meilleure moto, il est très exigeant sur ce point. Par conséquent, ça nuit un peu à la performance pure mais il compense avec l’expérience. Mais c’est vrai qu’il pense plus à la chute aujourd’hui que quand il a débuté. C’est la maturité."
C’est le 400e Grand Prix pour Valentino. Et pour vous ?
"C’est le 590e ! Dommage que je ne puisse pas fêter le 600e à 60 ans alors que lui fête son 400e à 40 ans."