Quartararo a fait peur à Marquez jusqu'au bout à Saint Marin
L’Espagnol s’est imposé dans le dernier tour du GP après une lutte acharnée avec le Français.
- Publié le 16-09-2019 à 08h29
- Mis à jour le 16-09-2019 à 08h33
L’Espagnol s’est imposé dans le dernier tour du GP après une lutte acharnée avec le Français. Si Marc Marquez a remporté hier son 51e succès en MotoGP, on ne l’avait jamais vu dans un tel état. Le visage crispé, les muscles tendus, hurlant sa rage devant son team et donnant des coups de poing dans le vide, il était évident que la charge d’adrénaline était intense.
Cette victoire, le champion du monde a été la chercher avec ses tripes face à un "rookie", Fabio Quartararo, auteur hier de son 13e Grand Prix en catégorie reine. Le Français est peut-être le pilote le plus rapide du plateau, titulaire d’une Yamaha privée, il s’est déjà offert trois pole positions et sept départs en première ligne, deux de mieux que Maverick Viñales.
Parti troisième, il a pris la tête dès le deuxième tour aux dépens de Viñales, dépassé une boucle plus tard par Marquez. Le top 3 n’allait plus changer jusqu’à l’arrivée mais le duo Quartararo - Marquez était bien plus rapide que tous les autres. Un duel qui a duré 20 tours et durant lequel le Catalan a dû lutter pour tenir la roue du Niçois. La Honda avait beau être 10 km/h plus rapide en ligne droite, difficile de tenir le rythme tant la Yamaha était à l’aise dans les virages.
À deux tours de l’arrivée, Marquez s’est porté une première fois à la hauteur de son rival, histoire de voir où il pouvait attaquer. Finalement, le Catalan est passé à l’attaque au dernier tour, en ligne droite. Quartararo a repris l’avantage dans l’enchaînement suivant avant d’être redépassé. Le pilote Yamaha a tenté une dernière réplique mais a manqué de chuter. C’était fini. Victoire de Marquez devant Quartararo qui a, lui, gagné le cœur des tifosis.
"C’était une course très difficile", a déclaré Quartararo. "Mais c’est le meilleur moment de ma carrière. Me battre contre le quintuple champion du monde, c’est exceptionnel, j’espère revivre ça rapidement."
Le pilote Honda était lui plus revanchard. "J’ai longtemps hésité avant d’attaquer. Finalement, j’ai essayé, avant le secteur 3 où Fabio était plus rapide. La victoire n’était pas nécessaire mais samedi, j’ai eu une motivation supplémentaire et je suis très content de m’imposer ici, en Italie." Allusion à peine voilée à son accrochage avec Valentino Rossi, quatrième.
Au championnat, Marquez s’envole avec 93 points d’avance sur Dovizioso, sixième et invisible devant son public.
La révélation de la saison
On retiendra deux choses de cette saison 2019. L’écrasante domination de Marc Marquez et la naissance d’une étoile, Fabio Quartararo. Lorsqu’il est arrivé dans le paddock de Losail, pour le premier Grand Prix, on ne prêtait pas beaucoup attention au Niçois qui venait du Moto2 avec une seule victoire à son actif et trois petits podiums en quatre saisons.
Mais dès qu’il a pris le guidon d’une MotoGP, il a été clair que ce jeune pilote de 19 ans avait quelque chose de particulier. Une pointe de vitesse hors du commun. Dès son 4e GP, il fêtait ses 20 ans avec une pole position à Jerez et devenait le plus jeune poleman de l’histoire de la discipline. À Barcelone, pour sa septième apparition, premier podium, 2e, El Diablo fait mieux que les pilotes officiels Yamaha, Viñales et Rossi. Valentino Rossi se dit impressionné par le jeune Français et avoue qu’il regarde les données télémétriques du pilote satellite pour comprendre comment et où il trouve de la vitesse.
Dans les autres équipes, on ne cache pas non plus que Quartararo figure sur la liste des recrutements de pilotes. Enfin, Wilco Zeelenberg, le team manager de l’équipe SRT, estime même que si à l’heure actuelle Marquez est un obstacle quasi insurmontable pour le gain du titre, il l’est peut-être moins pour Fabio qu’il considère comme le futur gros challenger du N°93 à l’avenir. "C’est un pilote qui passe peu de temps sur les réglages, il fait tout au talent", conclut le Néerlandais.