Le sacre de la fourmi en or: Portrait de Marc Marquez, le champion du monde de Moto GP
Sacré champion du monde en Moto GP pour la 5e fois dimanche au Japon, l’Espagnol présente une particularité contrastée. Portrait.
- Publié le 21-10-2018 à 21h07
- Mis à jour le 13-03-2019 à 14h28
Sacré champion du monde en Moto GP pour la 5e fois dimanche au Japon, l’Espagnol présente une particularité contrastée. Portrait. La fourmi, c’est le surnom de Marc Marquez. Parce qu’elle est travailleuse mais aussi parce qu’elle est particulièrement légère et capable de porter cent fois son poids. Le dessin de cet animal accompagne ainsi toujours l’Espagnol que ce soit sur son casque ou sur sa combi. Plus qu’un emblème, c’est un modèle, une façon de vivre.
Marquez profite d’ailleurs bien de son petit gabarit. Sur la moto, il est pratiquement couché sur la roue avant et lorsqu’il chute, ce n’est pas de bien haut. S’il tombe, c’est d’abord parce qu’il cherche de nouvelles limites. Ses collègues tentent de le copier et Rossi estime même que ça lui a encore permis de progresser.
Lorsque Marc retourne à Cervera, petite ville de 10.000 habitants, nichée en Catalogne, il est chez lui. Sa famille habite le coin et à quelques kilomètres de là, l’amateur de Dirt Track (discipline pour apprendre à glisser sur de la cendrée) est dans un environnement idéal pour parfaire sa condition physique. Loin des bruits de la course, il se ressource en famille. Quand ils sont chez leurs parents, Marc met la table et son frère Alex débarrasse. Même si le destin familial des enfants du pays est lié à la moto de vitesse pure, ils n’ont pas été abîmés par la gloire et l’argent. Le papa, Julià, fut également pilote et a inoculé sa passion à ses fils. La maman, Roser, suivit ses hommes ! Même si la peur la tenaille, elle n’a jamais voulu empêcher ses fils de vivre leur vie de sportif sur deux roues.
"Je pensais que ce serait juste un passe-temps et lorsque Marc, à quatre ans, nous a demandé une mini moto, je n’ai pas imaginé une seule seconde ce que deviendrait notre vie", précise Roser Alentà, la maman.
Marc est un mec simple . Perpétuellement souriant, il cache une force de frappe étonnante que ses adversaires ont parfois décriée, tant Marc peut être agressif par moments. Le carnassier cache bien son jeu et lorsqu’il a décidé d’attaquer ses adversaires, c’est sans état d’âme. D’ailleurs, tout récemment, Valentino Rossi a décidé de ne plus entretenir de relations cordiales avec MM. Cela changera encore mais la sentence de Rossi rappelle que l’Espagnol n’est pas un tendre au guidon d’une moto de course. Il y a du Docteur Jekyll et Mister Hide là-dessous.
Un titre qui l’envoie au septième ciel
Marquez n’a pas dû forcer son talent pour conquérir le septième titre de sa carrière.
Sixième sur la grille de départ, Marc Marquez n’eut besoin que de quelques centaines de mètres pour se loger dans l’échappement de Dovizioso dimanche sur le circuit de Motegi. Sa stratégie voulait qu’il n’attende pas le dernier tour pour s’attaquer à son rival.
Le deuxième essai, à quatre tours de l’arrivée, fut le bon et il n’a pas dû se défendre bien longtemps. Dovizioso, en effet, est tombé et tous ses rêves se sont envolés.
Ce fut une course magique et pas seulement pour le quintuple champion de Moto GP. Avant de tomber, Iannone était bien dans le coup, bataillant ferme avec Crutchlow, Rins et Rossi. Le plus actif de la bande fut sans nul doute Cal Crutchlow qui, au guidon d’une Honda privée, ne pouvait évidemment pas s’attaquer à Marquez. Il joua son rôle à la perfection, montant sur la deuxième marche du podium après avoir repoussé les attaques de Rins, troisième. Rossi, Bautista et Zarco complètent un classement qui varia souvent.
Les chutes sans gravité furent légion mais Marquez évita tous les pièges. Il se comporta en patron, ne laissant absolument rien au hasard. Il s’envola pour le septième ciel quand il le décida. On évoque souvent les cinq titres en six saisons de Moto GP mais n’oublions pas qu’au préalable, il coiffa la couronne en 125 cc et en Moto 2.
Il débarqua dans la catégorie supérieure en 2013 et depuis, il n’a manqué les honneurs qu’en 2015. À 25 ans seulement, l’ogre du paddock demeure très bon pour le service.
Siméon à la porte des points
"Pour être honnête, précise Xavier Siméon, je n’ai pas peur de dire que ma course fut d’un très bon niveau. J’ai signé des chronos plus que corrects et j’aurais pu entrer dans les points si je n’avais pas loupé mon départ. Je suis toujours incapable à ce jour de réussir convenablement mon envol avec cette moto. Je me suis donc retrouvé au premier tour en dernière position et j’ai perdu le contact avec ceux qui me précédaient. J’ai donc loupé la chasse aux points. Je suis à la fois déçu et heureux parce que, globalement, ce week-end s’est bien passé." Seizième, Xavier a signé son meilleur résultat en Moto GP. Il a battu à la régulière Torres, Dovizioso (il chuta !), Redding et Lüthi. Le plus frustrant fut de conclure ce Grand Prix à quelques secondes des Japonais Nakasuga et de Nakagami. Enfin, il était dit que Siméon prendrait la place de Tito Rabat, blessé, lors de quatre Grands Prix. Apparemment, le remplacement se poursuivra la semaine prochaine à Phillip Island en Australie. Wait and see.