Jorge Lorenzo décapite le GP de Catalogne: "Quand on est trois fois champion du monde, on ne peut pas se permettre ce genre d’accident"
Marc Marquez s’impose à Barcelone, son équipier a fait tomber plusieurs candidats à la victoire.
- Publié le 17-06-2019 à 07h14
- Mis à jour le 17-06-2019 à 08h10
Marc Marquez s’impose à Barcelone, son équipier a fait tomber plusieurs candidats à la victoire. Le départ s’annonçait tendu. Il l’a été. Superbe envol d’Andrea Dovizioso qui a bondi de la deuxième ligne pour pointer en tête au premier virage devant Marquez, Viñales et… Lorenzo, qui ne s’élançait que de la dixième position. Petrucci et Rossi complétaient le groupe des leaders. Tous pouvaient gagner et le Grand Prix s’annonçait passionnant d’autant que sur le tracé de Montmeló, les Yamaha n’étaient pas défavorisées. Pour Jorge Lorenzo, ce retour aux avant-postes était inespéré, l’ex-triple champion du monde faisait un début de course agressif jusqu’à ce troisième tour où à l’entrée du virage n°10, un gauche serré, il attaque Viñales au moment même où Marquez attaquait la Ducati.
Un peloton compact, des pilotes à la limite sur un freinage délicat, Lorenzo perd l’avant et fauche Viñales, Dovizioso et Rossi, les quatre motos sont éliminées. "C’est une erreur de débutant, déclarait Viñales revenu au box. Avec la puissance de sa Honda, il aurait pu me passer dans la ligne droite, mais là c’était impossible. J’espère que les commissaires le feront partir de la dernière place à Assen, parce que quand on est trois fois champion du monde on ne peut pas se permettre ce genre d’accident, d’autant qu’il fait tomber Dovizioso qui joue le titre." De son côté, le Majorquin n’était pas fier. Il reconnaissait sa faute et regrettait d’avoir fait tomber autant de monde, qui plus est des pilotes jouant les gros points.
Débarrassé de la concurrence, Marc Marquez s’est logiquement imposé, sans combattre. L’intérêt s’est donc porté sur la lutte pour le podium entre Danilo Petrucci, Alex Rins et Fabio Quartararo. Le jeune poleman avait encore une fois perdu beaucoup de positions au départ, sept, mais l’accident l’a remis en piste. Pendant plus de dix tours, Rins a multiplié les tentatives pour dépasser la Ducati, sans succès.
Il est finalement passé en poussant Petrucci, avant de sortir de la piste quelques boucles plus tard par excès d’optimisme. Une ultime péripétie qui a permis à Quartararo de s’emparer du deuxième rang et de signer son premier podium pour son septième Grand Prix. Joie immense pour le Français, comme pour Marquez, qui avec 37 points d’avance sur Dovizioso et 39 sur Alex Rins fait le break au championnat.
La grogne chez Honda
Bien sûr, on ne dira pas que Lorenzo a réalisé le strike pour faire plaisir à Marquez, et pas sûr non plus que le champion du monde a été remercier son équipier d’avoir éliminé tous ses rivaux, même si cela lui a facilité la tâche, hier, à Montmeló. Parce que les deux Espagnols sont brouillés. L’affaire remonte au mois dernier quand Lorenzo a proposé de développer une Honda plus facile à piloter, pour lui et pour les autres, Crutchlow et Nakagami. L’Anglais reconnaissait qu’effectivement, seul Marquez parvenait à exploiter la moto. Et quand Lorenzo est parti au Japon pour essayer des solutions plus ergonomiques, Marquez l’a mal pris : "Normal que le constructeur développe la machine en fonction de son pilote le plus rapide. Avant de tout vouloir changer il faut peut-être lire le mode d’emploi…" Fin de citation. Le Majorquin n’a pas voulu envenimer la situation mais samedi, dans la troisième séance d’essais, Lorenzo, dans son tour de décélération, a gêné Marquez sur un tour rapide. La réaction n’a pas traîné, le n°93 déclarant officiellement que son équipier devrait avoir une pénalité. Super ambiance dans ce qui aurait dû être la dream team de la saison. Le petit coup de pouce involontaire de l’ex-pilote Ducati va quand même peut-être faire baisser la tension.