Maxime Martin aux 24 Heures du Mans: “Aston est revenu dans la bagarre”
Le Belge Maxime Martin espère pouvoir viser le podium, au moins, au Mans.
- Publié le 13-06-2019 à 17h02
- Mis à jour le 13-06-2019 à 17h05
Le Belge Maxime Martin espère pouvoir viser le podium, au moins, au Mans. Il y a douze mois, pour la première participation de la nouvelle Aston Martin Vantage, il avait vécu un véritable calvaire durant vingt-quatre heures.
"La BOP n’était pas favorable, les pneus une véritable catastrophe, on était tout simplement ridicule en tournant à cinq secondes des chronos, ce qui est totalement démotivant", avoue Maxime.
Mais aujourd’hui, si le vert Aston est toujours pâle, les GT anglaises alignées par Prodrive ont retrouvé des couleurs, de la vivacité. La preuve, Maxime Martin a imposé la #97 lors des dernières 6h de Spa.
"On est clairement beaucoup mieux qu’en 2018", se réjouit notre compatriote. "On est revenu dans le match. Il y a des chances que l’on soit dans une bagarre s’annonçant très ouverte. Ford veut se retirer sur une victoire, BMW pareil. Ferrari est très très bien, Porsche est déjà champion des marques. Cela va être chaud. Il y a dix-sept voitures et en réalité, on ne peut en exclure aucune sur papier de la lutte pour le podium."
Où il n’y aura toujours que trois places. "On s’apprête donc à vivre un sprint de 24h avec, on l’espère, une victoire se jouant à deux ou trois dans le dernier tour comme en 2017."
Désormais très rapides sur un tour sur le sec, redoutables sous la pluie… et la neige, les Vantage usent toujours un peu trop leurs gommes.
"C’est vrai, mais cela va aller de mieux en mieux au fur et à mesure que la piste se gomme. Et puis on a droit à quinze trains de pneus pour les 24h. On ne devra donc pas doubler tous les relais."
Et puis la météo s’annonce maussade et les risques d’ondées sont réels.
"Notre auto est effectivement très efficace sur le mouillé en version 6h. Mais au Mans, c’est différent. On roule avec un minimum d’appui afin de favoriser la vitesse de pointe et je ne suis pas certain que nos pneus fonctionnent aussi bien dans cette version. On verra…"
En tout cas, contrairement à l’an dernier, les hommes verts ne partent pas battus d’avance.
"L’état d’esprit est effectivement fort différent. On a l’espoir de pouvoir se battre à nouveau pour la victoire."
Comme en 2017, quand Johny Adam, aujourd’hui équipier de Maxime Martin Martin et Alex Lynn, avait remporté son duel face à Corvette dans l’avant-dernier tour pour écrire une des plus belles pages de l’histoire d’Aston Martin au Mans.
"Un manque d’intérêt total en LMP1"
Avec les départs de Ford et BMW, Maxime Martin est inquiet pour l’avenir du WEC.
Avec 17 voitures représentant six constructeurs au Mans, le GTE-Pro est la catégorie la plus relevée au monde. "Il y a une cinquantaine de pilotes pros et plus de constructeurs engagés que partout ailleurs", s’exclame Maxime Martin, heureux de retrouver un niveau de compétition aussi relevé qu’en DTM jadis. "Pas un seul championnat FIA ne réunit autant de marques, même pas la F1."
Mais il y a un "mais". Ultime manche de la Super Saison, les 24h du Mans pourraient être le bouquet final. Et le plateau de la saison 2019-2020 s’annonce nettement moins attrayant avec les départs conjoints de Ford et BMW.
"On risque de se retrouver à six pour la première manche de la prochaine saison avec deux Porsche, deux Ferrari et deux Aston, même si la FIA essaie visiblement d’obliger Corvette à participer au WEC pour pouvoir participer encore au Mans", poursuit le Bruxellois inquiet pour l’avenir de la discipline. "Il faut avouer que pour l’instant, il y a un manque total d’intérêt pour le LMP1 où Toyota, seul constructeur engagé, gagne tout. À un moment, pour survivre, la discipline a besoin de constructeurs. Or le futur règlement hypercar n’est pas encore sorti et on entend aucun constructeur dire qu’il va y aller. Même chez Aston, il n’y a aucune intention officielle. La saison 2020-2021, c’est dans quatorze mois, soit demain pour un constructeur qui doit concevoir une toute nouvelle auto. Et il n’y a toujours pas de règlement technique. Et puis venir affronter Toyota qui est là depuis plusieurs années s’annonce compliqué. Honnêtement, je ne suis pas optimiste. Or, si le WEC venait à s’arrêter, ce serait un drame pour tout le monde."
On n’en est heureusement pas là. Il existe des solutions de rechange comme le DPI (Imsa) et les LMP2 dont les performances sont tout de même de moins en moins loin des LMP1 actuelles. Le GTfonctionne bien et peut assurer la moitié de la grille, tandis qu’on peut imaginer une catégorie plus accessible comme le LMP3 ou GT3 pour attirer les amateurs et de nouveaux constructeurs. L’endurance n’est pas morte, elle doit juste trouver un nouveau souffle.