Marcello Lotti (TCR) : "40 voitures aux 500 tours de Spa, avant le double en 2020 !"
Discussion avec le charismatique géniteur de la nouvelle référence des voitures de tourisme.
- Publié le 22-05-2019 à 15h19
- Mis à jour le 22-05-2019 à 15h35
Discussion avec le charismatique géniteur de la nouvelle référence des voitures de tourisme.
Discuter avec Marcello Lotti, c’est comme retrouver un bon cousin italien. Les échanges sont à la fois chaleureux et enflammés. Mais c’est aussi le reflet de la passion et de l’amour pour les voitures de tourisme qui anime le papa de la catégorie TCR, assurément la plus grande révolution sur la planète des touring cars depuis la divine époque du super-tourisme.
Ce n’est pas pour rien que l’ancien maître d’oeuvre du WTCC a décidé de lancer en collaboration avec les Hollandais de CREVENTIC une épreuve de 500 tours à Spa-Francorchamps les 5 et 6 octobre prochains. Un course qui se veut comme la digne héritière des 24 Heures de Spa naguère réservée aux voitures de tourisme. Alors, pure folie ou véritable coup de génie ?
Aujourd’hui, il y a une vingtaine de séries TCR et la catégorie est reprise dans de nombreux championnat d’endurance. Imaginiez-vous à un tel succès il y a 5 ans ?
« Il est clair que ce n’est jamais gagné d’avance quand on lance une nouvelle catégorie. Mais il y avait une vraie demande de la part de nombreux teams et pilotes pour avoir une catégorie commune à de nombreux championnats. Avant le TCR, c’était un ‘grande casino’ dans le milieu des voitures de tourisme. Aujourd’hui, cela va beaucoup mieux. Nous avons sans cesse de la demande et de nouveaux constructeurs ne cessent d’arriver (Mazda selon nos sources, ndlr). Maintenant, il faut continuer à garder le curseur au bon endroit avec des coûts contrôlés et éviter une course à l’armement. »
Le TCR Benelux n’est plus un championnat territorial. Est-ce que cela vous chagrine ?
« Je suis conscient que la situation du TCR Benelux n’est pas facile. Néanmoins, le championnat suit désormais le TCR Europe et je trouve que c’est une bonne solution. Cela permet aux concurrents du Benelux de se mesurer aux concurrents de la série européenne qui est l’anti-chambre du WTCR. Par ailleurs, je veillerai à ce qu’il y ait toujours une championnat TCR chez vous. Le Benelux est une région importante pour nous et vous avez un solide patrimoine pour les voitures de tourisme. »
La création d’une classe TCR Junior, avec des compactes comme la VW Polo ou l’Opel Corsa, est souvent revenue. Pouvez-vous nous en dire plus ?
« Nous en avons entendu parler comme vous mais nous ne sommes pas concernés par ce projet. Personnellement, je ne crois pas que la création d’un TCR Junior serait une bonne idée. Il faut d’abord voir s’il y a un intérêt pour cette catégorie. Mais surtout, j’estime que ce segment est beaucoup plus approprié à des formules monotypes comme la Clio Cup. C’est dans ce genre de séries que les jeunes pilotes peuvent briller le mieux avant de viser plus haut et pourquoi pas faire du TCR. »
Parlons des 500 tours de Spa. Êtes-vous confiant pour cette 1ère édition ?
« Oui, cela s’annonce plutôt bien. Les différents constructeurs ayant conçu une TCR sont très heureux car cette épreuve va être une vitrine pour les TCR en endurance. Trente-huit voitures ont déjà été inscrites (mais beaucoup n’ont pas de pilotes, ndlr). Nous nous étions fixés un objectif de 40 TCR et je suis certain que nous l’atteindrons. Et en 2020, je vous promets qu’il y aura le double d’engagés ! »
Pourtant, la date est mal choisie. Nous serons en automne et les autres championnats battront leur plein…
« C’est clair mais cela ne m’empêche pas d’être confiant. Tous les teams ne finiront pas la saison entamée et nous rejoindront, j’en suis certain. Et d’autres loueront surement des voitures pour pouvoir combiner différents programmes. »
Avez-vous pensé à ouvrir l’épreuve à d’autres voitures plus petites pour gonfler le plateau ?
« Non, car je veux que cette course serve à la promotion des TCR... »
Les 24 Heures tourisme étaient marquées par une ambiance kermesse que tout le monde adorait. On imagine que vous allez tenter de recréer cette atmosphère…
« J’ai un magnifique souvenir des ‘anciennes’ 24 Heures de Spa. Au siècle dernier, je travaillais pour l’écurie BMW CiBiEmme. J’ai adoré l’ambiance qui régnait lors de cette course et mon objectif sera de la retrouver lors des 500 tours de Spa. »