Les 25H Fun Cup: 610 pilotes et 129 voitures disputeront la course la plus longue du monde
Les budgets, les chronos, la popularité et surtout l’ambiance d’il y a vingt ans.
- Publié le 10-07-2019 à 18h51
- Mis à jour le 11-07-2019 à 08h03
Les budgets, les chronos, la popularité et surtout l’ambiance d’il y a vingt ans. En un peu plus de deux décennies, les 25H VW Fun Cup sont devenues un rendez-vous incontournable du calendrier belge, à l’instar des 24H GT, des 6H de Spa ou même du GP de F1.
Nées en 1997, l’année de la création de la VW Fun Cup par Franz Dubois, Pascal Witmeur, Pierre Chaudoir et Damien Coens, les 24H, dont la première édition réunissant une vingtaine d’autos eut lieu sur le petit circuit de Croix-en-Ternois, passèrent ensuite à Francorchamps en 1998, avec des VW Golf, Scirocco, Polo et même la Cox de Course de Côte de Yannick Bodson.
Pendant deux ans, en 1999 et 2000, les 25H "cohabitèrent" avec notre célèbre double tour d’horloge pour voitures de Tourisme.
Mais aujourd’hui, vingt ans plus tard, il n’y a plus de réelle concurrence avec les 24H réunissant le gratin du GT mais seulement encore… 11 pilotes belges.
Avec l’avènement du Grand Tourisme, les GT1, GT2 puis GT3, les budgets ont flambé. On parle aujourd’hui de 50 000 à 80 000 euros par pilote pour un volant fin juillet. Épreuve phare de la Blancpain Endurance Series, plus internationale que jamais, nos 24H ne nous appartiennent plus.
Dès lors, depuis la suppression de l’office du Tourisme et en attendant peut-être le retour en octobre prochain (les 500 Tours TCR) d’une endurance plus abordable pour amateurs non millionnaires, les 25H VW Fun Cup ont remplacé la grande fête des 24H Tourisme.
Côté budget, on peut négocier un baquet pour 5 000 euros, 200 000 FB le millénaire dernier pour une place jadis sur une Clio, une Golf ou une petite Honda.
Et les performances sont équivalentes. Savez-vous qu’en tournant en 2’56 la plus rapide des Fun se serait qualifiée en 53e position sur 82 voitures lors de la dernière édition Tourisme. Même si la chicane a changé depuis, c’est tout de même révélateur. Et tout cela avec des pneus de route pour les Coccinelles à châssis tubulaires et boîtes séquentielles.
D’après le quadruple vainqueur des 24H de Spa Jean-Michel Martin, 8e des 25H en 2018 avec ses deux fils et son frère, les Fun Cup d’aujourd’hui vont aussi vite que la Capri Belga qu’il imposa fin des années septante. Quasi incroyable.
Comme à l’époque où elles réunissaient près de 200 pilotes belges, les 25H constituent la course de l’année à ne surtout pas manquer pour plus de 400 pilotes belges mais aussi 200 étrangers. Qu’ils soient pros ou en grande majorité amateurs, totalement inconnus ou people , qu’ils aient 16 ans ou 65, issus du WEC, du WTCR, de la monoplace, du karting, garagistes, cadres ou boulangers, tous veulent participer à cette grande fête du sport automobile belge. Derrière le volant, en passager d’une biplace, dans les stands ou dans les gradins, tous réunis par une même passion de l’automobile, de la compétition et, on l’espère, dans un même esprit sérieusement fun, le plaisir devant rester la priorité. Comme pour tous les licenciés belges qui se retrouvaient jadis au départ des 24H avec des petites cylindrées, des petits portefeuilles mais souvent des très gros cœurs.
"Gardien du temple de l’esprit Fun"
Avec 129 engagés, Marc Van Dalen (Kronos) est un organisateur heureux.
En reprenant l’organisation de la VW Fun Cup fin 2011, Kronos Events s’est attaqué à un gros chantier. Sept ans et demi plus tard, le boss Marc Van Dalen se félicite du travail accompli par sa petite équipe de six personnes.
Marc, dans quel état avez-vous repris la Fun Cup ?
"Déplorable. Je me souviens de courses du Be Trophy en 2012 avec 13 diesels poussifs, une mauvaise ambiance et des anciens de la faillite Speedworld nous tirant dans les pattes. On s’est montrés courageux. On a refait un accord technique avec WRT, on a remonté un moteur essence deux litres de 175 chevaux, une boîte séquentielle, on a convaincu VW de revenir et aujourd’hui voilà le résultat avec une quarantaine d’autos en moyenne sur chacune des sept épreuves de l’European VW Fun Cup et 129 ici aux 25H. C’est fantastique."
Quel est le secret d’un tel succès ?
"On est restés ouverts, tant vis-à-vis du public que des concurrents. Il n’y a pas d’agents de sécurité ou de panneaux vous empêchant de rentrer dans les boxes. Tout le monde est le bienvenu. C’est une discipline pour les amateurs où les professionnels sont admis. Il y a des pilotes de 15 à 65 ans issus de toutes les disciplines y compris des vrais spécialistes de la Fun. L’entrée pour les spectateurs est aussi gratuite. C’est un spectacle convivial et familial."
Les autos vont de plus en plus vite. En 20 ans, on a gagné quasi 15 secondes sur Francorchamps.
"Il y a eu plusieurs évolutions. On est à la troisième et l’on s’est rapproché d’une vraie auto de course. C’est vrai qu’à la dernière manche sur Spa, les meilleurs ont tourné en 2.56, ce qui est plus vite que les petites Golf, Clio ou Honda Groupe N de l’époque. Les teams n’arrêtent pas de travailler sur les réglages du châssis. Vous avez vu que chez Milo par exemple qui aligne ici 14 Fun, les autos sont plus hautes à l’avant qu’à l’arrière."
Les coûts aussi ont augmenté ?
"C’est vrai, c’est le cas pour tout en vingt ans. Mais, selon les équipes, vous pouvez toujours rouler sur le plus beau circuit du monde, dans une épreuve sympa pour un budget oscillant entre 1 000 et 1 200 euros de l’heure. Avec une Fun offrant encore nettement plus de plaisir qu’en 1999. Cela reste abordable par rapport au reste du sport auto. On veille à ce que les coûts n’explosent pas. On refuse par exemple de passer aux slicks car cela coûterait 1 000 euros le train de pneus au lieu de 400 et cela userait plus les cardans, les freins, les suspensions."
La 277 Allure a gagné trois des quatre dernières éditions, pourquoi ?
"Une super préparation, une top équipe, des pilotes rapides sans s’accrocher et surtout une stratégie sans faille."
65 000 euros pour acheter une Fun neuve, c’est cher…
"C’est vrai mais les châssis d’il y a dix ans se battent toujours devant. Vous pouvez l’amortir sur de nombreuses années."
Il y a régulièrement des suspicions de tricherie…
"Cela a toujours existé dans le sport auto dès qu’un pilote va vite. Mais je vous garantis qu’on est sévères et qu’il y a pas mal de contrôles. Nous veillons à l’équité sportive."
Que faites-vous pour garder le bon esprit Fun initial ?
"Je suis le gardien du temple de l’esprit fun. On a par exemple instauré un système de cartes jaunes et rouges. Un pilote se comportant mal en piste ou même dans le paddock peut être exclu. Certains sont déjà en sursis ce week-end. La direction de course sera ferme pour le respect des limites de la piste, mais surtout des autres concurrents, le fair-play. On aura aussi 15 juges de faits expérimentés dans la course. Comme des shérifs en voiture banalisée. Si un gars a un comportement anti-sportif, dépasse sous jaune, il nous signalera son numéro et il sera pénalisé."
Comment voyez-vous évoluer la Fun Cup dans le futur ?
"On ne change pas une formule qui marche. On a essayé de lancer un championnat sprint, mais cela n’a pas pris. Je suis par contre fier d’avoir imposé le système Top Gun afin d’éviter que les teams de pointe alignent des équipages uniquement de pros pour la gagne. Notre formule est unique et toujours bon marché. Je suis très optimiste pour l’avenir."
25H en 25 chiffres
0: Le prix des entrées à télécharger sur le site www.volkswagen.be.
2: Le nombre de tours que vous coûte un plein à la pompe durant la course.
4: Ils sont trois à compter quatre victoires aux 25H : Eric Gressens, Guillaume Mondron et Cédric Bollen.
5: Le nombre de rapports de la boîte séquentielle Sadev.
14: Le nombre de nationalités présentes au départ.
16: L’heure de départ ce samedi 27.
21: C’est la 21e édition des 25H VW Fun Cup à Spa.
23 bis: Le nombre de Fun Cup Biplaces qui emmèneront durant deux jours environ 400 passagers.
25: Pourquoi 25 ? Car 24h existait déjà… Cela en fait la plus longue course au monde.
129: Le nombre d’engagés.
175: Le nombre de chevaux du moteur 2L atmo.
205: La vitesse de pointe maximale (avec une bonne aspi quand même !).
1,279: En seconde, le plus petit écart enregistré à l’arrivée en 2014 entre les vainqueurs Mondron-Bollen-Caprasse-Caprasse et l’équipage français Ferté-Gervoson-Illiano.
230: Durant les 25H, l’équipe organisatrice passe de 6 à 230 personnes !
277: Le numéro des grands favoris, la Allure Team victorieuse de trois des quatre dernières éditions.
400: Le nombre de VW Fun Cup construites depuis 1997.
435: Le nombre record de tours parcourus en 25H, soit 3 046,74 km.
500: Le nombre de commissaires assurant la sécurité durant les 25H.
610: Le nombre de pilotes lors du briefing.
750: Le poids à vide d’une Fun.
1 200: En euros, le prix moyen à l’heure de roulage en course d’une VW Fun Cup.
23: Il y avait eu avant deux éditions sur 24H, la première à Croix en 1997 puis à Francorchamps en 1998.
65 000: Le prix d’une Fun Cup neuve.
1h20: La durée approximative d’un relais sans safety car.
2’56.570: Le temps de la pole du team Allure lors de la dernière course à Spa et record sur un tour en Fun.