Les 24H en 24 questions avec Vincent Vosse : “Spa, la course d’endurance la plus excitante au monde”
Nous avons posé 24 questions concernant notre double tour d’horloge au patron du team belge Audi WRT.
- Publié le 24-07-2019 à 07h50
- Mis à jour le 27-07-2019 à 15h57
Nous avons posé 24 questions concernant notre double tour d’horloge au patron du team belge Audi WRT.
1. Votre plus lointain souvenir des 24H de Spa ?
"Les BMW 3.0 Castrol en 1976 avec notamment Pierre Dieudonné travaillant aujourd’hui pour nous."
2. Votre meilleur souvenir ?
"Difficile de choisir entre mes trois victoires, une en tant que pilote en 2002 avec la Viper puis les deux autres avec mon team. Je dirais la dernière en 2014 avec sept secondes d’avance."
3. Et le pire ?
"2018. On a été disqualifié à l’issue des essais et je l’ai très mal pris et d’ailleurs toujours pas digéré. Au final, ce n’est que la deuxième fois depuis les débuts du team Audi WRT qu’on n’est pas monté sur le podium."
4. Combien comptez-vous de participations ?
"Je n’ai pas manqué une édition depuis 1995. Cela va donc faire ma 25e, d’abord seize en tant que pilote. Ou quinze si l’on considère qu’en 2008, je n’ai même pas pris le départ vu que ma Saleen qui devait s’élancer en pole a été crashée par un de mes équipiers lors du warm-up."
5. Combien de nuits par an rêvez-vous des 24 Heures ?
"Beaucoup. Mais bon, attention, je ne rêve pas que de sport auto non plus…"
6. On dort plus durant la course quand on est pilote ou patron de team ?
"Pilote, à coup sûr !"
7. Quel a été votre équipier le plus rapide ?
"Je dirais Alessandro Pierguidi en 2006 sur la Maserati. Mais Pedro Lamy (2008 Saleen) et Oliver Gavin (Corvette) envoyaient aussi du lourd."
8. Quel a été le pilote le plus dur à gérer ?
"Peut-être Mattias Ekström. Gérer la rivalité entre Laurens Vanthoor et René Rast sur la même voiture en 2014 a été assez compliqué aussi."
9. Combien de personnes travaillent pour le team Audi WRT ce week-end ?
"80."
10. Quelle marque voyez-vous en pole ?
"Les dix marques peuvent passer en Super Pole. Après, cela devrait se jouer entre Bentley, Porsche et Aston. Avec peut-être un léger avantage à la Vantage. J’espère en tout cas que cela ne sera pas nous, qu’on ne sera pas aussi stupides que l’an dernier. Cela nous avait valu tout un cinéma. Une disqualification et 15 kg de lest. Je n’ai toujours pas avalé d’autant qu’on ne nous a jamais clairement dit pourquoi on nous avait punis ainsi. Pour un morceau de scotch apparemment. J’ai d’ailleurs demandé à 3M s’ils ne voulaient pas nous sponsoriser cette année vu tout le scotch qu’on utilise chez Audi !"
11. Combien de voitures dans la même seconde en qualifs ?
"25."
12. Et combien peuvent réellement gagner ?
"Quasi autant."
13. Quelles sont les trois marques favorites pour la victoire ?
"Mercedes, Bentley et Porsche. Comme je suis superstitieux, je ne citerai pas Audi. De toute façon, on ne fait pas partie des favoris."
14. Combien de pourcentage de chances de succès vous donnez-vous ?
"15 % et 25 % de monter sur le podium."
15. Quelles sont les trois marques qui n’ont aucune chance ?
"Honda, Nissan et Aston Martin."
16. Septante-trois voitures, c’est top ou c’est trop ?
"Pour moi, c’est trop. Je limiterais à 60 avec un système de préqualifications et j’obligerais tous les teams à disputer l’intégralité du championnat."
17. La fameuse BOP, la balance de performances, équilibrée ou pas pour Spa ?
"Impossible à dire à ce stade. Même après les qualifs. Il faudra attendre les premières heures de course pour vraiment savoir la valeur de chacun. Une chose est certaine, aujourd’hui, il faut partir dans les 15 premiers sinon on perd déjà trente secondes lors du premier relais, ce qui est déjà beaucoup. J’espère juste que certains ne seront pas avantagés comme au Mans car ils fêtent leur cent ans…"
18. Quel est votre moment préféré des 24 Heures ?
"L’arrivée."
19. Et l’heure la plus dure sur le muret ?
"Peut-être celle où vous montez dessus à 16h30. Vous vous dites qu’il reste encore 24 heures et vous êtes souvent déjà fatigué."
20. Quelle est la clé du succès aujourd’hui ?
"Avoir du cul ! Sérieusement, avec la réglementation actuelle et ce système de ‘Full Course Yellow’ se transformant ou non en safety car, il faut un top équipage, une auto fiable et surtout de la chance."
21. Si vous deviez choisir entre une 4e victoire aux 24H ou une première en DTM ?
"La victoire à Spa car on a plus de pression d’Audi ici où on nous attend. En DTM, notre saison est déjà réussie car on a fait mieux qu’attendu. Un podium d’ici à la fin de saison serait génial."
22. Quel pilote aimeriez-vous voir rouler un jour dans votre team ?
"Maxime Martin."
23. Combien de personnes vous demandent des cartes d’entrée ?
"Environ 200. Et il faut savoir que je les paie toutes. SRO et WRT ne sont pas des ASBL !"
24. Les 24 Heures, c’était mieux avant ?
"Bien sûr que non. C’est de la blague. Moi aussi j’ai bien aimé les 24 Heures des copains avec plus de teams et de pilotes belges. Mais aujourd’hui, même si elle n’a pas l’aura du Mans, Spa est devenue la course d’endurance la plus excitante au monde. Qui peut dire qui va gagner ? C’est mieux que de savoir laquelle des Toyota va avoir un souci. Même à l’époque d’Audi et Porsche dans la Sarthe, il y avait six ou sept équipages prétendants à la victoire. Ici, il y en a 25 ! Sportivement, c’est la plus grande course d’endurance."