Le WEC pour les nuls…
Tout ce qu’il faut savoir pour mieux suivre et comprendre le Championnat du Monde d’endurance.
- Publié le 02-05-2018 à 17h15
Tout ce qu’il faut savoir pour mieux suivre et comprendre le Championnat du Monde d’endurance.
Cette semaine, le WEC (World Endurance Championship) débarque chez nous pour les 6 H de Spa, première manche de la Super Saison 2018-2019 dont le départ sera donné samedi à 13 h 30. Un spectacle grandiose, avec quasi les deux tiers du plateau et tous les favoris des 24 H du Mans (à l’exception de Corvette en GT). Voici quelques explications et chiffres importants pour mieux comprendre le monde très populaire de l’endurance avec ses différentes catégories…
LMP1 (Le Mans Prototypes 1)
C’est la catégorie de pointe (numéros blancs sur fond rouge) : elle est sous-divisée en deux.
Les protos Hybrides (HY) : c’est la catégorie réservée aux constructeurs (il ne reste plus que Toyota aujourd’hui) et aux pilotes professionnels (les bronze, amateurs, sont interdits). Les protos désormais sont tous avec un toit pour des raisons de sécurité et doivent peser au minimum 878 kg, faire maximum 4,65 m de long et ne pas dépasser 1,05 m de haut. Le réservoir est de 62,3 litres. La puissance avoisinant les 1000 chevaux en plein boost au moment où tous les systèmes de récupération d’énergie sont en action. La vitesse maximale estimée au Mans est de 330 km/h. La consommation au tour et par relais est limitée. En 2017 à Francorchamps, la pole a été signée en 1.54.097.
Les protos non hybrides : c’est la catégorie pour les teams privés. Ils sont un peu plus légers (833 kg) et ont un réservoir d’une capacité de 75 litres. Ils peuvent atteindre entre 350 et 360 km/h. Pour que Toyota ne se retrouve pas tout seul et qu’il y ait match, les organisateurs ont recours à l’EOT (Equivalence of Technology). Ainsi, les protos hybrides ne pourront utiliser par exemple que 35,2 kg de carburant par relais pour 52,9 pour les privés. Malgré cela, on prévoit que les Toyota, consommant moins, pourront boucler un à deux tours de plus par relais que leurs concurrents.
LMP2 (Le Mans Prototype 2)
C’est la deuxième division des prototypes désormais aussi tous couverts (numéros blancs sur fond bleu). S’il n’y a pas de limite de coûts pour les LMP1 où les budgets pour une saison oscillent entre 50 et 600 millions d’euros ! Un proto LMP2 neuf (sans moteur) ne peut pas être vendu plus de 483.000 euros. Cette catégorie est réservée aux teams privés avec un mélange de pilotes professionnels. Le règlement impose au moins un pilote Bronze (amateur) ou Silver par équipage. C’est souvent la qualité de ce dernier qui fait la différence. On retrouve des protos de 930 kg minimum utilisant tous un moteur Gibson V8 de 4,2 L développant environ 600 chevaux. La capacité du réservoir est de 75 litres. Pole 2017 à Francorchamps : 2.02.601.
LMGTE-Pro (Le Mans Grand Tourisme Pro)
Catégorie GT réservée aux teams usine (constructeurs) et pilotes pros. Numéros blancs sur fond vert. Ces GT doivent posséder à la base une homologation pour la route. 1.245 kilos, 90 litres, puissance autour des 550 chevaux. Une BOP (Balance de Performances) désormais calculée de manière automatique permet qu’il y ait match entre des voitures de conceptions différentes et ainsi d’attirer les constructeurs au nombre de cinq à se disputer le titre mondial avec Ferrari, Aston Martin, Porsche, Ford et le retour de BMW avec sa M8. Uniquement présent aux États-Unis (Imsa), Corvette les rejoint traditionnellement au Mans. Pour équilibrer les performances entre ces différents constructeurs, on joue sur le poids, la puissance, la hauteur de caisse, l’aileron arrière et éventuellement la capacité du réservoir.
LMGTE-AM (Le Mans Grand Tourisme Amateurs)
Catégorie réservée aux pilotes dits amateurs. Chaque équipage doit être composé d’au moins un pilote Bronze (amateur) et d’un deuxième soit Bronze soit Silver. Il y a donc possibilité tout de même d’avoir des pros comme Giancarlo Fisichella ou Pedro Lamy. Il est étonnant de constater que Mattias Lauda, le fils de Niki, même s’il ne possède pas le talent de son père, est toujours considéré comme un Silver…
Les pilotes: Fernando Alonso et 15 autres ex-F1
Débutant dans la discipline avec Toyota, le pilote McLaren F1 Fernando Alonso débarquant de Bakou sera bien entendu la super star de ce week-end. Mais on retrouvera aussi quinze autres pilotes ayant disputé au moins un GP de F1. À commencer par ses équipiers Sebastien Buemi et Kazuki Nakajima. Mais il y aura aussi au départ André Lotterer, Bruno Senna, Kamui Kobayashi, Gianmaria Burni, Vitaly Petrov, Stéphane Sarrazin, Jean-Eric Vergne (vainqueur samedi dernier de l’E-Prix de Paris), Giedo Van Der Garde, Jan Lammers, Pastor Maldonado, Giancarlo Fisichella, Olivier Beretta ou Pedro Lamy. Au Mans, huit autres pilotes de GP viendront s’ajouter à cette liste avec notamment Jenson Button, mais aussi Juan-Pablo Montoya, Jan Magnussen, Antonio Giovinazzi ou Paul Di Resta.
Les Belges: Aston Max Martin pour la saison
Cette année, un de nos compatriotes disputera toute la Super Saison. Maxime Martin a en effet été engagé durant l’hiver par l’équipe officielle Aston Martin Prodrive pour piloter la nouvelle Vantage GTE. Il sera rejoint au Mans par Laurens Vanthoor sur une des quatre Porsche GTE-Pro d’usine. Enfin, n’oublions pas la présence de notre Nivellois et Belge de coeur André Lotterer qui a trouvé refuge chez Rebellion sur un proto LMP1 privé.
Quelques particularités
Super Saison: le grand huit : les organisateurs veulent retourner le calendrier. À partir de l’an prochain, le championnat du monde d’endurance débutera en septembre, roulera durant l’hiver hors d’Europe et s’achèvera en apothéose au Mans en juin. Pour en arriver-là, on vivra une Super Saison 2018-2019 avec deux fois les 24h du Mans, deux fois les 6h de Spa, les 6h de Silverstone, de Fuji et de Shanghai plus les 1.000 Miles de Sebring.
Les Relais : un minimum de deux et un maximum de trois pilotes sont autorisés pour toutes les courses. Un temps maximum de conduite (d’affilée et au total) est imposé, tandis qu’un temps minimum est imposé à chaque pilote pour être classé, surtout en ce qui concerne les pilotes Silver et Bronze dans les catégories LMP2 et GTE-Am.
Pneumatiques : ils sont libres au niveau des marques et des dimensions, mais limités en nombre.
Qualifications : la moyenne des deux meilleurs
Le système de qualification est particulier et correspond à la philosophie de l’endurance qui est plus une course d’équipe. Hormis au Mans où la grille est toujours établie en fonction des meilleurs chronos, dans toutes les autres manches on tient compte de la moyenne entre les meilleurs tours de deux pilotes (le meilleur de chacun) durant la session qualificative de vingt minutes.
Signer le meilleur chrono ne vous garantit donc pas de partir en pole si votre équipier n’a pas été très bon. La séance qualificative est scindée en deux parties (hormis au Mans encore où tout le monde roule ensemble) avec d’abord vingt minutes pour les GT puis le même temps pour les prototypes.
Quelques chiffres
37 : le nombre de voitures engagées (10 P1, 8 P2, 10 GTE-Pro et 9 GTE-Am) à Spa.
25 : le nombre d’écuries qui se disputeront la victoire finale.
104 : le nombre de pilotes qui participeront à la première manche de la Super Saison 2018-2019.
6 : le nombre de constructeurs engagés.
27 : le nombre de nationalités des coureurs.
32 : en euros, le prix de l’entrée avec un accès au paddock.
1.54.097 : le chrono de la pole position en 2017.
1 : le nombre de course annexe : Porsche Cup France et Benelux.
4 : le plateau du WEC est composé d’un mélange entre prototypes et GT (voitures de Grand Tourisme), de pilotes professionnels et amateurs.
13h30 : les 37 voitures du WEC prendront la piste à Francorchamps dès ce jeudi midi avec deux séances d’une heure et demie de 12 h à 13 h 30 et de 16 h 25 à 17 h 55. La dernière séance libre est prévue vendredi entre 11 h et 12 h avant les qualifications de 15 h à 16 h. Le départ des 6H est programmé samedi à 13 h 30.