Kenjiro Shinozuka à l'Africa Eco Race: "Je voulais revoir l’Afrique"
À 70 ans, Kenjiro Shinozuka, légende japonaise des rallyes, reprend du service à bord d’un Isuzu.
- Publié le 30-12-2018 à 08h51
- Mis à jour le 30-12-2018 à 14h59
À 70 ans, Kenjiro Shinozuka, légende japonaise des rallyes, reprend du service à bord d’un Isuzu. On l’avait quitté, en 2008 à Lisbonne. Désespéré, comme tant d’autres, d’apprendre l’annulation du Dakar. Dix ans plus tard, Kenjiro Shinozuka est de retour. L’ancien pilote officiel Mitsubishi et Nissan, l’homme aux 21 participations au Dakar, véritable légende du sport automobile au pays du Soleil Levant, a rallié Menton où se déroulent les vérifications techniques et administratives de l’Africa Eco Race 2019 avant le grand départ, ce dimanche matin depuis le Quai Antoine 1er à Monaco.
"Hormis quelques rallyes en Asie et le Monte-Carlo Historique, je n’ai plus fait grand-chose", explique-t-il, juste avant une séance photo aux côtés de ses mécanos et de Cathy Derousseaux, sa navigatrice pour 15 jours… "Cathie, je l’ai connue toute petite", avoue-t-il. "C’est la fille d’un très bon ami de Pierre Lartigue et j’ai 100 % confiance dans ses capacités."
Mais si Kenjiro Shinozuka prend le départ de cette 11e Africa Eco Race, c’est surtout pour fêter dignement son 70e anniversaire..
"Cela faisait déjà quelques années que je suis la course depuis le Japon", avoue le vainqueur du Dakar 1997. "Je voulais revoir l’Afrique et me fixer un bel objectif pour mon anniversaire. J’ai réuni le budget et je peux vous dire que je suis très heureux d’être au départ de cette course dirigée par Jean-Louis Schlesser, mon ancien adversaire sur la piste…"
Malgré son palmarès impressionnant, Kenjiro Shinozuka ne se fixe aucun objectif sportif au volant de son Pickup Isuzu de série.
"Le plaisir de rouler sur les pistes africaines sera déjà largement suffisant", reprend celui qui signa pas moins de 7 podiums sur le Dakar. "Le but est vraiment d’atteindre l’arrivée de chaque étape et, qui sait, de pouvoir rallier Dakar et le lac Rose sans trop de pépins."
Atteindre la capitale sénégalaise est, effectivement d’une importance capitale pour le pilote japonais qui finance une école de Dakar depuis des années.
"Nous y apportons des fournitures scolaires et toute sorte d’autre matériel. Les enfants nous attendent, donc nous ferons tout pour ne pas les décevoir. C’est pourquoi aussi, il est vraiment essentiel que nous terminions la course…"
"On commence très fort"
François Beguin copilote du Français Pinchedez, victime d’un accrochage avec des trafiquants de drogue !
Le moins que l’on puisse écrire est que l’Africa Eco Race du Pinch Racing a démarré sur les chapeaux de roues ! Censé retrouver son équipe, en début d’après-midi sur le porte de Menton, notre compatriote fut parmi les derniers à se présenter aux vérifications techniques et administratives. En cause ? Un accident de la circulation sur l’autoroute A8 entre l’un des véhicules d’assistance de l’équipe et… un Go Fast, voiture rapide d’un convoi de transport de drogue, arrivé à plus de 220 km/h pour percuter le convoi par l’arrière…
"On n’a rien vu venir !", explique Philippe Pinchedez. "L’accident s’est étendu sur plus de 400 mètres. Ma voiture et sa remorque ont été percutées et la voiture des trafiquants a terminé sa course sur l’arrière du camion d’assistance qui me précédait. Deux autres voitures sont arrivées très vite et ont embarqué les blessés et deux mallettes avant de disparaître dans la nature… Heureusement nos deux SSV Can-Am sont intacts et le Polaris que nous transportions en plus est toujours opérationnel."
Plus de peur que de mal donc en vue de la course pour laquelle le Can-Am navigué par notre compatriote fait figure de grand favori…
"On commence très fort", lance François Beguin, abandonné sur l’autoroute et obligé de rallier Monton en autostop, puis en transports en commun. "Mais généralement, quand ça commence mal, ça termine bien…"
C’est que l’ancien copilote de Stéphane Henrard et Patrick Sireyjol sait de quoi il parle…
"On va leur mettre le feu sur la piste avec notre Can-Am, s’enthousiasme-t-il. Tant que la vitesse moyenne ne dépasse pas 110 km/h, nous pouvons nous battre pour la victoire avec les buggy’s…"