Le cas Vandoorne, ou la crise des filières
La situation désespérée du Belge reflète la problématique autour des filières pour jeunes pilotes.
- Publié le 15-09-2018 à 06h21
- Mis à jour le 15-09-2018 à 09h03
La situation désespérée du Belge reflète la problématique autour des filières pour jeunes pilotes.
À Marina Bay, Stoffel Vandoorne, dernier et 16e des deux séances libres, devra tout donner pour montrer qu’il mérite une place en Formule 1. Mais malgré toute sa bonne volonté, les chances de voir "Stoffy" titulaire l’an prochain s’amenuisent de jour en jour.
La situation dans laquelle se trouve Vandoorne est en réalité la parfaite représentation du problème engrangé par la multiplication des programmes et filières pour jeunes pilotes. Parmi les écuries présentes en F1, Mercedes, Ferrari, Red Bull, McLaren, Renault et dans une moindre mesure Haas et Force India possèdent une filière ou un programme de détection pour jeunes pilotes. Une fausse bonne idée : si les jeunes pilotes peuvent être encadrés et être soutenus financièrement par un grand nom de la F1, ils ont du mal à retomber sur leurs pattes en cas de séparation, à moins d’avoir une combinaison dorée.
Depuis 2013, Stoffel a été nourri au biberon de McLaren. Mais aujourd’hui, cet avantage qu’il possédait sur la plupart de ses collègues s’est retourné contre lui. Au-delà du fait que sa nationalité est peu bankable et qu’il n’a pas fait assez de coups d’éclat, l’étiquette de pilote issu de Woking lui colle à la peau. Et la politique des autres teams voulant qu’on fasse appel à du 100% maison n’arrange rien. Toro Rosso et Sauber représentaient des possibilités plausibles mais favoriseront plutôt la promotion d’un pilote Red Bull ou Honda à Faenza ou d’un Antonio Giovinazzi, protégé de Ferrari, à Hinwil.
En ajoutant le fait qu’il ne peut mettre sur la table une valise pleine de billets, aucune équipe ne se presse au portillon pour l’engager. Le principal intéressé l’a d’ailleurs confirmé. "Je n’ai pas eu de négociations concrètes avec d’autres teams", a-t-il déclaré.
Stoffel n’est pas le seul dans ce cas. Esteban Ocon sera vraisemblablement sacrifié par Force India tandis que Pascal Wehrlein, ex-coqueluche de Mercedes et parqué en DTM, vient de divorcer avec son employeur. Faute de débouchés. D’immenses gâchis auxquels on peut ajouter Kevin Magnussen, star déchue de McLaren, et Kamui Kobayashi qui aurait pu aller loin si Sauber ne l’avait pas boudé pour des pesos mexicains il y a 6 ans.
Plus que jamais, la Formule 1 se montre cruelle envers les jeunes talents. Liberty Media doit réagir si elle ne veut pas que d’autres championnats prônant le pure racing comme l’IndyCar ou la Super Formula s’en frottent les mains…