Jos Verstappen: "Max m'a déçu"
Jos Verstappen a tenté de recadrer son fils après ses trop nombreuses erreurs...
- Publié le 26-04-2018 à 19h49
Jos Verstappen a tenté de recadrer son fils après ses trop nombreuses erreurs... Plus jeune pilote de F1 à vie puisque la FIA a désormais imposé d’avoir 18 ans pour débuter en GP après que Max eut commencé à 17 ans à peine, Verstappen Jr est assurément un talent brut.
Élevé à la dure en Belgique, fils de deux pilotes, le gamin a grandi sur la piste de Genk et atteint très vite les sommets du karting avec deux titres mondiaux à la clé.
Programmé depuis l’âge du biberon pour aller en Formule 1, le surdoué belgo-néerlandais a connu une ascension fulgurante.
Plus jeune de l’histoire à monter sur un podium et à gagner un GP à Barcelone, il y a bientôt deux ans dès ses débuts chez Red Bull, il lui reste encore quelques années pour battre le record de Sebastian Vettel et devenir le plus jeune champion du monde de F1.
Mais pour franchir ce dernier pas, pour se battre pour un titre, l’ado attardé, ce gamin qui a grandi trop vite, va devoir se poser, se calmer un peu.
Car contrairement au karting, un championnat du monde de F1 ne se joue pas en bousculant et surprenant tout le monde sur un week-end.
Cela se construit, étape après étape. Et le don ne suffit pas. Il faut le matériel mais aussi une dose d’intelligence, de la maturité que Max n’a pas encore acquises.
Trop sûr de lui sans doute, l’homme qui a prolongé son bail chez Red Bull pour 30 millions d’euros à partir de 2019 a multiplié les erreurs en ce début de saison. Et il n’est plus du tout certain que Mercedes ou Ferrari le courtisant en 2017 lui aurait refait la même offre aujourd’hui.
Sa pointe de vitesse est certes indéniable. Mais, capable du meilleur (il a gagné 3 GP), Verstappen est ces derniers temps surtout capable du pire : touchette puis tête-à-queue en Australie, sortie en qualifications puis accroc avec Lewis Hamilton à Bahreïn, attaque mal calibrée tournant mal avec Vettel en Chine, cela commence à faire beaucoup pour le pilote Red Bull, 8e du Mondial à 19 unités de son équipier Daniel Ricciardo, lauréat à Shanghai. Et, compte tenu de son expérience, on peut difficilement encore parler d’erreurs de jeunesse. Idolâtré à ses débuts dans le paddock, Max commence à y être montré du doigt et sévèrement critiqué.
L’ex-champion du monde Niki Lauda n’a pas été tendre avec lui il y a moins de deux semaines : "Il n’apprend pas de ses erreurs car il n’est pas assez intelligent", a indiqué le président non exécutif de Mercedes.
Cette fois au moins, contrairement à Sakir, Verstappen a reconnu ses torts et s’est excusé auprès du leader du Mondial dont il a bêtement ruiné la course. Déjà un premier pas. Il est vrai qu’on ne trouvait plus personne pour prendre sa défense. Ni ses mentors et patron Christian Horner et Helmut Markko, ni même son père Jos qui a attendu de le voir au calme après le Grand Prix pour lui faire la leçon : "Max a commis une grossière erreur de jugement qui lui a coûté la victoire", regrettait l’ex-équipier de Michael Schumacher chez Benetton. "Sa bêtise a foutu en l’air la course de Vettel mais aussi la sienne."
Ce n’est pas comme cela bien sûr qu’on gagne des courses, ni le respect des anciens. "Je lui ai dit qu’il devait plus réfléchir à l’avenir", a-t-il confié à la presse néerlandaise. "Je lui ai appris à surprendre ses adversaires, à dépasser là où ils ne l’attendent pas. À prendre des risques, mais calculés."
Tandis que lors des derniers Grand Prix alors qu’il n’a pourtant aucune pression et déjà un contrat pour l’avenir, il a trop souvent confondu vitesse et précipitation : "Si je suis fâché sur mon fils ? Non, disons plutôt que je lui ai dit que j’étais déçu. Cela l’affecte plus."
À lui maintenant de prouver qu’il n’est pas l’écervelé que certains prétendent et qu’il a retenu les leçons qu’il n’a peut-être pas assez eues par le passé… "Max est un pur-sang. Quand tout se mettra bien en place dans sa tête, il deviendra champion", assure toujours Helmut Markko.
Ce n’est visiblement pas encore pour 2018. En termes de dépassements et de gestion de courses, il a un ténor à ses côtés. Et l’Australien n’a pas la grosse tête. Que notre demi-compatriote en prenne l’exemple.