Hamilton en pole: "Monaco, c’est d’abord un combat face à vous-même"
85e pole pour le Britannique. "Une de mes plus belles" dédiée à son ami disparu.
- Publié le 26-05-2019 à 08h20
- Mis à jour le 26-05-2019 à 14h21
85e pole pour le Britannique. "Une de mes plus belles" dédiée à son ami disparu. Mercredi, Lewis Hamilton avait décliné l’invitation à la conférence de presse où il s’était fait remplacer par son équipier Valtteri Bottas. Moins de quarante-huit heures après le décès de son ami Niki Lauda, le Britannique, très affecté par cette disparition, ne souhaitait pas s’exprimer. Une décision critiquée par certains, jugée "pathétique" par John Watson, ancien pilote devenu commentateur.
Le quintuple champion du monde voulait lui rendre hommage à sa manière. Pas avec des mots. Pas seulement avec une inscription "Danke Niki" sur le nez de sa Mercedes, une étoile rouge sur son capot moteur ou un halo recouvert de rouge (la couleur symbolique de l’Autrichien) avec la mention "tu nous manques Niki".
"Non, je voulais faire le job comme il me disait souvent. Une fois que j’ai baissé ma visière, je n’ai plus pensé à cette semaine difficile pour tout le monde du sport automobile. Je me suis donné à fond sur un circuit où il faut prendre des risques, se transcender pour aller vite."
Devancé par son équipier lors de sa première tentative, Lewis a trouvé le petit extra supplémentaire pour décrocher la 85e pole de sa carrière dans un ultime effort, 82 millièmes devant Valtteri Bottas.
"C’est une des plus belles poles de ma carrière," s’exclamait un Lewis Hamilton escaladant les grillages pour fêter ce tour de folie avec ses fans. "Celle-là, je la voulais plus que tout, pour la dédier à Niki. Il aurait été fier de moi."
Le pilote Mercedes a pulvérisé de sept dixièmes le précédant record du tour de Daniel Ricciardo. "Je ne sais pas combien de fois j’ai léché le rail. C’était fou, comme si je domptais un taureau. J’avais encore quelques millièmes de retard après le deuxième secteur. Puis j’ai enroulé la Rascasse comme jamais. La voiture s’est inscrite parfaitement, je n’ai pas trop glissé à la sortie du dernier virage et j’ai arraché la pole."
Une pole plus importante qu’ailleurs sur le tourniquet de Monaco où dépasser est très difficile, surtout avec les récentes monoplaces plus larges. Mais une pole pas déterminante non plus puisque seuls 29 polemen sur 69 depuis 1950 ont réussi à transformer l’essai.
"Monaco, c’est d’abord un combat face à vous-même," reprend Lewis. "J’ai fait un bon pas aujourd’hui vers une 3e victoire. Mais rien n’est acquis. Il faudra encore prendre un bon départ et espérer opter pour la bonne stratégie avec un seul arrêt. On annonce des orages pour demain après-midi. Ce n’est pas que je n’aime pas la pluie, mais ici c’est déjà assez compliqué. Quand vous partez en pole à Monaco, vous espérez un GP sur le sec et sans voiture de sécurité. Après, je suis pilote et je m’adapterai. Je sais que Valtteri a la même ambition que moi et il n’y aura pas de consigne. On est des grands garçons et l’on sait ce que l’on peut faire ou pas."
À la droite de Lewis, Valterri acquiesce : "C’est vrai que je veux gagner aussi. J’espérais être en pole et je suis très déçu. J’ai eu du trafic lors de mon tour de sortie avec mon dernier train. J’ai dû rouler dans la crasse et mes pneus n’ont pas assez chauffé. Dès le premier virage, j’ai compris que ce serait dur d’améliorer mon chrono. Mais je ne m’avoue pas encore vaincu. La course et les points, c’est dimanche…"