Grand Prix de France: Cela fait déjà 23 ans que l'Hexagone n'a pas connu de succès en F1
Même s’ils ne peuvent pas viser la victoire, les Français veulent briller à domicile.
- Publié le 23-06-2019 à 09h03
- Mis à jour le 23-06-2019 à 09h48
Même s’ils ne peuvent pas viser la victoire, les Français veulent briller à domicile. Le plan de circulation mis au point après la catastrophe de 2018 a plutôt bien fonctionné. Il faut dire que les spectateurs, échaudés par la mauvaise expérience de l’an dernier, ne sont sans doute pas venus aussi nombreux dès le vendredi.
Mais les tribunes seront bien combles ce dimanche, même si les chances d’entendre résonner La Marseillaise sont toujours aussi nulles.
Si les Bleus sont redevenus sacrés vingt ans après en football, on attend depuis 1993 déjà le successeur du quadruple champion du monde Alain Prost.
Ce dernier officie aujourd’hui en qualité de consultant et ambassadeur pour Renault, dont le dernier sacre en F1 en tant que constructeur remonte à 2006, à l’époque du titre de Fernando Alonso. Depuis, la marque au Losange s’est encore imposée à maintes reprises mais en tant que motoriste. Avec un dernier titre mondial en 2013 avec Red Bull et une ultime victoire en GP remontant au Mexique 2018 grâce à Max Verstappen.
Mais, depuis le divorce houleux avec la bande à Christian Horner, c’est la disette. Renault ne peut plus viser la gagne, ni même espérer le podium ce week-end. L’objectif c’est la place de " meilleur du r este" derrière les trois grands teams, soit la 7e position quand il ne se passe rien devant.
Après un début de saison chaotique, bien en deça des espérances, Renault a commencé à redresser la barre au Canada avec les 6e et 7e places de Daniel Ricciardo et Nico Hulkenberg. De quoi remonter au 5e rang des constructeurs, à deux points de son désormais unique client, McLaren.
Mais ce n’est pas suffisant. La 4e place des teams, c’est du surplace par rapport à l'an dernier. Renault veut progresser, se distinguer autrement qu’avec son nouveau motorhome inauguré au Ricard. Pour réduire l’écart, les Français disposent désormais d’un moteur plus puissant (50 chevaux de plus que l’an dernier) et de nombreuses évolutions (aileron avant, ailettes sur les pontons...). "Notre saison démarre réellement ce week-end", affirme l’ingénieur français Rémi Taffin.
Mais il n’y a pas que Renault qui doit se refaire après un début de saison décevant.
C’est aussi le cas de Pierre Gasly et de Romain Grosjean, tous deux sur la sellette dans leur équipe respective, où ils soutiennent difficilement la comparaison avec leur équipier.
Chez Red Bull , on ne jure, il est vrai, que par Max Verstappen. Mais Pierre semblait plus à l’aise chez Toro Rosso. La pression doit monter et il est temps que l’ex-champion de GP2 signe un résultat probant. Car, à Milton Keynes, on ne fait pas de sentiments.
Quant au Franco-Suisse, s’il sait qu’il lui est impossible aujourd'hui d’égaler Olivier Panis, dernier vainqueur français en 1996, à Monaco avec sa Ligier, il doit absolument marquer à nouveau des points (deux encore seulement cette année) pour aider Haas à remonter vers la 4e place. "Je veux trouver la poupée vaudou cachée dans ma monoplace et la brûler" , se motive Romain, dont l’avenir est à nouveau incertain.
Enfin, après un podium dans l’anonymat à Montréal, on attend aussi une meilleure prestation ce week-end de Charles Leclerc, très irrégulier depuis ses débuts chez Ferrari et finalement battu six fois sur sept par un équipier Sebastian Vettel dont il n’allait faire qu’une bouchée. Mais, même si lui parvenait à s’imposer face à Mercedes dimanche, on jouerait l’hymne monégasque et il manquerait du bleu sur le drapeau au-dessus de sa tête...
La relève ? Ocon, Hubert, Martins
Le meilleur pilote de F1 français actuel se partagera ce week-end, hélas, entre le box Mercedes dont il est le réserviste et son rôle de consultant pour Canal Plus. Toto Wolff a promis à Esteban Ocon qu’il retrouverait un volant en F1 en 2020. Mais le boss autrichien n’avait sans doute pas prévu que Valtteri Bottas vendrait aussi chèrement sa peau…
Et derrière, qu’a-t-on pour assurer la relève française ? Champion F4 puis GP3, Antoine Hubert, soutenu par Renault, a gagné la course à grille inversée à Monaco mais n’est pas dans un Top team pour se distinguer en F2. On y croit toutefois nettement plus qu’en Dorian Boccolaci ou Guliano Alesi, arrivé à ce niveau grâce à son patronyme.
Mais le plus grand espoir français aujourd’hui est sans doute Victor Martins, ancien champion du monde de karting et actuel leader de l’Eurocup Formula Renault. Contraint de décrocher le titre cette année, il a le talent et les appuis nécessaires (Renault, la FFSA, Sébastien Philippe et ART) pour continuer à gravir les échelons vers la F1.