Grand Prix d'Italie : Charles Leclerc aurait-il dû être pénalisé?
Lewis Hamilton scandaleusement hué sur le podium, le pilote Ferrari a dépassé une fois les limites.
- Publié le 09-09-2019 à 11h54
- Mis à jour le 09-09-2019 à 11h55
Lewis Hamilton scandaleusement hué sur le podium, le pilote Ferrari a dépassé une fois les limites.Soyons clairs. Que l'on soit fans des "Rouges" ou plutôt amateur des "Gris", on a tous vibré durant ce magnifique GP d'Italie où l'on a assisté à un bras de fer musclé entre deux grands, très grands pilotes. La deuxième victoire du Monégasque est méritée même si, il aurait pu écoper d'une pénalité à deux reprises. Mais les commissaires sportifs n'ont sans doute pas voulu intervenir dans cette superbe bagarre ni gâcher la fête des tifosi.
On peut toutefois comprendre que du côté de Mercedes on n'était pas très heureux.
Il y a d'abord eu l'épisode très musclé de la 2e chicane au 23e tour, quand le Monégasque a serré Hamilton à droite au moment du freinage.
"Pour être honnête, je savais qu'il était à droite et il a freiné un petit peu tôt. C'était probablement volontaire car il ne voulait pas essayer de passer par l'extérieur. Je n'ai pas encore vu les images mais je suis assez certain du fait que j'ai laissé une voiture de largeur," s'est défendu le Monégasque. Une voiture oui mais avec la moitié sur le vibreur... Lewis n'avait d'autre choix que de tirer tout droit.
Le Britannique n'était d'ailleurs pas convaincu par cette explication: "Nous avons constamment demandé de la régularité dans les décisions. Il y avait une règle en place et elle n'a pas été appliquée aujourd'hui. Ils ont décidé de sortir le drapeau noir et blanc. J'ignore pourquoi. Je suppose que les commissaires se sont réveillés d'un autre côté du lit. Plusieurs fois, j'ai dû lever le pied pour éviter un accrochage. Je suppose que c'est comme cela la course aujourd'hui. J'ai vu comment il pilotait en bagarre et j'en prends bonne note pour la prochaine fois," confiait "LH" après être descendu du "pire podium de ma carrière car j'ai été hué." Un manque total de fair-play des tifosi puisque le quintuple champion n'avait strictement rien à se reprocher et aurait dû, au contraire, être ovationné au même titre que son rival pour le superbe spectacle proposé.
Toto Wolff allait plus loin. "On est en Italie, chez Ferrari, et si les commissaires avaient pénalisé Charles, il aurait fallu une escorte policière pour raccompagner les commissaires sportifs après le GP."
Déjà averti, Charles Leclerc a effectivement commis une erreur en loupant son freinage à la première chicane au 36e tour, toujours sous la pression de Lewis Hamilton. Mais il a conservé son mince avantage après avoir coupé la chicane et sauté sur les gendarmes couchés. A ce niveau, le règlement dit que l'on ne peut pas gagner un avantage en sortant de la piste. Ce que Charles n'a pas fait puisque son avance est passée de quatre dixièmes à un seul. Mais s'il y avait eu un mur, sa course était terminée. Et si c'était un bac à gravier, il serait reparti derrière Hamilton. Contrairement à son équipier Sebastian Vettel (encore bien maladroit ce dimanche et qui aurait mérité plus de dix secondes de pénalité pour avoir ruiné la course de Lance Stroll et risqué un gros accrochage en repartant après avoir effectué un tête-à-queue) au Canada, Charles n'a pas coupé la trajectoire ni gêné Lewis en revenant sur la piste. Il n'y avait donc pas lieu de le sanctionner stricto senso. Mais on l'a déjà dit à plusieurs reprises lors de situations similaires: A nos yeux, la règle devrait changer à ce niveau. Lorsqu'un pilote sous pression d'un concurrent à moins d'une seconde commet une faute et quitte la piste des quatre roues ou coupe une chicane, on devrait considérer que ne pas perdre sa place constitue un avantage et il faudrait dans ce cas imposer au pilote fautif de laisser passer son poursuivant. Ce qui aurait donné encore un peu plus de piment au duel puisque Leclerc se serait retrouvé derrière Hamilton.
La situation n'était pas contre pas comparable à celle d'Alex Albon qui, en lutte au freinage avec Kevin Magnussen, a coupé la 2e chicane pour doubler le Danois. Le pilote Red Bull a donc bel et bien gagné une position et méritait donc les cinq secondes de pénalité pour ne pas avoir directement laissé repasser la Haas.
Au final, quand on connaît la suite des événements et quand on a vu le scénario global de la course, il est juste de dire que Charles Leclerc, brillant et défendant âprement sa position, n'a rien volé à personne. Oui, il méritait bien cette deuxième victoire qu'il est allée chercher avec son coeur. "J'étais épuisé, cela a été la course la plus éprouvante de ma carrière,"a-t-il d'ailleurs avoué. Après celle-là, il y a fort à parier qu'il va fêter cela correctement, comme la semaine dernière au Sass Café de Monaco.