GP du Canada: fallait-il vraiment pénaliser Sebastian Vettel et le priver d'une victoire méritée?
Dans une période difficile suite à la trop grande domination de Mercedes et à un manque général de spectacle, la F1 a sans doute perdu un peu plus de fans ce dimanche au Canada.
- Publié le 10-06-2019 à 08h13
- Mis à jour le 10-06-2019 à 08h26
Dans une période difficile suite à la trop grande domination de Mercedes et à un manque général de spectacle, la F1 a sans doute perdu un peu plus de fans ce dimanche au Canada avec la pénalité de cinq secondes privant Sebastian Vettel d'un succès mérité, son premier depuis le GP de Belgique 2018 et le premier d'une Ferrari cette année.
L'action s'est produite au deux tiers de la course. En conversation radio avec son team, distrait par des concurrents qu'il rattrapait, Sebastian Vettel, en tête depuis le début de la course et mis sous pression par Lewis Hamilton depuis une quinzaine de tours a braqué une fraction de seconde trop tard dans la première chicane, loupé la corde et a été contraint de tirer tout droit dans l'herbe. Dans un réflexe, le pilote Ferrari n'a pas été tourner autour du plot prévu par les organisateurs pour les pilotes manquant la chicane et est revenu sur la piste en coupant la trajectoire et donc en gênant Lewis Hamilton qui a dû lever le pied pour éviter l'accrochage c'est une évidence.
Si l'on respecte le règlement à la lettre, ce que les commissaires sportifs (parmi lesquels le quintuple vainqueur des 24H du Mans Emanuele Pirro et notre compatriote Mathieu Rémerie) ont fait, Sebastian Vettel a commis trois fautes : il a d'abord raté et coupé un virage évidemment. Ensuite, il a repris la piste de manière dangereuse en recoupant la trajectoire et sans laisser la place à Hamilton enfin il a forcé un adversaire à quitter la piste (enfin pas beaucoup car il y avait le mur). Voilà les raisons qui ont justifié la décision des « gendarmes de la F1 ».
Au-delà de cela, il existait autant de raisons, plus subjectives certes, de ne pas sanctionner le pilote Ferrari payant très cher (la victoire lui échappe) une petite faute. Tout d'abord, si Lewis n'avait pas été là, jamais Vettel n'aurait été pénalisé pour exactement le même geste. Ensuite, il n'y a eu aucune intention de nuire, il a juste contrôlé comme il le pouvait sa monoplace en perdition dans un quasi réflexe. Il n'a par ailleurs pas touché son rival et ne l'a pas mis dans le mur. Son geste n'a donc finalement eu aucune conséquence. Certes il a conservé l'avantage, mais combien de fois n'avons pas déjà vu des pilotes se louper sur un freinage, prendre l'échappatoire et garder l'avantage ? Rappelez-vous Lewis Hamilton au départ du GP du Mexique il y a deux ans ? Ce sont toutes les règles de la F1 qu'il faut alors revoir. Lorsque vous commettez une faute et prenez l'échappatoire sous la pression d'un rival, vous devriez être obligé de le laisser passer. Au final, pour sauver sa première place, c'est ce qu'aurait dû tenter de faire Sebastian Vettel. Laisser Lewis Hamilton le doubler et tenter de le repasser par la suite. Mais jamais l'Allemand n'a imaginé se faire sanctionner. Si l'on se base uniquement sur le règlement, la décision des commissaires est logique. Mais l'esprit de la course, le résultat sportif ont été de cette manière bafoué et c'est cela qui nous rend triste. Ferrari et Sebastian Vettel méritaient de gagner. Mercedes et Lewis Hamilton n'y peuvent rien bien sûr, mais nous ne pensons pas qu'ils auraient fait un scandale si les commissaires avaient opté pour l'indulgence. Ce genre de jugement tue la F1. Même feu Niki Lauda ne doit pas avoir apprécié cette 78e victoire de son ami Lewis Hamilton. A son époque, celle des chevaliers, Sebastian Vettel aurait triomphé et tout le monde ou presque l'aurait applaudi.