GP de Monaco: l'erreur inacceptable de Ferrari qui a ruiné la qualif de Charles Leclerc
Le Monégasque, meilleur temps des derniers essais libres, a regardé depuis son stand son équipier Sebastian Vettel l'éliminer en Q1. Erreur stratégique avouée par la Scuderia !
- Publié le 25-05-2019 à 19h34
- Mis à jour le 25-05-2019 à 19h40
Le Monégasque, meilleur temps des derniers essais libres, a regardé depuis son stand son équipier Sebastian Vettel l'éliminer en Q1. Erreur stratégique avouée par la Scuderia !
Chez lui à Monaco, c'est la nouvelle star, le nouveau prince, le nouvel ambassadeur de la Principauté. Charles est sur toutes les affiches. Même avec la princesse Charlène pour une opération sur la sécurité des piétons.
Depuis qu'il est passé chez Ferrari, la pression est devenue énorme. Lui gère plutôt bien. Même si certaines « mondanités » eut égard à son nouveau statut doivent le distraire. Pas sûr que devoir poser pour la photo avec le Prince Albert II et ses enfants venus lui rendre visite dans son stand vingt minutes avant la qualification l'ait aider à se concentrer. Il a dû ensuite offrir un cadeau, un rétroviseur Ferrari, qu'il a dédicacé pour son altesse sérénissime. Tout cela avec le sourire svp. Avant d'enfiler sa combinaison et son casque pour se plonger dans sa qualification.
Sûr que le prince lui a dit qu'il espérait le voir en pole. Un souhait légitime après avoir vu Charles signer le meilleur chrono des derniers essais libres devant les Mercedes.
Hélas, trois fois hélas, Charles n'a pas de suite signé un bon tour en Q1. Un chrono de 1.12.149, quasi une seconde moins vite que le 1.11.265 signé en essais libres. On s'attendait dès lors à ce qu'il remonte en piste pour une seconde tentative. Malgré le temps perdu lorsqu'il a été appelé à la pesée, il lui restait largement le temps suffisant pour repartir. « J'ai posé la question au team. J'ai demandé si je devais repartir. Mais on m'a répondu que c'était bon, » a déclaré le Monégasque qui espérait tant briller sur ses terres. « Je suis donc rentré au stand... »
Du côté de chez Ferrari, on était plus occupé avec Sebastian Vettel qui après avoir déjà tapé le rail à Sainte-Dévote lors des EL3, a remis cela à la Piscine en qualifications. L'Allemand n'avait plus qu'un tour pour se qualifier dans des ultimes minutes où, avec le dépôt de gommes neuves, tout le monde s'est mis à améliorer. Et la délivrance pour Sebastian Vettel se propulsant d'un coup en tête de liste de la Q1 a signifié la condamnation pour Charles Leclerc assistant bras croisés à son élimination, seizième et premier recalé pour 52 millièmes face à Nico Hulkenberg. Une sacrée douche froide pour les « Rouges » coupables d'un véritable amateurisme. Mais pourquoi donc avoir pris ce risque ? Comme à Bakou déjà, la Scuderia a pêché par excès de confiance et ruiné par cette mauvaise décision la qualification et donc le week-end de Charles Leclerc. Une erreur tactique inexplicable et difficilement acceptable. Furibard, extrêmement déçu de devoir passer une troisième fois à côté d'un tout bon résultat à cause de son équipe, le héros local, malin, s'est bien gardé de tout commentaire assassin. « L'équipe me doit des explications, » s'est-il contenté de déclarer avant de s'enfermer dans le motorhome Ferrari.
Vu les circonstances, Mattia Binotto, le directeur sportif de l'équipe, a convoqué la presse deux heures plus tard pour tenter de s'expliquer. La structure d'accueil était plus remplie que si Charles Leclerc avait signé la pole pour entendre les excuses du nouveau boss de Ferrari. « Ce n'est pas un bon jour pour nous, »a-t-il commencé. « Nous avons fait une erreur de jugement. On pensait que Charles était confortable. Normalement, on prévoit une marge de sécurité dans nos calculs. Mais ici, avec l'amélioration de la piste en fin de Q1 et le fait qu'à Monaco les pilotes améliorent toujours plus en augmentant la prise de risque, la marge était trop faible. »
Les deux facteurs étaient pourtant tout à fait prévisibles. « Dans notre position d'outsiders, comme on essaie de rattraper Mercedes, on doit prendre des risques. On espérait économiser ainsi un train de pneus neufs pour la Q2 et la Q3. Un pari perdu. C'est notre faute. On est désolé pour Charles... »
Ainsi que pour le Prince Albert II, les tifosi et tous les fans qui espéraient voir Leclerc tenir la dragée haute aux Mercedes. « On va affiner notre procédure, mais nos stratèges ne seront pas remis en cause, » a conclu Binotto. Vu la situation délicate dans laquelle se trouve Ferrari et l'occasion manquée, on peut pourtant appeler cela une faute grave...