Ferrari débarque à Bakou sous forte pression
Des évolutions avancées pour un tracé fétiche pour Leclerc, maudit pour Vettel.
- Publié le 25-04-2019 à 18h40
- Mis à jour le 25-04-2019 à 18h41
Des évolutions avancées pour un tracé fétiche pour Leclerc, maudit pour Vettel.
Avec deux petits podiums seulement pour les “Rouges” contre trois doublés pour les “Gris”, la Scuderia Ferrari connaît un début de saison pour le moins décevant.
Manque de compétitivité et de fiabilité de la SF90, mauvaises stratégies, consignes inutiles, nouvelles bévues de Sebastian Vettel, le team de Maranello a tout faux jusqu’ici. Seul point positif: la confirmation du grand talent de Charles Leclerc, la nouvelle star de l’écurie au “Cheval Cabré”. Mais un pur-sang bridé, soumis aux ordres lors des trois premières courses de la saison, même à Bahreïn où il aurait dû s’imposer haut la main.
“Même s’ils prétendent le contraire, Charles est toujours un numéro 2 pour Ferrari”, estime l’ex-pilote de F1 Sébastien Bourdais. “C’est dans leur culture de favoriser un pilote et cela ne changera pas.”
Heureusement, le Monégasque n’est pas aussi docile que Rubens Barrichello, Felipe Massa ou même Kimi Raikkonen ces dernières années. Il ne se laissera pas faire longtemps. Et même s’il a obéi à deux reprises aux tactiques d’équipe, il a clairement fait savoir après qu’il n’était pas forcément d’accord. Du coup, tout le monde critique et s’excite encore plus, surtout en Italie.
“Je ne suis pas sûr que Mattia Binotto, un bon technicien, ait les épaules assez larges pour gérer tout cela”, a déclaré l’ex-pilote maison Gerhard Berger. “Il a trop de responsabilités sur le dos. A l’époque de Schumi, il y avait le trio Todt-Brawn-Byrne. Chez Red Bull et Mercedes, ils sont aussi deux ou trois à la tête de l’équipe. Là, Binotto doit tout assumer seul. Il ferait mieux de se concentrer uniquement sur le développement de la voiture.”
Une SF90 qui sera dotée ce week-end des premières évolutions significatives depuis Melbourne. Prévues traditionnellement pour le premier GP européen à Barcelone, elles ont été avancées de deux semaines vu la situation, pour essayer de se rattraper et d’enrayer l’hégémonie allemande.
A Bakou, on le sait, tout est possible. En trois éditions, Ferrari n’a toutefois encore jamais réussi à s’imposer. La faute notamment à Sebastian Vettel qui y a commis deux grosses bourdes: en s’accrochant avec Lewis Hamilton derrière la voiture de sécurité puis en lui infligeant un coup de roue revanchard puni par la FIA en 2017. Puis en voulant trop vite récupérer son leadership à la relance alors qu’il avait la course en mains l’an dernier. Et cette année, les nerfs de l’Allemand seront encore mis à rude épreuve face à son nouvel équipier qui, lui, a justement brillé ici les deux dernières années.
En 2017, quelques jours à peine après le décès de son papa Hervé, Charles signait la pole et s’imposait en hommage à son père en GP2. Et douze mois plus tard, c’est ici qu’il marqua ses premiers points en F1 avec une fantastique 6e place aux commandes de sa modeste Sauber. "J’adore ce tracé vraiment unique, surtout la partie étroite”, confie Charles bien décidé à ne pas laisser le choix à Ferrari en signant la pole samedi et en prenant sa revanche sur Bahreïn pour signer sa première victoire en F1 dimanche. Il s’imposerait alors comme le sauveur de la Scuderia. Et ternirait encore un peu plus l’image de plus en plus pâlote d’un équipier égratigné cette semaine dans la “Gazetta dello Sport” par Max Verstappen : “Vettel est un bon pilote sinon il n’aurait pas remporté quatre titres, mais il n’est pas de la trempe de Senna, Schumacher, Hamilton ou Fangio. On l’a vu quand il s’est fait battre dès sa première année de collaboration par Daniel Ricciardo. Et aujourd’hui avec Charles Leclerc lui menant directement la vie dure.”
Il n’y a pas que la Scuderia qui est sous pression et a intérêt a vite redorer son blason...