Comment le plateau est devenu le plus jeune de l'histoire en F1

Tout évolue vite, surtout en F1. Les baquets y sont cher, tant au propre qu'au figuré. Mais le plateau tourne constamment, à une vitesse plus impressionnante qu'on ne pourrait le croire.

Pouvez vous imaginer que seuls quatre pilotes (Lewis Hamilton, Sebastian Vettel, Nico Hulkenberg et Robert Kubica) sur les 27 ayant roulé en GP en 2010 ont encore pris le départ à Melbourne dimanche dernier ?

Le renouvellement est constant : soixante pourcent de la grille a changé en cinq ans. Seuls les meilleurs, des têtes couronnées comme Kimi Raikkonen ou les plus argentés restent. C'est le cas cette année avec les fils ou protégés de milliardaires Sergio Pérez et Lance Stroll préférés à Esteban Ocon chez Racing Point. « Car l'argent apporté par le Mexicain Carlos Slim nous permettra de développer l'auto et de faire une plus grande différence que le talentueux français, » avoue-t-on chez Racing Point. Triste réalité.

On constate aussi cette année que le plateau est le plus jeune de l'histoire de la F1 avec une moyenne d'âge de 26 ans et demi. Kimi Raikkonen est de loin le plus ancien (39 ans) devant Robert Kubica et Lewis Hamilton tous les deux âgés de 34 ans. Aujourd'hui les jeunes débutent en monoplace à 14 ou 15 ans, plus à 18. Dès lors, la moitié des pilotes en F1 a 25 ans ou moins.

Cela pourrait vouloir dire qu'il y aura encore de moins en moins de places dans le futur car les jeunes talents, à l'instar des trois rookie britanniques de cette année (Lando Norris, George Russell et Alexander Albon) sont partis pour au moins dix ans s'ils sont bons.

Pourtant, vous pouvez encore être certain que dans cinq ans, 50% de la grille actuelle aura encore changé. Quels sont les prochains à devoir céder leur place ? Kimi Raikkonen dans deux ans, Robert Kubica hélas assez vite. Lewis Hamilton aura 39 ans en 2024. Sera-t-il toujours sur les podiums de F1 ou préfèrera-t-il défiler sur ceux de mode ? Romain Grosjean, Nico Hulkenberg, Carlos Sainz Jr, Sergio Pérez, Antonio Giovinazzi, Daniil Kvyat ou Alexander Albon seront-ils toujours là ? On peut en douter. Seuls les tous meilleurs réussissent à sauver leur peau et il faudra céder de la place aux nouveaux venus.

Qui seront les prochains élus endéans les trois ans ? A coup sûr Mick Schumacher. A coups de roubles sans doute le Russe Nikita Mazepin. A coup de pub peut-être Tatiana Calderon, la femme la plus proche de la F1. Red Bull devrait donner sa chance un jour ou l'autre à Dan Ticktum, sauf s'il se brûle les ailes au Japon comme il l'a fait cet hiver en F3 Asia. Le plateau n'est pas des plus relevés cette année en F2. Il y a plus de réels talents à nos yeux cette année en F3 internationale avec le jeune Danois Christian Lundgaard, l'Américain Logan Sargeant, le Chinois Yife Yé ou le Néo-Zélandais Liam Lawson, quatre « rookies » à suivre dans le futur dont trois ont déjà intégré une filière (Red Bull et Renault) qui leur permettra de gravir plus facilement les derniers échelons. Si les résultats suivent bien sûr...