Comment le GP de Monaco est devenu plus étroit que jamais
Tout se jouera en qualifications ou lors du départ. Sauf en cas de pluie...
- Publié le 22-05-2019 à 16h45
- Mis à jour le 22-05-2019 à 16h57
Tout se jouera en qualifications ou lors du départ. Sauf en cas de pluie...
La ville et le circuit sont encore ouverts ce mercredi après-midi à Monaco et les badauds, déjà nombreux, ont investi la piste. Malgré un ciel très sombre cachant bien le soleil, la Principauté brille de mille feux et la musique attire déjà le client du côté de la Rascasse, le bar au coeur du tracé de 3,3 km. C'est là que se retrouvent les chasseurs d'autographes, prêts à sauter sur le moindre pilote quittant le paddock pour rejoindre la pitlane. Les autre attendent du côté des portiques et de la structure flottante de Red Bull attirant toujours autant de vedettes et VIP en tous genres.
Il n'y a plus une place à quai dans le port où les yachts sont alignés comme des sardines dans une boîte. Mais l'huile solaire devrait rester dans les placards cette année pour des bimbos qui suivront la course sur grand écran ou sur leur portable. Pour celles que cela intéresse...
Les monoplaces défilent au contrôle technique à l'entrée de la pitlane, à quelques mètres de fans multipliant les photos.
Monaco est clairement l'endroit où les spectateurs sont les plus proches des pilotes et des voitures. Vendredi après-midi, la pitlane sera ouverte pour tous et ce sera la ruée vers l'or.
Heureusement, les équipes ont désormais de vrais stands pour travailler, plus petits certes que sur les autres GP. Mais rien à avoir avec l'époque de Niki Lauda dans toutes les mémoires. Et qui sera honoré dimanche sur la grille, à quelques minutes d'un GP qu'il a remporté deux fois.
En conférence de presse, tout le monde a naturellement eu un mot gentil pour l'Autrichien décédé avant-hier. Un grand pilote, mais aussi « quelqu'un de très direct. Il vous disait toujours ce qu'il pensait sans détour, même si parfois cela faisait mal, » raconte Valtteri Bottas. « Tout le monde connaît le grand pilote. Mais c'était aussi un chouette gars, avec beaucoup d'humour. Nos équipes étaient rivales, mais il n'a jamais dit un mot de travers sur moi. On s'échangeait pas mal de messages sur les réseaux sociaux. Il me faisait rire, » sourit un Daniel Ricciardo qui aura bien du mal avec Renault à rééditer son exploit de 2018 quand il s'était imposé alors que la boîte de vitesses de sa Red Bull déraillait.
Son ex-équipier Max Verstappen espère bien lui succéder. Cela fait trois ans qu'il est très rapide dans les rues de la Principauté, mais il a chaque fois commis des erreurs. L'an dernier, il était le plus rapide et le grand favori pour la pole mais il n'a pas pu participer aux essais suite à un stupide crash à la fin des essais libres 3. « J'ai mis longtemps à digérer cette faute, » avoue-t-il. L'heure de la revanche a sonné. Cette fois avec Honda. « Ce n'est pas vraiment un circuit de moteur. On devrait pouvoir viser le podium, je suis sûr. Mon objectif est la première marche. Attendons de voir ce qu'il se passe jeudi pour savoir si l'on est vraiment compétitifs. »
Même si ce n'est pas l'Ascension, les premiers essais libres auront, comme de coutume, lieu le jeudi ici. « Les essais sont très importants ici. Il faut monter en puissance, aller de plus en plus vite, se rapprocher des rails au fur et à mesure que le grip arrive, » poursuit Max Verstappen. « La qualification est primordiale ici. »
Car même si chaque année, Monaco gagne de la place sur la mer et semble s'élargir ou gagner même de la place en hauteur à l'image de la nouvelle structure dans le paddock au sommet de laquelle se font désormais les interviews télés (avec pour décor le port), le circuit semble de plus en plus étroit. «Les monoplaces sont nettement plus larges aujourd'hui qu'il y a huit ans lors de ma dernière apparition en F1, » sourit Robert Kubica ne se berçant guère d'illusions. « On a déjà des difficultés sur les autres circuits alors ici ce sera pire, » annonce le Polonais.
« Avec les F1 modernes, il est devenu quasi impossible de doubler à Monaco. Si quelqu'un roule au milieu de la piste, jamais vous ne pouvez passer, » estime Max Verstappen qui nous avait pourtant gratifié d'une belle remontée l'an dernier. Même s'il était resté vingt tours derrière la monoplace de Stoffel Vandoorne.
Jamais monté sur un podium ici mais déjà deux fois vainqueur cette année, Valtteri Bottas se montre prudent :«Mercedes n'a pas été bien ici ces trois dernières années. Je ne suis donc pas certains que l'on soit favoris. On verra demain. Le départ sera crucial et je dois améliorer des choses à ce niveau. »
Mais, la vedette ici, c'est bien sûr Charles Leclerc, très sollicité. « En dehors du GP, cela va. Il y a d'abord des pilotes nettement plus connus que moi résidant ici. On me laisse relativement tranquille. »
Ce pourrait être différent s'il réussit à s'imposer dimanche. Un Monégasque n'est plus monté sur le podium du GP depuis Louis Chiron en 1950... « Ce serait chouette oui, mais je ne sais pas si ma Ferrari me le permettra. A Barcelone, nous perdions surtout dans le troisième secteur, celui avec les virages les plus lents. Monaco est toutefois différent. Et puis l'on a bien travaillé lors des deux jours d'essais après le GP d'Espagne pour tenter de comprendre pourquoi on manque de compétitivité. J'espère que des solutions ont pu être apportées. En tout cas, je vais pousser un max, c'est sûr. »
Et la pluie, annoncée pour samedi après-midi, pourrait-elle être une alliée pour le Monégasque ? « La météo évolue très vite ici entre la mer et les montagnes. Monaco est déjà une loterie sur le sec. Alors je vous laisse imaginer ce que ce serait sur le mouillé. Mais c'est plutôt rare et moi je suis partant. Ce pourrait être excitant et provoquer quelques surprises... »