Comment Lando Norris a dépensé plus de deux millions d'euros pour battre Max Defourny en Eurocup FR2.0!

Le futur remplaçant de Stoffel Vandoorne est sur-entraîné et a toujours disposé du meilleur matériel.

Ce n'est pas une surprise. L'argent est le nerf de la guerre en sport automobile. Il permet souvent aux plus fortunés de gravir les échelons plus facilement, de se faire un nom, un palmarès. Quand des pilotes simplement doués font dix jours de tests avant un championnat, les fils de millionnaires achètent une voiture, un camion, un team et roulent trois fois plus durant l'hiver. Cela aide. Cela a toujours été ainsi nous direz vous? Sans doute. L'exemple de Lando Norris est flagrant.
On vous avait déjà raconté que dès ses débuts en karting, quand ses rivaux disputaient un championnat, il en faisait trois dans la même saison. Avec le meilleur team, RFM, à 200.000 euros l'année. Mais cela a pris de toutes autres proportions au moment de monter en monoplace.
Ainsi, pour être certain de coiffer la couronne en Eurocup FR2.0, un championnat remporté bien avant lui par Stoffel Vandoorne (mais avec des budgets raisonnables), la famille Norris a dépensé six ou sept fois le budget nécessaire de 350.000 euros. Comment? Le directeur sportif d'un team anglais nous explique: "En plus de disputer le championnat Toyota en Nouvelle-Zélande, le championnat F3 BRDC, quelques courses de F3 européenne et la FR2.0 NEC la même année, il nous a commandé un copieux programme de tests. Du jamais vu au niveau de la FR2.0. Il a demandé à effectuer 35 jours de tests privés. On devait louer la piste en exclusivité pour lui et il payait un pilote expérimenté comme référence sur une 2e voiture identique pour lui permettre de progresser plus vite et d'avoir des données. On se déplaçait donc sur les circuits avec trois voitures (une de réserve) pour Lando. Il a tellement roulé, il était tellement expérimenté, qu'il aurait remporté le championnat avec n'importe quel team."
Et il a refait cela en Formule 3 l'année d'après. "Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de kilomètres qu'il a déjà roulé. Peu de gens le savent, mais cette année, il a déjà effectué 12 jours de tests en privé avec une F1 dont six à Portimao. Et tout cela est payé par son papa millionnaire."Comme Lance Stroll avant lui qui ne serait jamais arrivé en F1 avec son seul talent.
En fait, dès la base, les dés sont pipés. Les responsables ont beau essayer de limiter les essais, vous ne pouvez pas tout contrôler. Et vous n'empêcherez jamais les plus riches de faire la différence en s'entraînant trois fois plus que les autres, en achetant les meilleurs ingénieurs, en signant avec les meilleurs teams et les meilleurs managers attirés par l'appât du gain et décidant à l'avance qui ils feront monter en F1.
Heureusement, il reste des exceptions, mais elles sont de plus en plus rares. Stoffel Vandoorne faisait partie de celles-ci. Charles Leclerc aussi même s'il est tout de même Monégasque et a vite été pris en charge par Nicolas Todt lui ayant permis de rouler souvent dans de bons contextes.Aujourd'hui, seules les filières, les constructeurs, peuvent encore permettre à des talents de monter sans trop d'argent. Mais même pour Mercedes, Renault ou Ferrari, il devient de plus en plus dur de faire le tri entre les vrais doués et les sur-entraînés, et de lutter contre les milliardaires à l'image d'un Lawrence Stroll pouvant se permettre d'acheter un team et de décider de débarquer un réel espoir comme Esteban Ocon, lequel pourrait sans doute faire trop d'ombre à son fiston. Soutenu par la firme à l'étoile, George Russel est leader du championnat F2, a plus gagné cette année que Norris (une seule victoire pour le pilote McLaren) mais n'est pas certain du tout d'arriver en F1. Injuste? Oui. Mais il n'y a pas qu'en F1 ou en sport auto que le monde est plein d'injustices et est gouverné par l'argent...