Alain Prost: "La domination de Mercedes est la faute du règlement"
État des lieux avec Alain Prost sur Spa, Ocon et la saison actuelle…
- Publié le 01-09-2019 à 11h02
- Mis à jour le 01-09-2019 à 11h03
État des lieux avec Alain Prost sur Spa, Ocon et la saison actuelle… Il était déjà là quand la F1 a visité pour la première fois Spa-Francorchamps avec sa version de sept kilomètres. Il avait remporté la course. Trente-six ans plus tard, Alain Prost est toujours présent dans le paddock des Grands Prix. Aujourd’hui, dans la force de l’âge et mordu de vélo, le quadruple champion du monde se réjouit de retrouver la piste ardennaise sur laquelle il s’est imposé à deux reprises. "On avait peur quand on attaquait le Raidillon et Blanchimont dans les années 80", se remémore le Professeur. "Aujourd’hui, les deux virages cruciaux du circuit ont été adoucis, mais ce n’est pas plus mal pour la sécurité. Cela n’empêche pas d’offrir des sensations terribles aux pilotes. Avec la combinaison de la recherche de la meilleure performance et des courses souvent animées si la pluie s’en mêle, cela donne un cocktail très grisant."
Le Stéphanois occupe depuis peu un rôle aussi stressant que celui de pilote : directeur non-exécutif de l’écurie Renault. Derrière ce nom pompeux, la légende du sport auto français conseille et apporte son expertise au losange. Un peu comme Niki Lauda de son vivant. Prost a d’ailleurs joué un rôle-clé dans le recrutement d’Esteban Ocon pour la saison à venir.
Un choix loin d’être évident pour les Jaunes avec un jeune Tricolore qui sera mis sous les projecteurs nationaux alors que les R.S.19 sont décevantes cette saison. Et pourraient encore l’être en 2020. "Choisir Esteban fut épineux", admet Prost. "Nous avions déjà un bon line-up avec Hülkenberg et Ricciardo. Mais Nico commençait à être blasé du manque de résultats et on devait apporter du sang neuf avec un jeune pouvant pousser Daniel dans ses derniers retranchements. Esteban est français, mais ce ne fut pas le critère n°1. Et si 2020 se passe à nouveau mal, cela ne sera pas si grave car nous avons un plan de carrière sur le moyen terme avec lui."
Troisième grand constructeur impliqué avec Mercedes et Ferrari, Renault mérite bien mieux qu’une sixième place au championnat au vu des moyens de sa politique. Pour Prost, le responsable empêchant le losange de revoir entièrement sa feuille de route est tout désigné : la FIA. "Je suis de la vieille école et je veux des courses animées sans pénalités à tout bout de champ. Nous ne pouvons blâmer Mercedes d’avoir bien pris le virage de l’hybride. S’ils continuent de dominer, c’est la faute du règlement qui n’offre pas de libertés pour corriger le tir. Nous devons composer avec moins de paramètres qu’avant pour progresser."
Et voir Renault gagner serait une belle revanche pour Prost après le fiasco de son écurie…