Eric Van de Poele aux 24 Heures du Mans : “Des survivants en 2001 avec Bentley"
- Publié le 12-06-2019 à 12h57
- Mis à jour le 12-06-2019 à 19h28
Eric Van de Poele se souvient de son plus beau résultat au Mans l’année où il devait rouler sur une Reynard LMP2. Ses premières 24H du Mans, Eric Van de Poele les a connues au bord du rail : "Mon papa était commissaire de piste", raconte-t-il. "J’étais gamin et je me souviens qu’à 3 h, la nuit, j’allais voir passer les bolides dans les Hunaudières."
Une célèbre ligne droite sur laquelle il a eu l’occasion de rouler plus tard onze fois en course. "Mes statistiques officielles recensent douze participations, mais en 1999 je n’ai pas pris le départ suite à mon accident aux essais avec la Nissan R391. En fait, je compte même 13 engagements car en 1995, j’ai pris part aux qualifications au volant d’une Courage. Mais nous avons été disqualifiés car nous avions été pesés en dessous du poids à cause du montage de freins carbone. Yves Courage devait faire appel pour nous permettre de rouler, mais il ne l’a jamais fait. Je me demande toujours pourquoi…"
En 2001 , année où il est monté sur le podium absolu, le dernier d’un Belge donc, Eric n’aurait jamais dû prendre le départ aux commandes d’une Bentley.
"J’avais participé aux pré-qualifications au volant de la Reynard LMP2 de Dick Barbour", se souvient notre interlocuteur. "Mais à l’issue de celles-ci, James Weaver a eu un souci avec Richard Lloyd, le responsable de l’engagement des Bentley. Andy Wallace et Butch Leitzinger contre lesquels je roulais à l’époque aux États-Unis ont proposé mon nom. Cela s’est fait en toute dernière minute car, à la base, Bentley espérait engager Jacques Villeneuve. Mais finalement, j’ai eu le volant."
Et dès son retour dans la Sarthe, la marque britannique est montée sur le podium. "C’était incroyable, quelle ambiance avec tous les supporters anglais. Sur le podium, on entendait plus hurler Bentley Bentley qu’Audi qui avait signé le doublé."
Eric se souvient de cette édition comme si c’était hier. "Des conditions épouvantables avec 20 h de pluie. L’horreur. En plus, notre essuie-glace ne touchait par le pare-brise entre 180 et 280 km/h. Ceux qui ont été au bout étaient des survivants car il y avait un piège à tous les virages. Je me souviens d’un crash dès le départ au bout des Hunaudières où une dizaine de voitures étaient parties en aquaplaning."
Depuis sa dernière apparition au volant d’une Ferrari en 2010, Tintin n’est plus retourné au Mans. "Cela me fait trop mal de ne pas rouler. J’ai tellement de beaux souvenirs là-bas, notamment avec la Ferrari belge en 1996 où nous avions décroché le record du tour. Je me rappelle aussi de la première victoire de Jacky Ickx en 1969. Un grand moment de ma jeunesse. Mais je suis toujours la course à la télé et je serai le premier supporter de Stoffel."
Recordman des victoires aux 24 H de Francorchamps, Eric VdP échangerait-il ses cinq succès spadois contre un au Mans ? "Ah, bonne question", s’exclame-t-il. "Non, j’en garderais au moins un si vous le permettez. Mais c’est vrai qu’après avoir roulé pour Peugeot, Bentley, Nissan et Ferrari, avec des usines et des autos pour gagner, j’ai toujours été triste de ne pas avoir inscrit cette grande classique à mon palmarès."