DH - Moteurs décerne ses Awards avec ses 22 spécialistes
- Publié le 19-12-2018 à 06h03
- Mis à jour le 19-12-2018 à 12h30
Exploit, déception, flop, buzz, injustice, espoir, team, gag, image, crash et surprise de l’année, selon nos 22 spécialistes. À la veille des RACB Awards, traditionnelle fête de clôture de la saison au Heysel, la rédaction automobile de La Dernière Heure - Les Sports distribue également ses prix. Pour la deuxième année, nos spécialistes moteurs, Olivier de Wilde et Martin Businaro, ont demandé à vingt de leurs collègues de retracer avec eux les grands moments de la saison écoulée à travers douze "Awards", d’abord cette semaine sur le plan national (donc réservé aux pilotes et événements belges), puis la semaine prochaine au niveau international. Outre le "Volant d’or" décerné au meilleur pilote de l’année (verdict sans surprise ce jeudi), on a demandé à chacun de désigner son exploit, son gag, son buzz, son flop, son team, son espoir, sa déception, son image, son crash, sa surprise et son injustice de l’année. Merci à la majorité des journalistes sportifs automobiles de notre pays d’avoir joué le jeu. Voici la première partie (la deuxième sera publiée ce jeudi) des résultats de notre mini-sondage.
L'exploit: les victoires de Neuville
En WRC, mais aussi à Ypres, Thierry Neuville et Nicolas Gilsoul se sont illustrés à de nombreuses reprises cette année, lors de leurs succès (trois en Suède, au Portugal et en Sardaigne au lieu de quatre en 2017), mais aussi lors de certaines de leurs défaites comme, par exemple, en Australie. Même s’il peut être considéré en même temps comme une déception, leur quatrième titre de vice-champions du monde n’en est pas moins un exploit. On n’oubliera pas non plus que nos ambassadeurs mondiaux ont enfin réussi à vaincre les Skoda lors du Rallye d’Ypres aux commandes de leur Hyundai R5. Mais il y eut également pas mal d’autres performances belges cette saison : le titre de vice-champion RX2 de Guillaume De Ridder, la victoire de Laurens Vanthoor en GT aux 24 H du Mans, le deuxième titre national de Kris Princen, dix-neuf ans après le premier, la victoire d’Adrian Fernémont à Spa, celle de Fred Vervisch à Macao, le retour réussi de Mike Den Tandt après quinze ans d’absence, la pole de Dries Vanthoor à Spa (avant sa disqualification pour une bêtise), la course de Stoffel Vandoorne au Grand Prix du Mexique de F1 ou encore la folle remontée du team M Racing Expérience lors des 24 H de karting de Francorchamps. Comme quoi, il peut y avoir des exploits belges à tous les niveaux.
La déception: le RACB NAtional Team
Heureusement que Denis Dupont a sauvé l’honneur. Si le Brabançon n’avait pas réalisé une fin de saison en trombe dans son audacieux programme en WTCR, 2018 aurait été une année à ranger au fond d’un tiroir pour le RACB National Team. Le bilan sportif ne fut pas à la hauteur des attentes des troupes de Geoffroy Theunis. Nouvelle recrue, Ulysse De Pauw ne ramène qu’une victoire à Spa, aidé, il est vrai, par la grille inversée et plusieurs faits de course, et la cinquième place en Championnat de France F4. Insuffisant pour un de nos meilleurs ex-représentants en karting. Ce fut pire pour Guillaume de Mévius. Au-delà des podiums de Landen et Saint-Vith, le rallyman a multiplié les sorties toutes plus spectaculaires les unes que les autres. Il n’y a donc pas de quoi rire du côté de la rue d’Arlon avec un dixième anniversaire synonyme d’année délicate, ce qui n’est pas passé inaperçu dans la presse spécialisée. Les malheurs de Stoffel Vandoorne, l’amateurisme de certains championnats nationaux (Allô, le Belcar ?), les errements de Kevin Abbring ou encore l’affaire d’État autour du circuit d’Arendonk, haut lieu du rallycross belge, figurent en bonne place dans le classement.
Le flop: TCR Benelux
Abandonné par Kronos après deux années d’investissements à pertes en Belgique, le TCR Benelux a été intégré au TCR Europe. Mais ce ne fut pas un succès puisqu’un seul de nos pilotes (Maxime Potty) y a marqué des points et même décroché le titre de vice-champion derrière Jean-Karl Vernay, le Français profitant du fait qu’il roulait sous une voiture "belge" (Audi WRT) pour décrocher la timbale. Parmi les autres bides de l’année, on recense la décevante saison de Stoffel en F1 (dépendant du piètre contexte dans lequel il devait se battre) et sa défaite 21-0 en qualifications face à Fernando Alonso, les frasques de Guillaume de Mevius cassant plus souvent sa voiture que la "baraque", le Spa Rally à Francorchamps, le BGDC pestiféré du RACB, la sécurité au Rallye du Condroz (l’accident mortel est toutefois plus dû à la fatalité) et le bon esprit Fun Cup qui a tendance à disparaître.
L'injustice: le manque de soutien aux jeunes
Hormis lors de son volant annuel dont le vainqueur est trop souvent connu à l’avance, le RACB n’entreprend presque rien pour soutenir les jeunes talents. Il y a des années qu’on réclame un soutien aux jeunes kartmen, comme WRT, dont les quatre membres de l’Académie 2015 (Gilles Magnus, Maxime Potty, Charles Weerts et Ugo de Wilde) sont passés avec succès en auto. En ajoutant Benjamin Lessennes, Ulysse De Pauw et Sébastien Bédoret, on constatera que la nouvelle génération en voiture est issue du karting mondial et européen. "Il est triste que la fédération ne gaspille pas un seul mot pour souligner le bon résultat d’un Belge n’étant pas du RNT", regrette un journaliste néerlandophone. Le soutien n’est ni financier, ni même moral. Un système de primes, de communiqués mensuels reprenant les exploits de nos "Diables" motorisés seraient pourtant facile à instaurer. L’exemple de Gilles Magnus, récent lauréat du volant TCR, est frappant. Il aura dû se présenter trois fois au "volant" pour que son talent saute enfin aux yeux du jury de spécialistes. Mais, pour être enfin récupéré par la fédération, il aura d’abord dû compter sur les soutiens de Franky Saeys (Formula Gilles), WRT (deux fois), les frères Thiers et les teams DVB, Comtoyou et enfin SRT. Merci à eux pour leur promotion des jeunes. L’éviction avant Ypres de Louis Louka, copilote de Guillaume de Mevius et membre du RNT, a également été considérée par certains comme une injustice. Il a servi de fusible, de bouc émissaire. Parmi les autres, on citera encore Milo Racing non conforme, mais champion Fun Cup pour "vice de procédure", la perte du WRX à Mettet, l’interdiction de rouler le dimanche sur la piste RACB de Malmédy, les problèmes techniques à répétition de Guillaume De Ridder, l’absence d’images des 24H de Spa sur la télé néerlandophone ou les tragiques disparitions du copilote Rik Vanlessen lors de l’accident du Condroz ou du multiple champion de slalom Erik Tastenoy, victime d’un accident de la route.
Le buzz: les Martin aux 25 H VW Fun Cup
On avait déjà connu les Van de Poele, les Dumas et les Ickx au départ du double tour d’horloge réservé aux Coccinelles de compétition. Cette année, ce fut une autre famille bien connue du sport automobile belge qui fut l’équipage avec un grand E des 25 Heures VW Fun Cup de Spa-Francorchamps. Totalisant sept victoires aux 24 H de Spa à eux quatre, Maxime, Jean-Michel, Philippe et Romain Martin ont défrayé la chronique au cours du premier semestre 2018. Non seulement, ils ne sont pas passés inaperçus au volant d’une Fun Cup DRM Motorsport aux couleurs de la légendaire Ford Capri Belga et de la BMW GT3 Rowe mais, en plus, ils ont terminé à une exceptionnelle huitième place finale sur plus de 110 équipages. "Cette huitième place est la conclusion d’une belle histoire où nous avons partagé notre amour pour la course automobile sur une même voiture", avait confié Maxime Martin. Voir cette belle aventure plébiscitée par le panel de journalistes paraît donc somme toute logique. Autre projet lors des 25 H, la présence d’une voiture Comtoyou aux couleurs des Schtroumpfs et confiée à un équipage à la moyenne d’âge de 16 ans arrive dans le tiercé de tête, tout comme la participation de Thierry Neuville au Rallye d’Ypres sur une Hyundai pour soutenir l’association Rode Neuzen. Le transfert du World RX de Mettet à Spa-Francorchamps, l’arrivée des VW Polo R5 en BRC ou encore la rumeur d’une participation de Tom Boonen aux 24 H de Spa ont également attiré l’attention.
L'espoir: Ugo de Wilde
Il avait déjà été plébiscité par les médias comme le meilleur espoir belge en 2017. Ugo de Wilde a conservé sa couronne pour la deuxième année d’affilée. Il faut reconnaître que le jeune Bruxellois sort d’une année exceptionnelle. Plus jeune vainqueur d’une course de Formule 4 à 15 ans et 2 mois, Ugo a été le grand animateur du championnat de France. Quatre victoires et la place de vice-champion derrière le redoutable brésilien Caio Collet sont venus conclure un très beau cru 2018. "Le rêve serait de pouvoir désormais accéder à la nouvelle F3-R qui va remplacer l’Eurocup Formula Renault. Je pense avoir démontré que je méritais d’évoluer plus haut", avait-il commenté après la finale du championnat. D’autres jeunes loups se sont également mis en évidence et leurs prestations n’ont pu être évitées. Dauphin d’Ugo de Wilde dans notre classement, Grégoire Munster prend l’argent en récompense de son titre de champion junior des rallyes belges. Suivent Sébastien Bedoret, digne protégé de Skoda Belgium, Gilles Magnus qui a fait briller le team SRT en GT4, le rallyman Gilles Pyck, vainqueur en JBRC au Condroz, et Kobe Pauwels, brillant représentant en karting international.
Nos 22 spécialistes:
Alvarez Guillaume (F1i) Boever Arnaud (L’Avenir) Bossuyt Jo (Het Laatste Nieuws) Bouchez Willy (Autosportwereld.be) Businaro Martin (La DH - Les Sports) Cappart Pierre (RTBF Radio) Cornelissen Marc (Belang van Limburg) Custers Joost (Autosportwereld.be) De Waseige Charles-E. (RTBF TV) De Wilde Olivier (La DH - Les Sports) Faure Eric (Belga) Jacquemotte Philippe (BX1 TV) Lahaye Christian (Paris Match) Lémeret Stéphane (Auto Trends) Margraff Katrin (BRF) Marique Vincent (Speed Magazine) Simon Herbert (Grenz Echo) Van Opstal Hugo (Speed Magazine) Van Vliet Pierre (F1i) Vermersch Gert (Het Nieuwsblad) Vigneron Gaëtan (RTBF TV) Wilmotte Thierry (Le Soir).