Amputé des deux jambes, Billy Monger continue d'impressionner le monde du sport automobile

Gravement blessé il y a un an et demi, le Britannique Billy Monger a signé son retour dans une monoplace cette année.

L.-P. E.
Amputé des deux jambes, Billy Monger continue d'impressionner le monde du sport automobile
©R.I.P. de Coster

Gravement blessé il y a un an et demi, le Britannique Billy Monger a signé son retour dans une monoplace cette année.

Le 16 avril 2017 lors d'une course de F4 sur le circuit de Donington en Angleterre, la carrière de Billy Monger basculait. Considéré comme un grand talent, le pilote de dix-sept ans percutait à près de 200 km/h une monoplace à l'arrêt qu'il n'avait pas vue, ayant a vue cachée par deux pilotes en bagarre devant lui.

La violence du choc provoquait de graves blessures. "Au début je ne sentais aucune douleur avec l'adrénaline", se souvient l'Anglais. "Après j'ai paniqué mais la présence de ma sœur a aidé. C'était rassurant d'entendre une voix familière au milieu de celles d'étrangers qui me regardaient horrifiés car ils savaient que c'était grave." Il allait ensuite être amputé de la partie basse de ses deux jambes.

Tony Westbrook, le chirurgien qui s'est occupé de Billy, a avoué à la BBC que le jeune homme était conscient de la gravité de ses blessures, alors que l'une des infirmières a salué le comportement du patient qui "a rendu les choses beaucoup plus simples" dans la mesure où il voulait "retirer le positif" de cette expérience comme il le confiera lui-même par la suite.

Le monde du sport automobile se mobilisait dans le même temps. Sur l'initiative de son compatriote Jenson Button, une levée de fonds était organisée dans le but de payer les nombreux soins nécessaires à la rééducation de l'infortuné. Un demi-million de livres avait été récolté en seulement 24 heures.

Neuf mois après l'accident qui a fait basculer sa vie, le jeune homme, définitivement mordu de sport moteurs, réussissait à convaincre la FIA de le laisser piloter de nouveau car l'instance dirigeant le sport automobile n'autorisait jadis pas les personnes infirmes à piloter une monoplace. "Je ne me considère pas comme une personne handicapée", se défend celui qui a Lewis Hamilton pour idole. Il a d'ailleurs eu l'occasion de le rencontrer sur circuit, forçant l'admiration du quintuple champion du monde de Formule 1.

Grâce à l'aide de Carlin Motorsport, une écurie qui lui a créé des commandes spéciales pour les mains, comprenant donc également l'accélérateur et le frein, et après des entraînements intensifs du haut du corps, Billy remonte derrière le volant d'une monoplace. Une F3 plus précisément, soit la catégorie supérieure à celle dans laquelle il a subi son accident. "Cette voiture était plus puissante que n'importe quelle voiture que j'avais conduite auparavant." Et il impressionne car après avoir battu les temps sur simulateur, c'est sur circuit qu'il affole les chronomètres.

Il y a deux mois, celui qui a désormais 19 ans signait même la pole position sur le circuit de... Donington, confirmant son talent et son goût pour le pilotage. "Quand j'avais remis le casque, je pouvais sentir le sourire sur mon visage."

Cette année, il a terminé sixième du championnat de F3 britannique, avec deux poles, trois meilleurs tours en course et quatre podiums.

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