Vukovic avant d'affronter la France: "J'espère qu'ils nous sous-estimerons. C'est notre plus grande chance"
Danny Vukovic, gardien du Racing Genk et de l’équipe nationale australienne, s’attend à une Coupe du Monde difficile pour les Socceroos.
- Publié le 15-06-2018 à 18h06
- Mis à jour le 15-06-2018 à 18h16
Danny Vukovic, gardien du Racing Genk et de l’équipe nationale australienne, s’attend à une Coupe du Monde difficile pour les Socceroos. L’Australie n’a jamais fait mieux qu’un huitième de finale en Coupe du Monde et pourtant l’équipe tout droit venue de down under fait office d’épouvantail, de nation dont on ne connaît jamais le niveau réel.
Danny Vukovic, remplaçant de Mathew Ryan (ex-Bruges et Genk) chez les Socceroos, espère créer la surprise dans un groupe avec la France, le Danemark et le Pérou.
Quels sont vos atouts pour tenter de renverser ces nations ?
"Nous avons des joueurs qui évoluent dans les meilleurs championnats au monde et nous avons été solides en Coupe des Confédérations. Nous sommes dans la position d’underdogs pour les trois matches de groupe. C’est comme cela que nous sommes les plus forts."
Qualitativement parlant, vous n’avez pas les mêmes atouts…
"Nous avons de bons joueurs mais surtout un énorme fighting spirit . Nous sommes très soudés et parfois, cela fait la différence. Plus que le talent."
Vous formez donc un vrai bloc ?
"La mentalité est excellente. Nous jouons très bien ensemble. Ne vous y méprenez pas, on a du football dans les pieds."
Espérez-vous tenir le coup face à la France ?
"On va bien analyser cette équipe même si on en connaît tous les joueurs. Il y a tellement de talent dans ce groupe que la France pourrait aligner trois équipes A qui auraient leur place en Coupe du Monde. C’est l’opportunité d’une vie pour nous et nous allons nous arracher. Notre unique espoir est qu’ils nous sous-estiment. C’est notre plus grande chance. Si tu penses que cela va être facile, c’est souvent là que tu te fais avoir."
Quels sont vos objectifs ?
"Passer les poules. Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas battre le Pérou ou le Danemark."
Vous êtes très ambitieux malgré des qualifications difficiles. Vous avez dû passer par les barrages pour arriver en Russie…
"Les qualifications ont été très longues et obtenir notre billet pour la Russie a été un énorme soulagement. Personne n’a voyagé autant que nous depuis deux ans (NdlR : près de 240.000 km au compteur sans compter le déplacement depuis l’Europe) . Ce barrage face au Honduras a été très chaud. C’était très hostile là-bas. Nous avons été chercher un bon nul avant de finir le boulot à la maison."
Pouvez-vous nous décrire l’ambiance en Australie durant une Coupe du Monde ?
"En 2006, c’était la folie. Nous n’avions plus atteint la phase finale depuis 30 ans. Les gens sont devenus dingues. Pour cette édition, je m’attends à de l’ambiance mais moins qu’il y a 12 ans. Après, tout dépendra de nos résultats. Si nous sommes bien lors des premières rencontres, ça va monter en puissance."
"Je suis plus reconnu à Genk qu’à Sydney"
Sélectionné en 2012,Danny Vukovic a missept ans à retrouverla sélection nationale
C’est ce qu’on appelle revenir au bon moment.
Danny Vukovic avait quitté le radar de l’équipe nationale australienne durant sept longues années avant de revenir et d’être sélectionné pour la Coupe du Monde.
"J’étais en équipe nationale il y a sept ans. Et j’ai mis sept ans pour y revenir."
Vous aviez été sélectionné bien avant…
"Mon premier camp date de 2006. J’étais tout jeune. Et vous savez de quand date ma première cape ? De mars dernier. J’ai mis 12 ans pour jouer un match."
C’était face à la Colombie. Racontez-nous comment cela s’est déroulé !
"J’ai pu jouer 45 minutes et j’ai effectué mon premier arrêt face à James Rodriguez. J’ai bien fait le boulot. C’était le jour de mes 33 ans et ma famille m’a fait la surprise de venir me supporter. C’était un superbe cadeau d’anniversaire."
Vous espérez jouer en Russie ?
"Rien n’est défini mais dans la logique des choses, Mathew Ryan sera le numéro 1. Il a fait les qualifications et a été très bon en Premier League au long de la saison. J’ai envie de jouer et je me tiendrai prêt. Je serai là pour soutenir l’équipe si je ne suis pas sur le terrain."
Avez-vous paniqué avant d’entendre votre nom dans la sélection ?
"Je le sentais bien mais j’étais anxieux. On ne sait jamais."
Êtes-vous célèbre en Australie ?
"J’ai eu une carrière raisonnable dans le championnat local. L’an passé, j’ai réalisé une saison de dingue. J’ai été élu meilleur gardien et je n’ai encaissé que 13 buts sur tout l’exercice. Ce titre de champion était un moment spécial pour Sydney."
Vous reconnaît-on en rue ?
"Pas trop. Le football n’est pas le sport numéro 1 au pays. Il y a le football australien, le rugby, etc. On me reconnaît bien plus à Genk. Si je me rends dans un café du coin, les gens s’arrêtent pour prendre une photo avec moi."
Il murmure à l’oreille des mouettes
Danny Vukovic s’est taillé une belle réputation en Australie. Grâce à ses performances mais pas uniquement. Lors d’une finale de Coupe nationale, il a fait un énorme buzz.
"Il y a un stade à Melbourne dans lequel il y a toujours des mouettes. Elles sont vraiment nombreuses et volent tout près de la pelouse. Un de mes défenseurs fait une passe et heurte l’une d’entre elles. J’ai demandé à l’arbitre de stopper le match. Je l’ai attrapée et amenée sur le côté. Les images ont fait le tour du pays car l’oiseau s’est rapidement envolé. Les gens m’appelaient le Seagull Whisperer (NdlR : celui qui murmure à l’oreille des mouettes)."