Vela, concurrent d'Ibrahimovic et de Rooney: "Je peux être l'un des meilleurs de la MLS !"
Après avoir manqué son passage en Europe, Vela revit en Major League Soccer, du côté du Los Angeles Football Club.
- Publié le 02-04-2019 à 18h19
- Mis à jour le 07-06-2019 à 17h37
La Major League Soccer ne se résume pas qu'à Zlatan Ibrahimovic ou Wayne Rooney. Carlos Vela (LAFC) pourrait bien leur damer le pion pour le titre honorifique de Most Valuable Player (MVP).
Le Mexicain de 30 ans crache le feu en ce début de saison: en cinq matchs, il a inscrit cinq buts tout en distribuant trois assists. Au niveau des statistiques, difficile de faire mieux. Il faut dire que Carlos Vela a trouvé un cadre épanouissant en débarquant à l'été 2017 au Los Angeles Football Club, avec l'étiquette de Designated Player, soit un joueur au salaire dépassant les standards de la Ligue nord-américaine. Mais la carrière de l'attaquant d'1,78m est loin d'épouser les courbes d'un fleuve tranquille.
Carlos Vela, c'est une histoire comme on pourrait en raconter tant d'autres: celle d'une promesse du football mondial qui tarde à confirmer tout le bien que l'on pouvait penser de lui. Véritable pépite mexicaine, il remporte la Coupe du Monde des moins de 17 ans en 2005, alors qu'il n'a pas encore joué une minute avec l'équipe première des Chivas de Guadalajara. Sa performance, qui lui permet de devenir meilleur buteur de la compétition, aiguise l'appétit des clubs européens. Arsenal trouve les mots justes et le fait signer. Il est prêté dans la foulée à Salamanque et Osasuna Pampelune, en raison de la restriction d'âge pour les joueurs extra-communautaires qui ne lui permet pas encore d'évoluer en Premier League. "Il a dépassé nos attentes", explique Javi Lopez, alors manager de Salamanque. "Il avait un énorme don; il avait beaucoup de confiance en lui. Il savait qu'il avait des armes pour le football. Je lui disais toujours qu'il pourrait jouer dans n'importe quel club de première division en Europe. Mais ce n'est pas qu'une question de talent, il s'agit aussi de force mentale et de désir d'y parvenir."
Il revient en 2008 à Arsenal mais malgré quelques coups d'éclat qui laissent deviner son potentiel, Vela ne confirme pas. Il ne s'y épanouit pas. "Il est naturellement doué, rapide, dispose d'une belle technique", assurait le technicien français des Gunners, Arsène Wenger. "Maintenant, il faut qu'il ajoute de la combativité à son jeu, de celle qui fait la différence. Ce sera rapidement un attaquant de classe mondiale s'il y parvient..."
Il a simulé une gastro pour voir le concert de Chris Brown
Vela n'applique toutefois pas ce que Wenger veut de lui, donnant l'impression que lui-même ne veut pas exploiter pleinement son potentiel. Il est donc en manque de temps de jeu et part en 2011 à West Bromwich Albion. La saison d'après, il est prêté à la Real Sociedad où il peut enfin s'affirmer en tant que titulaire (12 buts en 37 matchs) et où il devient ami avec Antoine Griezmann. Spécialiste de la relance de jeunes joueurs (on pense ainsi à Adnan Januzaj), la Sociedad acquiert définitivement ses services après ce prêt. En cinq ans, il inscrira ainsi la bagatelle de 61 buts en 213 rencontres. Il est même élu joueur de l'année du club pour les saisons 2011-2012 et 2013-2014.
Mais Vela ne se fera pas remarquer que sur les pelouses à la Sociedad. En 2016, il prétexte une gastro-entérite l'ayant obligé à rester à la maison pour sécher un entraînement. Petit problème à l'heure des smartphones et des réseaux sociaux: il a été vu dans une boîte la veille, au concert de Chris Brown. Et il y a des preuves à l'appui. Oups. "Cela n'a pas été bien pris dans le vestiaire et nous le lui avons dit", exprimait à l'époque Xabi Prieto, son équipier. "Il a exprimé des regrets d'avoir fait cela et s'il pouvait retourner en arrière, il ne ferait plus la même chose."
Vela a donc fait amende honorable et il en a justement reçue une quelques jours après l'incident: 100.000 euros. Si les excuses ont été acceptées, force est de constater que par après, son rendement était moins bon. Comme si le concert de Chris Brown signifiait le début de la fin de son histoire dans le Pays Basque. L'offre du Los Angeles Football Club, à l'été 2017, était donc irrésistible. Celui lui permet de se rapprocher de sa famille, d'oublier ses ennuis musicaux et d'empocher au passage un joli chèque: près de 6,3 millions de dollars la saison, ce qui en fait l'un des joueurs les mieux rémunérés de la Ligue. Même si certains au Mexique critiquent son choix d'aller en MLS, Vela n'en a cure: "Chacun peut penser ce qu'il veut mais c'est ma carrière, mon choix et je suis heureux de l'avoir pris."
Il joue pour Magic Johnson, Will Ferrell ou encore Vincent Tan
Carlos Vela revit en tout cas en Major League Soccer. Pour sa première saison, il inscrit 14 goals tout en offrant 13 passes décisives à ses équipiers. L'espace qu'il parvient à trouver, les frappes qu'il décoche, ses dribbles, ses courses et son jusqu'au-boutisme charment ses supporters mais aussi ses équipiers, dont un certain Laurent Ciman. En 2018, la franchise californienne se qualifiera pour les playoffs mais échouera au premier tour de ceux-ci. Les leçons ont visiblement été apprises par le club de la légende du basket-ball Magic Johnson, de l'acteur Will Ferrell ou encore de Vincent Tan, le propriétaire de Courtrai. Les transferts ont été bien étudiés et le club semble bien armé pour, si pas jouer le titre, au moins jouer les trouble-fête et permettre, accessoirement, à Vela de briller sur tous les terrains. Ce week-end, il a ainsi inscrit un triplé et distribué un assist face aux San Jose Earthquakes, empochant ainsi son deuxième titre de meilleur joueur du week-end en MLS. “Quand j'étais en Espagne, il y avait Messi et Ronaldo: impossible donc d'être le meilleur", sourit Vela. "Mais ici, je pense que je suis à un bon niveau. Et je sais que je peux être l'un des meilleurs du championnat !"
Le Los Angeles Football Club ne demande que cela. L'affrontement avec le DC United de Wayne Rooney ce week-end promet en tout cas des étincelles...