Uruguay, classé secret défense
Pourquoi la Celeste excelle dans l’art de ne pas prendre de but.
- Publié le 06-07-2018 à 14h07
- Mis à jour le 06-07-2018 à 14h08
Pourquoi la Celeste excelle dans l’art de ne pas prendre de but. Que Louis Schaub ait trouvé en Pepe un successeur n’a pas enrayé la marche de l’Uruguay, qui fonctionne à la traction arrière.
Entre ce but de l’Autrichien, inscrit le 14 novembre dernier et celui du Portugais inscrit en 8es, les filets de la Celeste sont restés inviolés durant 598 minutes, soit quasi 10 heures… La statistique résume assez fidèlement ce savoir-faire défensif, qui trouve son origine devant, comme l’a souligné la dernière victime en date des Uruguayens Bernardo Silva.
"Certains attaquants ne défendent pas autant qu’ils attaquent mais ces gars-là travaillent tellement pour l’équipe, ils posent tellement de problèmes", avait souligné le Portugais en pensant à Edinson Cavani et Luis Suarez.
En MATIÈRE de travail de harcèlement, difficile de trouver plus enquiquinant que ce duo, qui sera amputé du Parisien, mais qui trouvera en Stuani un autre gros travailleur. Habité par ce même état d’esprit défini ainsi par Cavani : "Notre manière de prendre du plaisir est de tout donner sur le terrain."
Cette déclaration d’intention se retrouve dans la philosophie d’Oscar Tabarez. En poste depuis 2006, le technicien a toujours navigué à contre-courant de la mode la possession à outrance. Ce qu’il a résumé ainsi après la qualification pour les quarts.
"Il y a très souvent cette perception qui fait croire que la possession débouche sur des occasions de but. J’ai travaillé en Italie et en Italie, il n’y a pas ce culte de la possession. En Afrique du Sud en 2010, nous avons atteint les demi-finales mais sur tout le tournoi, il n’y a que l’Afrique du Sud qui avait moins le ballon que nous", a-t-il expliqué, quand son équipe pousse le vice jusqu’à avoir aussi peu la balle qu’il y a 8 ans (voir chiffre). "Mais même quand vous n’avez pas beaucoup le ballon, vous pouvez faire mal à votre adversaire de différentes manières. Mais vous devez être très fort en défense et avoir de grosses qualités individuelles et un savoir-faire défensif."
Deux vertus portées par Diego Godin et José Maria Gimenez qui, selon leur coéquipier Cristian Rodriguez, forment "la meilleure charnière centrale du monde".
Plus objectif, Rio Ferdinand n’est pas loin de penser la même chose. "Ils évoluent en club ensemble et se connaissent par cœur. Vous avez un joueur plus expérimenté (Godin, 32 ans) et un autre plus jeune (Gimenez, 23 ans). Ce sont des compétiteurs, agressifs, costauds, qui se soutiennent", a décrit sur la BBC l’ancien international anglais. "Et surtout, ils jouent ensemble."
Depuis 2015 en sélection et depuis 2014 en club. Preuve que finalement, il n’y a pas vraiment de secrets.