Un jour, un Diable: Koen Casteels, à l’ombre de Courtois
Annoncé plus prometteur que le Madrilène, Koen Casteels n’a pas connu la même réussite.
- Publié le 31-05-2014 à 22h25
- Mis à jour le 01-06-2014 à 13h36
Annoncé plus prometteur que le Madrilène, Koen Casteels n’a pas connu la même réussite. Cela aurait pu être lui. Cela aurait même dû être lui. Le faisceau d’indices convergeait dès ses plus jeunes années : Koen Casteels incarnait le futur au poste de gardien de but.
À Genk, nombreux sont ceux qui le considéraient comme la plus belle promesse de la formation limbourgeoise. Orfèvre en la matière, Guy Martens en convenait, son potentiel était à l’époque supérieur à celui de Thibaut Courtois plus jeune de six semaines.
Sauf qu’aujourd’hui, Courtois est un numéro 1 indiscutable et indiscuté, parti pour marquer son temps et qui présente un palmarès hors du commun pour un gardien de son âge là où celui de Casteels est encore vierge. Comme si la bonne étoile qui escorte le portier de l’Atletico délaissait son ancien coéquipier.
La saison qui s’écoule est d’ailleurs un symbole de ce décalage : quand Courtois brille sur la scène européenne, Casteels se blesse et se retrouve lancer dans une drôle de course contre la montre.
À quoi tient un destin ?
À une somme de détails. À des questions de circonstances. Flash-back.
Nous sommes en 2010, Genk affronte l’Inter Turku en Ligue Europa. Frankie Vercauteren se retrouve démuni au poste de gardien en raison des soucis de qualification de Laszlo Köteles et doit trancher entre Courtois et Casteels.
Il opte pour le premier pour qui les choses s’accélèrent là où elles restent figées pour le second.
"À l’époque, l’entraîneur a décidé de le faire jouer. Je n’ai pas de reproche à lui faire ni à me faire. J’avais tout donné. Mais c’était la décision de l’entraîneur et Thibaut a saisi sa chance", nous avait-il confié l’an passé lors d’une visite à Hoffenheim.
Ironie du sort, c’est dans ce club que Courtois aurait dû jouer en 2010. L’affaire se serait faite s’il n’avait pas raté sa rhéto et, un an plus tard, Koen Casteels s’est engagé en faveur du club allemand. Trois jours plus tard, Courtois forçait lui aussi son transfert vers Chelsea, ce qui aurait pu ouvrir certaines perspectives à Casteels dans le Limbourg.
"Sauf que je savais que je n’allais pas avoir ma chance. Ils me l’ont tout de suite dit, si Thibaut devait partir, alors il recruterait un nouveau numéro 1. Je le savais. Je ne sais pas trop pourquoi et il fallait que je cherche autre chose. Il ne fallait pas que j’attende sur Thibaut."
Casteels ne l’a jamais fait. Comme il n’a jamais été jaloux de la réussite folle du numéro 1 des Diables. Question de mentalité.
"Oui, au début, il me surprenait. Plus maintenant. En plus d’être un super gardien, c’est quelqu’un de très bien."
Cette discrétion et cette retenue unissent les deux hommes qui, en dehors du terrain, cultivent les points communs. L’un comme l’autre ont appris très vite l’allemand et l’espagnol qu’ils ont maîtrisé au bout de six mois.
Mais une fois encore, le parallèle s’arrête au terrain. Pour une question de talent, peut-être, mais pour une question de conjoncture.
Là où Courtois a fait de "l’essayer, c’est l’adopter" un des gimmick de sa carrière, Casteels n’est pas toujours servi par les circonstances.
D’abord doublure à son arrivée en Allemagne, il a assuré des interims intéressants, s’est vu renvoyé sur le banc "pour ne pas que je sois cramé dans une équipe qui ne tournait pas forcément bien", nous avait-il confié lors de sa première saison qu’il a terminé dans la peau du numéro 1, ce qui l’avait empêché d’effectuer la tournée aux états Unis avec les Diables Rouges l’an passé, Hoffenheim devant jouer les barrages.
Comme si le destin s’amusait à lui mettre des bâtons dans les roues. Cette saison encore, Casteels a vu son statut battu en brèche et l’arrivée d’Oliver Baumann à Hoffenheim n’augure rien de bon. Comme pour rappeler que là où Courtois fait l’unanimité, lui doit se battre dans son ombre pour exister.
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