"Un combat de frustrés"
- Publié le 26-06-2018 à 05h09
Linard n’a pas démissionné malgré la tentative de putsch des amateurs flamands Peu après le début de la Coupe du Monde, Linard s’est retrouvé dans l’œil du cyclone à la Fédération. À l’initiative de onze clubs amateurs flamands, une majorité de 62 % de l’Assemblée générale avait voté contre la dérogation accordée à Linard pour qu’il reste en poste jusqu’en 2019 alors qu’il est âgé de 75 ans, l’âge limite. Linard a refusé de jeter l’éponge.
Pour la première fois, il s’exprime à ce sujet. "C’est un combat d’arrière-garde de frustrés. J’insiste sur le fait que je n’étais pas demandeur pour rester président ! Mais deux responsables commerciaux sont partis, plus le CEO. 14 membres sur 22 du Comité exécutif ont demandé à ce que je continue comme président. Il y en a qui n’ont pas accepté. Je pense qu’il y en a un qui espérait prendre ma place. Je ne vais pas citer son nom… Il suffit de lire dans les journaux flamands que ‘les Limbourgeois m’ont fait vaciller…’"
Entre-temps, le calme est revenu. Et Linard était même dans l’avion avec ses adversaires. "Ils m’ont serré la main comme si de rien n’était. Ils disent que leur acte n’était pas dirigé contre ma personne. C’est difficile à croire."
Les anti-Linard étaient représentés par l’avocat Geert Lambeets, beau-frère de Marc Wilmots. S’agissait-il d’une revanche de Wilmots sur sa personne, vu ses critiques dans les médias ? Linard : "Je n’ai pas pensé à cela. Je m’en fous que ce soit son beau-frère. Il a fait son métier. Ils l’ont payé pour faire cela. Ils étaient en tout cas bien préparés. Ce n’était pas mon cas; je venais d’un congrès de la FIFA."
Linard n’a pas songé à démissionner, mais la tentative de putsch ne lui a pas fait plaisir. "Cela a donné une mauvaise image de la Fédération. L’Union belge a un budget de 50 millions, ce n’est pas rien. Il faut moderniser et professionnaliser. Mais tant que j’ai des poids lourds attachés aux pieds, ce sera difficile d’avancer. Je n’admets pas qu’on n’ait pas travaillé en collégialité. Dans une société normale, c’est impensable."
Malgré son âge, Linard travaille encore comme un fou. "Je fais au moins quatre fois 240 kilomètres entre Momignies et Bruxelles en aller et retour par semaine. Le mercredi et le week-end, je travaille de chez moi, pour faire le point. Et mes cours de néerlandais ? Quand on m’a demandé de combiner le poste de CEO avec celui de président, j’ai arrêté. Je n’avais plus le temps. J’ai une vie de famille, aussi…"