Suspense inédit en Bundesliga: les forces et faiblesses des 3 candidats au titre
La Bundesliga reprend ce vendredi soir. Avec un suspense inédit dans la course au titre que se disputent Dortmund, le Bayern et, dans une moindre mesure, Mönchengladbach. États des lieux.
- Publié le 18-01-2019 à 16h12
- Mis à jour le 18-01-2019 à 16h14
La Bundesliga reprend ce vendredi soir. Avec un suspense inédit dans la course au titre que se disputent Dortmund, le Bayern et, dans une moindre mesure, Mönchengladbach. États des lieux. Dortmund en force (1er, 42 pts)
Avance, collectif et individualités : le Borussia regorge d’atouts. Dans toute l’histoire de la Bundesliga, 69 % des champions d’automne sont devenus champions tout court une fois le printemps venu. Ce qui place Dortmund en pole position.
Les forces
Dortmund a été porté par des individualités de premier ordre. Offensivement, les hommes de Lucien Favre qui ont marqué 44 fois carburent à 2,6 buts par match. La menace s’écrit au pluriel avec Marco Reus, le joueur le plus décisif de Bundesliga, qui réalise sa saison la plus aboutie (11 buts et 8 passes décisives), Jadon Sancho, Christian Pulisic ou encore Paco Alcacer.
Des individualités de premier ordre qui se retrouve à tous les étages, à commencer dans les buts avec Roman Bürki, meilleur gardien de Bundesliga lors des matchs aller ou encore Axel Witsel.
Tout ce petit monde opère dans un effectif riche. Quantitativement comme qualitativement. Les remplaçants du latéral gauche Marcel Schmelzer au milieu Raphael Guerreiro en passant par Julian Weigl ou Mahmoud Dahoud… seraient titulaires partout ailleurs en Allemagne ou presque.
Autre atout : la présence sur le banc de Lucien Favre. Jamais le Suisse n’avait dirigé une formation avec de telles ressources. Sa philosophie de jeu séduit, son style aussi. Et son coaching est souvent très bon, son utilisation d’Alcacer en est le meilleur exemple. Ultime point, le Signal Iduna Park. L’ambiance y régnant dans le sillage du mur jaune est un précieux adjuvant à domicile, le Bayern qui y a mené à deux reprises peut en témoigner…
Les faiblesses
Au final, l’absence de Manuel Akanji ne devrait pas excéder deux mois alors que les premiers éléments faisaient craindre une fin de saison anticipée pour le défenseur. Mais le Suisse, patron de la défense, va manquer. D’autant que des blessures ont handicapé ces derniers temps son compère Abdou Diallo et les alternatives Dan-Axel Zagadou ou Omer Töprak. Résultat: Julian Weigl, milieu de formation, s’est retrouvé à dépanner en charnière centrale…
La pression du titre va se faire aussi de plus en plus intense, vu l’attente qui dure depuis 2012. Lukas Piszczek et Marcel Schmelzer, les latéraux remplaçants, sont les ultimes survivants de ce sacre. Et dans le reste de l’effectif, Axel Witsel et Mario Götze sont les seuls à avoir joué un rôle clef dans la course à un titre de champion. Cette gestion des émotions sera l’une des clefs vu la jeunesse de l’effectif.
Reste aussi le calendrier, plus compliqué. Si le Bayern lance sa phase retour à Hoffenheim, le Borussia la débute à Leipzig, un déplacement encore plus périlleux. Les partenaires de Witsel devront aussi se rendre à Munich et à Mönchengladbach. Le tout en gérant en parallèle la Ligue des champions où leurs ambitions contre Tottenham ont grimpé en flèche…
Le Bayern n’a pas abdiqué (2e, 36 pts)
Les Munichois croient en un septième titre consécutif.
Tout un club reste persuadé qu’il peut encore terminer champion.
Les forces
Quand, à Dortmund, évoquer le titre serait presque tabou, en parler est une habitude de la maison au Bayern où la culture de la gagne est profondément ancrée. Niklas Süle l’a prouvé en affirmant : "Nous serons champions." Cette habitude est partagée par un effectif expérimenté qui tranche avec la jeunesse de Dortmund.
Peu épargné par les pépins physiques qui ont touché à des degrés divers James Rodriguez, Corentin Tolisso, Serge Gnabry, Kingsley Coman, Arjen Robben ou encore Franck Ribéry, le Bayern voit son infirmerie se vider et James est proche d’un retour.
Autant d’atouts individuels supplémentaires avec une abondance de biens offensifs où le jeune Alphonso Davies a fait forte impression lors du stage hivernal, en plus de Robert Lewandowski, Sandro Wagner ou encore Thomas Müller. Alors qu’au milieu Leon Goretzka, Joshua Kimmich ou Thiago Alcantara apportent aussi de vraies garanties.
La fin d’année civile en boulet de canon avec cinq victoires sur les cinq dernières journées accrédite aussi la thèse d’une montée en puissance. Niko Kovac donne l’impression d’avoir trouvé les mots et sa place dans un vestiaire qui a broyé les entraîneurs ces dernières saisons.
Enfin, dernier point, si la perspective d’affronter Liverpool en Ligue des champions n’était pas forcément encourageante, une élimination précoce dès les huitièmes de finale pourrait être avantageuse dans cette lutte pour le titre.
Les faiblesses
Felix Magath a comparé les six points de retard à un débours de deux buts dans sa chronique à Kicker.
Sachant que sur toute la phase aller, le Borussia Dortmund n’a laissé que neuf unités en route, la tâche s’annonce compliquée d’autant que les trois fois où le Borussia a viré en tête à la trêve, il a, à chaque fois, été sacré en fin de saison. Le Bayern devra donc se montrer autrement plus régulier…
Titre ou pas, les grandes manœuvres ont en tout cas débuté en coulisses pour reconstruire un effectif qui arrive en fin de cycle. Plusieurs éléments ont affiché leurs limites ces derniers mois, avec en première ligne les défenseurs centraux Jérôme Boateng et Mats Hummels qui ont été dépassés par Niklas Süle mais surtout le duo Arjen Robben - Franck Ribéry.
Ni l’un ni l’autre ne seront conservés cet été. Le Néerlandais (34 ans) a mieux pris la chose que le Français (35) et la gestion de ce renouveau annoncé amorcé par l’arrivée programmée de Benjamin Pavard sera déterminante dans le sprint final.
Enfin, si le Bayern possède un effectif riche, il a aussi été plus que jamais dépendant de Robert Lewandowski (dix buts en championnat) et devra régler ce problème.
Mönchengladbach en outsider (3e, 33 pts)
Et si Thorgan Hazard et les siens le faisaient ?
L’Europe est un objectif avoué, la Ligue des champions une envie murmurée mais personne à Mönchengladbach n’ose parler du titre…
Les forces
L’autre Borussia peut se reposer sur un vrai leader dans chaque ligne. Dans les buts, Yann Sommer s’est érigé comme un modèle de régularité et de sobriété. Défensivement, Matthias Ginter, qui évolue à droite, reste le meilleur spécialiste de son poste.
Dans l’entrejeu, le repositionnement en relayeur de Jonas Hofmann qui a longtemps évolué sur les côtés apparaît comme une franche réussite. Et un cran plus haut, Thorgan Hazard a pris une nouvelle dimension pour devenir l’un des meilleurs à son poste.
S’ils partent de plus loin, les Fohlen n’ont plus que le championnat à jouer, eux qui n’étaient pas qualifiés en Coupe d’Europe. Vite éliminés en Coupe par Leverkusen, les hommes de Dieter Hecking ne courent qu’un lièvre à la fois. Ce calendrier allégé pourrait les favoriser.
Intraitables au Borussia Park où ils ont remporté leurs huit matchs, les partenaires de Thorgan Hazard ont déjà coché dans leur agenda deux dates. Celle du 2 mars avec la réception du Bayern Munich, puis celle du 18 mai, avec l’accueil pour la dernière journée du Borussia Dortmund. De quoi faire le plein et rattraper une partie du retard ?
Les faiblesses
La réalité est d’abord mathématique. Avec neuf points de retard sur Dortmund et trois sur le Bayern, les Fohlen partent vraiment de loin. Une remontée fantastique serait du jamais-vu dans l’histoire de la Bundesliga.
À la différence de ses deux rivaux, Mönchengladbach n’est pas programmé pour jouer le titre. Et son effectif n’a pas été construit pour. Les blessures en première partie de saison de Lars Stindl, Jonas Hofmann, Matthias Ginter ou Christoph Kramer ont mis en lumière un manque logique de solutions de repli pour Dieter Hecking.
Enfin, dernier élément, la gestion du mercato. L’excellente première partie de saison a mis en lumière Thorgan Hazard mais aussi Alassane Pléa qui sont très demandés. Voire Denis Zakaria. Dans un autre registre, Raffael, très apprécié dans le vestiaire, arrive, lui, en fin de contrat en juin. De quoi remettre en cause l’équilibre du vestiaire ?