Stéphanie Frappart doit susciter des vocations pour l'arbitrage féminin
Si une Française dirigera la Supercoupe, les meilleures arbitres belges ne sifflent pas plus haut qu’en première provinciale.
- Publié le 14-08-2019 à 13h37
- Mis à jour le 14-08-2019 à 14h08
Si une Française dirigera la Supercoupe, les meilleures arbitres belges ne sifflent pas plus haut qu’en première provinciale. Elle mesure 1,64 m et pèse 54 kilos. Pourtant, ce soir, Stéphanie Frappart sera l’attraction principale de la Supercoupe. La Française a été désignée par l’UEFA pour arbitrer Liverpool - Chelsea dans le stade du Besiktas, à Istanbul, une première pour une femme.
Active durant cinq saisons en L2 française, Stéphanie Frappart a été promue en L1 l’an dernier. Réputée pour sa diplomatie, régulièrement applaudie par les joueurs, elle a directement fait l’unanimité. Son arbitrage discret et son charisme font de la Française de 35 ans le porte-drapeau de l’arbitrage féminin. C’est d’ailleurs elle qui a dirigé la finale de la récente Coupe du monde féminine.
En Belgique, l’arbitrage féminin n’a pas encore décollé. Aucune arbitre n’est classée en ordre utile pour siffler une rencontre masculine dans les séries amateurs et nationales. Nos trois arbitres féminines les mieux classées officient en première provinciale.
L’Union belge ne reste pas les bras croisés face à ce constat. En mai dernier, un Masterplan ambitieux a été mis en place. Parmi ces quatre personnes qui ont pour mission de rehausser le niveau de l’arbitrage en Belgique, on retrouve une femme. Stéphanie Forde (33 ans) en est la directrice opérationnelle.
Avoir une femme à la tête des hommes en noir pourrait susciter des vocations. "À ce jour, aucune femme n’a dirigé de match de football professionnel en Belgique", confirme celle qui faisait partie des équipes VAR la saison dernière.
Le fait que les femmes doivent satisfaire aux mêmes exigences de performances physiques que les hommes pourrait constituer une explication. "Par le passé, nous avons tout de même eu des assistantes dans le foot pro en Belgique."
Prochainement, la fédération lancera une campagne de communication à destination des footballeuses. Dans le but espéré de créer des vocations.
"Nous espérons recruter plusieurs nouvelles arbitres par ce biais. J’ai également élaboré une nouvelle stratégie à propos de l’arbitrage des femmes." Stratégie qui sera officiellement présentée dans quelques jours.
En France, Stéphanie Frappart jouit du statut de professionnelle. Ce qui lui garantit une rémunération mensuelle de 6 000 €. Elle perçoit également une prime de 3 000 € par rencontre dirigée. La professionnalisation et la féminisation de l’arbitrage a un coût. L’Union belge en est bien consciente.
“C’est un exemple”
Lois Otte figure parmi les trois arbitres féminines à siffler en P1. “Je serai devant ma télé pour regarder la Supercoupe. Je suis certaine que Stéphanie Frappart réalisera une bonne prestation. Elle est un réel exemple pour moi et pour toutes les arbitres.” Lois se réjouit du signal donné par l’UEFA, qui a désigné la Française. “Cela pourra créer des vocations chez certaines filles. Pour que la Belgique puisse avoir un jour une arbitre de ce niveau, il faut disposer d’un réservoir de recrutement beaucoup plus grand. La rencontre de ce mercredi servira à faire avancer les choses…” La jeune femme a débuté l’arbitrage un peu par hasard, à 21 ans. “Pendant mes études en éducation physique, je devais suivre une formation. Celle pour devenir arbitre figurait dans la liste. J’ai sifflé mon premier match et j’ai été conquise.” Aujourd’hui active en P1 dans le Brabant flamand, Lois vit pour et par le foot. “Je travaille à la fédération, dans l’administration du foot féminin. Lors de mes premiers matchs… il y a déjà douze ans, c’est vrai que je percevais une certaine réticence du côté des équipes. Désormais, les joueurs sont habitués à me voir et tout se passe pour le mieux !