Robert Waseige, le tonton bonhomme qu’on rêve tous d’avoir
Il n’était pas le meilleur joueur que le Royaume ait connu.
- Publié le 17-07-2019 à 19h01
- Mis à jour le 17-07-2019 à 19h25
Il n’était pas le meilleur joueur que le Royaume ait connu.
Peut-être ne fut-il pas, non plus, le plus grand tacticien de notre football. Mais si la Belgique s’émeut de sa disparition, c’est surtout parce que Robert Waseige était, outre un grand entraîneur et meneur d’hommes, un grand Monsieur. Dans un pays qui aime habiller de mysticisme les sobriquets de ses coaches nationaux (Goethals le "Sorcier", Waseige le "Mage" de Rocourt), Robert Waseige appliquait, paradoxalement, une formule magique toute banale à sa feuille de route sportive et humaine : la simplicité, l’abnégation, la bienveillance, la gentillesse.
Il était le tonton bonhomme que chaque Belge aurait aimé avoir à sa table. Son physique d’ancien défenseur costaud, habillé par les quelques rondeurs que les années lui donnèrent, trompait toutefois la ténacité de l’homme : bien qu’il disposait d’un regard toujours réfléchi et jamais dans l’invective, ce qui fit de ses réflexions le pain bénit des médias, Robert Waseige savait précisément où il allait et comment il y allait. Il ne s’en laissait pas conter et, animé d’un esprit très vif, disposait d’un très apprécié - et assez unique ! - sens de la formule.
Il y a 1 000 choses à retenir de lui. Mais sans doute, en point d’orgue, 2002, et ce Mondial asiatique qui a flingué plus d’une session d’examens.
Le cœur de Robert Waseige l’a lâché ce mercredi. Il l’avait grand. Nous l’avons gros.