Pourquoi l’Iran a fait le pari Wilmots
L’ancien sélectionneur des Diables va s’engager pour trois ans. Décryptage.
- Publié le 16-05-2019 à 06h56
- Mis à jour le 16-05-2019 à 10h48
L’ancien sélectionneur des Diables va s’engager pour trois ans. Décryptage. Si lui-même refuse pour l’instant de le confirmer, le président de la fédération s’est chargé de le faire. Mehdi Taj a annoncé l’arrivée au poste de sélectionneur de Marc Wilmots.
Ces derniers jours, les négociations s’étaient intensifiées. Jusqu’à trouver une issue positive pour les deux parties. D’Istanbul, Wilmots a gagné ce mercredi Téhéran. Visitant ensuite les installations de la fédération et notamment le Performance Elite Center que Carlos Queiroz avait contribué à faire sortir de terre.
Chemise blanche fétiche sur le dos, l’ancien boss des Diables n’a pas fait que planter un arbre, comme les clichées publiées par son futur employeur l’ont montré. Il a aussi pu se rendre compte de l’environnement qui l’attendait et de l’héritage laissé par son prédécesseur. Et il devra obtenir les mêmes résultats.
Pourquoi l’Iran change de sélectionneur ?
L’histoire a été belle. Longue. Mais s’est mal terminée. En huit ans de mandat, une longévité inédite à ce poste, Carlos Queiroz est parvenu à qualifier la Team Melli pour deux Coupes du monde d’affilée. Du jamais-vu. Sans pouvoir parvenir à offrir au pays un huitième de finale.
La faute à des tirages délicats (Argentine, Bosnie et Nigeria en 2014, Portugal, Espagne et Maroc en 2018). Le Portugais est reparti de Russie fragilisé tout en prolongeant son contrat. Mais il a fini par démissionner après la claque en demi-finale de la Coupe d’Asie contre le Japon (3-0).
Quittant la scène à la Sinatra ("Je m’en vais à ma façon") et avec fracas. En conflit avec les médias locaux mais aussi avec la fédération. Au point d’avoir déposé une plainte auprès des services juridiques de la Fifa après ne pas avoir été payé sur ses six derniers mois de contrat mais aussi avant. Ambiance…
Pourquoi Marc Wilmots ?
De nombreux noms ont circulé pour succéder à Queiroz. Parmi eux, des excentricités comme les pistes Laurent Blanc ou Jürgen Klinsmann. D’autres plus concrètes menant à Vincenzo Montella, Hervé Renard, Julen Lopetegui ou Dick Advocaat.
Mais le profil de Marc Wilmots qui s’est érigé en bâtisseur a convaincu la fédération iranienne. Qui aurait également prêté une oreille attentive aux compliments glissés par un certain Georges Leekens, en poste au Tractor Sazi depuis cet hiver…
Avec quel staff ?
Les contours du staff de l’ancien sélectionneur des Diables restent à établir. Deux certitudes : Mario Innaurato, qui l’avait accompagné en Côte d’Ivoire notamment, ne sera pas de l’aventure puisqu’il a retrouvé Vincenzo Montella à la Fiorentina. Pas plus que Vital Borkelmans dont le contrat à la tête de la sélection jordanienne a été prolongé.
Wilmots a obtenu une enveloppe globale d’1,5 million de dollars pour lui et deux adjoints qu’il peut choisir, sachant que le staff comportera aussi des Iraniens. Javad Nekounam, premier Iranien à évoluer en Liga avec Osasuna, pourrait en être.
Quels objectifs ?
La feuille de route qui attend Wilmots est claire : l’objectif est de décrocher un billet pour la Coupe du monde 2022. La durée de son contrat va dans ce sens.
La route vers le Qatar s’annonce longue sans forcément être des plus ardue. Meilleure nation asiatique au classement Fifa (21e), l’Iran débutera ses éliminatoires en septembre prochain en étant tête de série. Ce qui lui évitera au deuxième tour d’affronter le Japon, la Corée du Sud ou l’Australie, les autres puissances de la Confédération asiatique.
D’abord placée dans l’un des huit groupes de cette phase (sept comportent cinq équipes, un quatre), la Team Melli devra terminer première ou dans les quatre meilleurs deuxièmes pour disputer le troisième tour. Une nouvelle étape où les douze sélections restantes seront divisées en deux groupes de six dont les deux premiers seront qualifiés.
Quelle équipe à disposition ?
Loin d’être ridicule en Russie malgré la difficulté de son groupe avec une victoire contre le Maroc (1-0), une courte défaite devant l’Espagne (0-1) et un nul arraché face au Portugal (1-1), l’Iran peut se reposer sur une équipe qui n’a pas forcément beaucoup bougé depuis.
Le gardien Alireza Beiranvand qui s’était montré au Mondial reste une valeur sûre d’une équipe qui offensivement peut compter sur des expatriés : Saman Ghoddos (Amiens) mais surtout les Anglais Karim Ansarifard (Nottingham) et Alireza Jahanbaksh. Sans oublier Sardar Azmoun, tout frais champion de Russie avec le Zenit et actuel meilleur buteur de la Premier League locale.