Plusieurs grands agents belges ont créé leur fédération: "Les Nations unies des agents"
Pour redorer leur blason et défendre leur corporation, plusieurs grands agents belges ont créé leur fédération, la BFFA.
- Publié le 06-12-2018 à 23h11
- Mis à jour le 07-12-2018 à 10h46
Pour redorer leur blason et défendre leur corporation, plusieurs grands agents belges ont créé leur fédération, la BFFA. Jeudi après-midi dans un salon cosy de l’hôtel Van der Valck à Diegem, la BFFA, pour Belgian Federation of Football Agents, se dévoilait pour la toute première fois à la presse. On vous explique tout en 7 questions.
Pourquoi une fédération des agents maintenant ?
Salie par le Footgate ("Même s’il n’y avait que 8 agents sur tous les nombreux noms cités dans l’affaire", dixit De Preter), la corporation des agents belges veut redorer son image. "On veut montrer qu’il n’y a pas que des escrocs avides d’argent facile", explique Nenad Petrovic. Avec cette fédération, les agents belges veulent aussi se donner une voix qui porte dans les débats actuels sur les réformes proposées tous azimuts pour un football plus propre. Un football plus propre où beaucoup voudraient justement diminuer l’influence des agents.
Qui va gérer cette nouvelle fédération ?
Jesse De Preter, ancien avocat et ex-CEO du Lierse devenu agent (de Roberto Martinez, notamment), est le président. Il sera épaulé par le CEO Nenad Petrovic, agent expérimenté dans le milieu, et le vice-président Christophe Henrotay, agent de quelques Diables. Plusieurs autres managers bien connus du paysage belge, comme les anciens joueurs Gunter Thiebaut et Nico Vaesen ainsi que Patrick De Koster, l’agent de Kevin De Bruyne, donneront aussi un coup de main.
Tous les agents belges sont-ils déjà membres ?
Si la BFFA compte une vingtaine de membres actuellement, elle espère rapidement prendre de l’ampleur. "La fédération s’est créée il y a quelques jours à peine et nous n’avons pas encore eu le temps de contacter tous les agents officiels du pays", précise Petrovic. Si plusieurs agents importants avaient fait le déplacement (Jorge Vidal, Guy Vandersmissen, Kismet Eris…) ou fait connaître leur envie de collaborer (Didier Frenay qui est même à la base du projet), une absence a tout de même été fort remarquée, celle de Jacques Lichtenstein. "L’idée d’une fédération des agents est bonne mais je n’en ferai partie que si deux critères sont respectés : que tous les membres soient fiscalement basés en Belgique et que tous les dirigeants maîtrisent les deux principales langues du pays", nous explique Lichtenstein. "Il serait bon aussi d’attendre que la justice termine son travail dans le Footgate, histoire d’éviter que des membres de la fédération soient aussi mouillés."
Les membres sont-ils amis ?
Non. Patrick De Koster l’a d’ailleurs reconnu. "Si vous m’aviez dit il y a un an que je travaillerais à la même table que certains, je vous aurais pris pour un fou." La BFFA espère tout de même faire abstraction des inimitiés. "On doit êtres les Nations unies des agents pour le bien du métier", sourit De Preter.
Bayat et Veljkovic pourraient-ils en faire partie ?
Théoriquement, les deux agents les plus mis en cause dans le Footgate pourraient faire partie de la BFFA, une fois leurs soucis judiciaires réglés. "Tous les agents avec une licence en Belgique seront les bienvenus. Mais la fédération veillera aussi à l’image véhiculée par ses membres", précise De Preter. "On pourra aussi exclure ou sanctionner les membres qui ne respecteraient pas notre règlement."
Comment la BFFA veut-elle assainir la profession ?
Par un règlement strict et clair. Les agents devront, par exemple, enregistrer leur contrat en toute transparence, respecter la loi fiscale et suivre des formations régulières. La BFFA aimerait aussi la création d’une clearing house, une sorte de banque par laquelle tout l’argent des transferts passerait. Toujours pour une question de transparence. Elle existe déjà en Angleterre. "Toutes ces mesures doivent permettre de jouer le rôle de filtre pour n’avoir plus que des agents compétents", explique De Preter.
La BFFA a-t-elle une chance de réussir sa mission ?
"Oui, à une seule condition : les clubs doivent nous suivre. S’ils s’en foutent, la BFFA n’aura aucun effet", répond De Preter. La nouvelle fédération aimerait que les clubs professionnels en Belgique ne travaillent qu’avec des agents membres de la BFFA.